L'arrimage entre Shenzhou-11 et Tiangong-2 : un tout nouveau défi
Selon les plans préétablis, la navette spatiale Shenzhou-11, une fois en orbite, devrait aller à la rencontre du laboratoire spatial Tiangong-2 et s'arrimer pour former un seul ensemble au cours de ce vol spatial de 30 jours. Il s'agira du plus long vol spatial habité de la Chine à ce jour, mais le trajet du vol et les tâches à effectuer de manière combinée seront également un défi entièrement nouveau.
A la différence de l'arrimage des fusées Shenzhou avec la station spatiale Tiangong-1, des données sur le fonctionnement de la future station spatiale doivent cette fois être récupérées. Pour que la fusée Shenzhou-11 et Tiangong-2 puissent s'arrimer, il faudra tout d'abord voler jusqu'à la trajectoire orbitale de la station spatiale.
Wang Wei, le directeur adjoint du Centre de recherche des systèmes d'ingénierie du Département général des vols habités, a déclaré : « Pour que le rendez-vous spatial entre Shenzhou-11 et Tiangong-2 soit possible, l'altitude de leur orbite devra être identique et supérieure d'une cinquantaine de kilomètres par rapport aux fusées Shenzhou-8, 9 et 10. »
Sur terre, 50 km n'est pas une distance très importante. Mais dans l'espace, cette distance de 50 km constitue un monde entièrement nouveau. Réaliser un rendez-vous à cette nouvelle altitude constitue un défi, notamment en ce qui concerne le contrôle orbital du vaisseau.
Li Jian, le directeur adjoint du Centre de contrôle aérospatial de Beijing, résume ainsi la situation : « Pour mettre cela en perspective, [on peut dire que] nous avions auparavant une cible fixe ; cette fois, elle sera mouvante. Nous avons eu besoin d'une longue période de temps. Il nous a fallu être capable de calculer l'orbite de Tiangong-2, pour pouvoir assurer la précision de nos calculs sur notre fenêtre de lancement. A partir de l'entrée en orbite du vaisseau jusqu'au moment de l'arrimage, celui-ci sera géré par le centre de contrôle au sol. Nous devons passer par le contrôle de cinq orbites de transfert, pour l'amener progressivement vers le point de rendez-vous spatial. »
Une fois la fusée Shenzhou arrimée, la station Tiangong-2 devra être capable de contrôler l'ensemble et jouer le rôle de vaisseau-mère. Elle ne doit pas seulement transporter la navette selon les plans de vol, mais également mettre en œuvre, dans le même temps, de nombreuses expérimentations scientifiques. A chaque étape, aucune erreur n'est permise.
Le concepteur en chef des systèmes de la station spatiale Tiangong-1 de la Société de sciences et technologies aérospatiales de Chine (CASC), Yang Hong, explique : « Nous avons passé ce premier test. Il est désormais possible d'atteindre le rendez-vous spatial et d'en vérifier les technologies, ainsi que d'obtenir les vérifications préalables sur certaines technologies de la station spatiale. »
La prochaine station spatiale, que construira la Chine, pourra se combiner avec de multiples vaisseaux spatiaux pour effectuer des vols en formation combinée. Il n'y aura pas seulement des vaisseaux habités, mais également des vaisseaux cargo. La façon, dont sont gérés [Shenzhou-11 et Tiangong-2], et leur capacité à travailler ensemble de façon harmonieuse et ordonnée, permettra d'utiliser les technologies de contrôle combiné validées lors de cette mission du laboratoire spatial.
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