Sommet du G20 : Comment la Chine peut-elle mieux jouer son rôle de puissance mondiale responsable ?

Par : Lisa |  Mots clés : G20, puissance mondiale ,Chine,Hangzhou
French.china.org.cn | Mis à jour le 22-08-2016

Sommet du G20 : Comment la Chine peut-elle mieux jouer son rôle de puissance mondiale responsable ?

La ville de Hangzhou accueillera le 11e Sommet du G20 entre le 4 et le 6 septembre sous les auspices du gouvernement chinois. Il semble que le monde souffre aujourd'hui de problèmes jumeaux : une récession économique mondiale prolongée, qui aurait été présente depuis un certain temps et fut causée par les répercussions de la crise financière internationale de 2008 ; et un conflit géopolitique qui s'intensifie, instigué par des facteurs politiques et économiques complexes.

Dans ce contexte embrouillé, la Chine doit prendre la direction pour assurer la coordination entre les principales économies, afin de faire accepter une stratégie de croissance permettant de faire disparaître les divisions géopolitiques dans le monde. Il s'agit là de la raison d'être du G20.

Cependant, les choses pourraient ne pas se dérouler comme prévues. Le 17 août, le Global Times indiquait : « La rumeur va bon train parmi les médias étrangers, que certains pays aborderont les différends en mer de Chine méridionale lors du Sommet de septembre. »

Les spécialistes participant à cet événement tombent dans deux catégories : ceux qui œuvrent pour une réforme économique structurelle mondiale, la transformation industrielle et le développement durable; et ceux qui sont confus par les récents développements dans les élections présidentielles américaines, le vote du Brexit, le coup d'Etat militaire raté en Turquie et la division de l'ASEAN concernant le jugement [de la Cour de La Haye] sur la question de la mer de Chine méridionale.

Il est vrai que la Chine tente de capitaliser sur « l'intégration fonctionnelle » (au sens terminologique de Parag Khanna) comme un outil géopolitique au service du développement économique, et qu'elle espère éliminer le risque des conflits géopolitiques par l'intermédiaire d'initiatives, comme les Nouvelles routes de la Soie et l'AIIB (la Banque asiatique d'investissement dans les infrastructures). Néanmoins, pour que ces projets puissent gagner en dynamique, la Chine doit garder un certain équilibre sur les trois aspects suivants :

Un équilibre des attentes : les dirigeants chinois pourraient être impressionnés en se rappelant la sympathique conversation téléphonique du président George W. Bush en 2008, lorsque celui-ci avait demandé au président Hu Jintao son opinion sur la tenue du G20. Cependant, ce souvenir appartient désormais au passé. Non seulement, la confiance mutuelle fait défaut entre les Etats-Unis et la Chine, mais la plupart du temps, les Américains pensent que la « coordination » est le résultat pur d'un « leadership fort », tout en oubliant le rôle de la « bonne volonté », qui constitue un prérequis pour des relations durables et fructueuses.

Un équilibre des mentalités : la Chine doit maintenir un équilibre dans sa façon de penser, entre le fait d'être « un pays en développement » et celui d'être « la deuxième plus grande économie mondiale ». Pour aider à maintenir cet équilibre, la Chine doit nuancer ses déclarations sur ses forces, comme sur ses faiblesses. Pour comprendre la raison derrière cela, il suffit de jeter un coup d'œil à ce qui a été publié le 6 septembre 2014 dans le New York Times sous le titre Foreign Powers Buy Influence at Think Tanks (en français, « Les puissances étrangères achètent de l'influence dans les think-tanks ») et sa version mise à jour le 8 août 2016 intitulée Researchers or Corporate Allies? Think Tanks Blur the Line (Chercheurs ou entreprises alliées ? Les think-tanks brouillent les frontières).

Un équilibre de la connectivité : le gouvernement chinois définit la connectivité entre l'Asie de l'Est et le Moyen-Orient par les initiatives des Nouvelles routes de la Soie (NRS) et de l'AIIB sur des bases purement économiques, à la manière d'un instrument géopolitique. Cependant, il ne faudrait pas oublier la connectivité géopolitique et culturelle. Une approche équilibrée à cet égard par l'intermédiaire d'une logique accumulée de l'intégration permettra à la Chine d'avoir une meilleure position, afin qu'elle puisse jouer son rôle d'acteur international responsable et se diriger vers la construction de nouvelles relations mondiales. Dans le cas contraire, le conflit persistant en mer de Chine méridionale renverra la Chine à son passé historique, en tant que civilisation à l'arrêt avec des vulnérabilités persistantes et prolongées.

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