Les nouvelles Routes de la soie et la mondialisation 2.0
French.china.org.cn | Mis à jour le 27-03-2017
Lors de la conférence annuelle du Forum de Bo’ao pour l’Asie, qui s’est déroulé dans la province chinoise méridionale de Hainan, les décideurs politiques et économiques se sont accordés sur l’importance de l’initiative chinoise des nouvelles Routes de la soie terrestre et maritime dans la restructuration de la chaîne de valeur de la production mondiale, malgré le contexte de profonds changements internationaux engendrés par la crise.
Selon eux, la structure traditionnelle du commerce et des investissements internationaux est en train de se réajuster.
La baisse des investissements de la part des pays développés et la volonté des pays riches à relancer leurs propres secteurs de production manufacturière devrait engendrer un commerce et une production moroses à travers le monde. Les plus pessimistes parlent même de « fin de la mondialisation ».
Cependant, les spécialistes estiment qu’un nouveau type de mondialisation est en train d’apparaître, plus soutenu par l’Orient que par l’Occident.
Une interconnectivité améliorée et une meilleure coopération
L’ouverture est le leitmotiv des officiels chinois depuis maintenant quelques décennies. Tout en maintenant son engagement pour un développement commun et une prospérité partagée avec le reste du monde, la Chine continue de progresser avec sa réforme structurelle du côté de l’offre.
Ce travail difficile devrait lui permettre d’optimiser son mode de croissance et sa structure économique, afin de produire en retour des biens et des services de meilleure qualité pour ses partenaires des nouvelles Routes de la soie.
Depuis que la Chine a adopté sa politique de réforme et d’ouverture en 1978, plus de 30 ans d’un développement rapide lui ont permis de s’élever au rang de deuxième économie du monde, a déclaré Dong Wenbiao, le PDG de China Minsheng Investment Group (CMIG), lors d’une session spéciale sur l’initiative des nouvelles Routes de la soie terrestre et maritime à Bo’ao.
Selon lui, la Chine est en train de passer d’une puissance manufacturière à un pays accentuant davantage les progrès par la haute technologie : « Nous espérons partager notre expérience avec le reste du monde et l’initiative des nouvelles Routes de la soie terrestre et maritime est un projet pilote de ces tentatives. »
Proposée en 2013 par le président chinois Xi Jinping, l’initiative des nouvelles Routes de la soie comprend la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route de la soie maritime du XXIe siècle. Elle vise à bâtir un réseau de commerce et d’infrastructures reliant l’Asie avec l’Europe et l’Afrique le long des anciennes routes commerciales.
Jusqu’à présent, l’initiative a remporté le soutien de plus de 100 pays et organisations internationales, dont plus de 40 ont signé des accords de coopération avec la Chine.
D’après Dong Wenbiao, les investisseurs chinois attachent une grande importance à la formation de la population locale, notamment dans les régions les moins développées. Le personnel formé n’inclut pas seulement des cadres supérieurs, mais également des techniciens et d’autres travailleurs.
« L’initiative des nouvelles Routes de la soie donne une vision très encourageante. Les entreprises à Singapour sont très favorables à cette initiative et prêtes à contribuer à la réalisation de cette vision », a également indiqué Ann Sim, ministre d’Etat de Singapour.
Pour elle, il n’y a pas de meilleur exemple de projet dans le cadre des nouvelles Routes de la soie que l’Initiative de connectivité de Chongqing (ICC), le troisième projet inter-gouvernemental entre la Chine et Singapour.
A la suite des deux projets gouvernementaux du Parc industriel de Suzhou en 1994 et de l’éco-cité de Tianjin en 2008, l’ICC a démontré le soutien et l’engagement de Singapour dans l’initiative des nouvelles Routes de la soie. Elle permet de renforcer le lien entre Chongqing et le reste de la Chine d’une part, et l’Asie du Sud-Est d’autre part, en matière de transports, de finance et de développement des technologies de pointe.
« Une connectivité forte est importante pour tout pays ouvert au libre-échange », explique Ann Sim.
Le ministre portugais de l’Economie, Manuel Caldeira Cabral, a quant à lui déclaré que son pays n’était pas seulement intéressé par les investissements chinois dans les secteurs de l’énergie et des finances. Selon lui, ces investissements ont ouvert une porte permettant à la Chine d’atteindre l’Europe plus en profondeur.
« Considérant le statut et la position géographique spécifiques du Portugal, les investissements chinois créent ici une plateforme permettant d’apporter l’initiative des nouvelles Routes de la soie en Amérique latine et en Afrique », a ajouté - très enthousiaste - le ministre, lors du forum de Bo’ao.
Mondialisation 2.0
Le type de mondialisation est en train de changer, principalement du fait de l’essor de la Chine. Cette « mondialisation 2.0 » concerne davantage les investissements, les infrastructures et le développement, que le commerce d’autrefois, explique Amitav Acharya, auteur du livre The End of American World Order. Selon lui, la plus grande impulsion donnée par la Chine à la mondialisation est la construction des infrastructures.
Poursuivant une mondialisation plus inclusive, équitable et mutuellement bénéfique, la Chine a investi 18,5 milliards de dollars (17,1 milliards d’euros) dans 56 zones économiques et commerciales des pays riverains de l’initiative.
Cet apport considérable a généré 1,1 milliard de dollars de taxes et 180 000 emplois dans les pays hôtes, avait indiqué en début de mois le ministre chinois du Commerce, Zhong Shan.
« L’initiative des nouvelles Routes de la soie s’oppose au protectionnisme étroit et à l’isolationnisme, explique Sergei Luzyanin, le directeur de l’Institut des études extrême-orientales de l’Académie russe des sciences. Dans les années 1990, nous avions uniquement l’option américano-ouest-européenne de l’intégration et du développement économique. Désormais, il y a une nouvelle option avec la Chine. »
Pour les analystes, les investissements et les technologies avancées de la Chine favoriseront la formation graduelle d’une « chaîne de valeur de la Route de la soie ».
La présence renforcée d’entreprises chinoises - notamment celles bénéficiant d’avantages spécifiques dans la construction des lignes ferroviaires à grande vitesse, l’énergie nucléaire et l’ingénierie des communications - permettra de stimuler l’industrialisation et l’urbanisation des pays riverains de l’initiative.
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