Comment le Sommet du G20 se distinguera-t-il à Hangzhou ?
French.china.org.cn | Mis à jour le 25-08-2016
En l'espace de 70 ans, diverses organisations internationales ont été établies dans le cadre général des Nations Unies, chacune avec ses normes, ses mécanismes et son fonctionnement propres. Parmi elles se trouvent les deux piliers de l'ordre économique international de l'après-guerre, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, ainsi que l'Organisation mondiale du commerce, parfois surnommée « les Nations Unies de l'économie », des organismes régionaux comme la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures et la Banque de développement des BRICS, et bien sûr, l'événement qui se déroulera bientôt à Hangzhou, en Chine : le Sommet du G20.
Vingt ans se sont écoulés depuis la création du G20 (en comptant son prédécesseur le G7). En vingt ans, le G20 a joué un rôle unique dans l'apport de réponses à la crise financière, la recherche de la coopération et du développement, ainsi que la promotion de la gouvernance mondiale, et a de plus en plus retenu l'attention de la communauté internationale. Parmi les nombreuses organisations internationales et mécanismes multilatéraux de coordination et de coopération, en quoi le G20 se distingue-t-il ?
Le G20, produit des exigences du monde actuel
La paix et le développement ont beau être les attentes communes des sociétés humaines, la coopération et le développement entre les pays se retrouvent en réalité confrontés à des obstacles majeurs constitués par les intérêts nationaux, les idéologies et les religions. Cela fut notamment le cas entre l'Union soviétique et les Etats-Unis, ainsi qu'entre le Traité de Varsovie et l'OTAN, donnant lieu à une « guerre froide » qui a duré plus de quarante ans, la formation d'une « gouvernance hémisphérique », et d'un monde en situation de « confrontation globale ». Après la guerre froide, le développement pacifique est devenu une priorité, mais la récession économique, la crise financière, les conflits régionaux encore fréquents, la crise financière mondiale et la pression tirant l'économie vers le bas montrent que son impact n'a pas encore été complètement éliminé. Dans le contexte de la mondialisation, la communauté internationale a besoin d'un mécanisme de large ampleur, à l'impact fort, privilégiant un dialogue de haut niveau fortement représentatif, pour discuter des réponses aux crises et promouvoir la coopération dans le but d'atteindre les objectifs de la gouvernance mondiale. C'est ainsi que sont nés le G7 puis le G20.
Un haut degré de flexibilité
A la différence des Nations Unies, le G20 n'est pas une organisation internationale au sens strict, mais plutôt un mécanisme de dialogue informel multilatéral ayant pour buts de rechercher la coopération et relever les défis. Pour cette raison, le G20 est bien plus flexible que les autres organisations internationales dans la gestion de problèmes pratiques et possède une plus grande marge de manœuvre. Il peut aller au-delà des limites des accords bilatéraux, multilatéraux, régionaux et thématiques pour explorer des questions relatives aux domaines politique, militaire, économique ou financier, apporter des réponses rapides à la crise financière mondiale à formuler des plans de long terme ciblant spécifiquement certaines industries, et a obtenu de bons résultats.
Une grande influence
En regardant la composition du G20, on s'aperçoit qu'elle lui confère une énorme influence dans les affaires mondiales. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU y sont représentés, ainsi que les cinq plus grandes économies du monde, les cinq pays les plus peuplés, et les cinq plus grands marchés émergents (les BRICS).
Le G20 représente les cinq continents, le PIB combiné de ses pays membres représente 90 % du PIB mondial, ses pays membres assurent 80 % du volume du commerce mondial et les deux tiers de la population mondiale. Ce poids explique comment le G20 a naturellement remplacé le G7 pour devenir le principal forum de coopération économique mondiale.
Si l'on se penche sur le mécanisme de travail du G20, on voit qu'en plus des rencontres entre les coordinateurs, des réunions de groupe, des réunions des ministres des Affaires étrangères, des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales, on a prévu un dialogue entre les vingt chefs d'Etat des pays membres : le Leaders Summit. Il n'est pas exagéré de dire le Sommet du G20 orchestre la rencontre des vingt dirigeants les plus influents du monde. C'est pourquoi son impact sur le commerce et la finance est significatif, et que le sommet suscite une attention mondiale.
Diversité et inclusivité
Les pays du G20 sont situés dans des régions très diverses, et leurs niveaux de revenu, représentations politiques, structures économiques et populations varient énormément. La participation de diverses organisations au G20 augmente encore la diversité des points de vue. Le chemin de développement de chaque pays est différent, son stade de développement est différent ; cela signifie que les pays ont encore plus à partager et à apprendre les uns des autres.
Le G20 n'a certes pas une taille comparable avec les Nations Unies et la Banque mondiale, mais son inclusion est impressionnante. La Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures se concentre davantage sur le développement régional ; les BRICS forment un mécanisme de coordination entre pays émergents ; l'Organisation de coopération de Shanghai se concentre sur la paix et la stabilité régionales ; le TPP (Accord de partenariat trans-Pacifique) vise à créer un nouveau clan hors des mécanismes existants sous la houlette des Etats-Unis et de quelques autres pays. En termes de couverture, de domaines abordés et de représentativité, le G20 est le mécanisme de dialogue le plus inclusif. Cela explique en grande partie pourquoi la communauté internationale lui accorde une telle attention et une telle confiance.
Une influence accrue par la représentation des pays émergents
Le G7 comprend les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l'Allemagne, le Japon, l'Italie et le Canada, uniquement des pays développés, au modèle de développement similaire, essentiellement concentrés en Europe et en Amérique. Il est considéré comme un « club de riches » peu représentatif. En outre, dans le contexte de la mondialisation, plusieurs pays développés ont eu du mal à se relever de la crise financière mondiale, et à fournir des solutions pour le développement économique.
Avec l'arrivée de nouveaux membres comme la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud, le G20 a pu étendre son influence et sa couverture. Avec l'entrée des BRICS dans le club, le G20 a représenté une bien plus grande part des indicateurs économiques comme le volume des échanges et la population, et la croissance du PIB de ses membres représente 37,6 % de la croissance mondiale durant la période de 2008 à 2013. La contribution de la Chine à la croissance économique mondiale était de 27,8 % en 2014, et elle s'est élevée à près de 30% en 2015 malgré le ralentissement économique du pays.
En plus de leur contribution à la croissance mondiale, la Chine et les pays émergents apportent également leurs enseignements au G20, leurs expériences de gouvernance, leurs succès et échecs. En outre, la Chine peut utiliser sa présidence du prochain sommet pour dispenser sa sagesse orientale et les enseignements tirés de trois décennies de développement rapide pour fournir des solutions de développement et de coopération économique dans le monde.
Dans dix jours seulement, le Sommet du G20 s'ouvrira et tous les yeux seront tournés vers Hangzhou. La sagesse orientale et le plan de la Chine de donner au G20 un rôle plus important dans cette nouvelle ère historique seront les éléments qui retiendront l'attention de la communauté internationale.
par Wang Xiaohui, rédacteur en chef de China.org.cn
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