Des médecins chinois amènent la lumière à des patients africains
French.china.org.cn | Mis à jour le 29-04-2017
Liu Hua, âgée de 54 ans, pense parfois à son jeune ami Nshimirimana Thierry au Burundi, dans l'est de l'Afrique. Auparavant aveugle à cause de la cataracte, le jeune homme a regagné la vue grâce à une opération effectuée l'année dernière par Liu Hua.
"Je n'oublierai jamais son sourire pur lorsque les pansements ont été enlevés", raconte Mme Liu, une ophtalmologue de la province chinoise du Liaoning (nord-est). "Il était aveugle depuis plus de trois mois avant l'opération".
Mme Liu fait partie des milliers de personnes envoyées comme personnel d'assistance médicale dans 41 pays africains en 2016. Leurs efforts ont été chaleureusement salués lors d'une conférence intitulée "Coopération sino-africaine sur la santé, des engagements aux actions", organisée cette semaine à Pretoria, en Afrique du Sud.
Des représentants de 31 pays africains ont fait l'éloge du soutien apporté par la Chine aux pays africains. La Chine a également signé avec des pays africains, dont la Sierra Leone, un accord sur un programme d'opérations chirurgicales gratuites pour les personnes atteintes de la cataracte.
Cependant, ce n'est pas la première fois que la Chine mène des programmes de chirurgie oculaire. Depuis la mise en oeuvre en 2010 de l'initiative Action luminosité sino-africaine, des ophtalmologues chinois se rendent fréquemment en Afrique pour soigner les patients atteints de la cataracte.
Selon Mme Liu, la plupart de ces patients en Afrique n'ont pas accès à un traitement approprié en raison des coûts élevés des opérations et du manque d'installations et de professionnels de santé.
Elle s'est rendue au Yémen en 2011 avec l'équipe médicale de l'Action luminosité sino-africaine, où elle a été profondément touchée par les conditions de vie difficiles des habitants locaux. Plus tard, c'est sans hésitation qu'elle a décidé de se rendre en Afrique.
Mme Liu et quatre ophtalmologues très qualifiés de la province chinoise du Qinghai (nord-ouest) ont fait 20 heures de vol pour arriver au Burundi en décembre dernier et ont effectué environ 200 opérations de la cataracte en une semaine.
"J'ai mené 29 opérations durant ma journée la plus chargée", a-t-elle déclaré. "Thierry, un jeune homme de 15 ans, était mon plus jeune patient et il m'a raconté combien il voulait être capable de jouer au football".
Elle se souvient de sa première rencontre avec Thierry à l'Hôpital Prince Regent Charles à Bujumbura, capitale du Burundi. La grand-mère du jeune homme l'a priée de l'aider, expliquant que Thierry était le dernier membre de sa famille, les parents et le grand-père de celui-ci étant décédés plusieurs années auparavant.
"La vieille dame m'a raconté comment Thierry avait dû abandonner l'école à cause de la cécité, et elle ne pouvait pas imaginer le futur de ce garçon aveugle", ajoute Mme Liu.
Elle dit avoir ressenti un soulagement lorsque Thierry a exprimé sa joie après l'opération.
Bien qu'il soit le plus grand hôpital public du pays, l'Hôpital Prince Regent Charles ne compte aucun ophtalmologue. Il présente en outre un manque d'installations médicales et est fréquemment touché par des coupures de courant. De plus, les barrières linguistiques et les conditions compliquées des patients génèrent des difficultés. Ces problèmes sont récurrents pour le personnel médical chinois en Afrique.
Zhao Junmei, ophtalmologue possédant plus de 20 ans d'expérience à l'Hôpital ophtalmologique du Shanxi, dans le nord-est de la Chine, a effectué près de 300 opérations oculaires en un mois au Cameroun l'année dernière.
"Les conditions étaient encore plus mauvaises que je ne l'avais imaginé. Il n'y avait même pas de salle d'opération", indique Zhao Junmei. "Je me suis dit qu'aucune faute n'était permise et que c'était la seule chance pour ces Africains de voir la lumière".
Les opérations de la cataracte nécessite l'implantation de lentilles artificielles dans les yeux des patients pour permettra à la lumière de passer, et la société chinoise Eyebright Medical Technology, a fourni des lentilles artificielles à une équipe médicale au Cameroun.
"Je suis fière qu'une entreprise chinoise maîtrise la technologie de base et nous permette de ne pas dépendre des produits étrangers onéreux", indique Mme Zhao.
Tous les jours, elle se rendait au travail en faisant deux heures de bus, et de nombreux patients étaient déjà là à son arrivée.
"Il y avait même des patients venus au Cameroun depuis d'autres pays pour des opérations oculaires", note Mme Zhao. "Je prenais mon déjeuner près de la table d'opération presque tous les jours".
La journée la plus inoubliable pendant sa mission en Afrique est le jour où elle a aidé onze patients de la cataracte atteint du VIH ou du SIDA.
"Tous les patients, y compris ceux qui souffrent du VIH et du SIDA, ont le droit d'être soignés", explique-t-elle. "Je ne comprends pas leur langue, mais les sourires sont universels. Je ne me lasse jamais de voir leurs sourires joyeux".
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