Aux JO, la nouvelle génération chinoise accorde de la valeur au charisme, à l'amusement et à la victoire
Samedi à Rio de Janeiro, la médaillée d'or Zhang Changning pose pour un selfie avec ses fans après le match au Ginásio do Maracanãzinho. (Photo : AFP)
Le public chinois rayonne de fierté et de joie après la victoire de son équipe de volleyball féminin à la finale des Jeux olympiques de Rio. Celle-ci rappelle au pays son passé, lorsque la fierté nationale était fortement liée aux accomplissements dans le sport international.
Alors que les JO de Rio se sont terminés dimanche soir (heure locale), la Chine a collecté 26 médailles d'or, une performance relativement terne comparée aux JO de Beijing et de Londres. Néanmoins, le public est resté imperturbable. Pour les observateurs, le pays - déjà la deuxième économie mondiale - n'a plus besoin de médailles olympiques pour renforcer son moral.
Avant la victoire, le public était concentré sur la forme physique de Ning Zetao, la demande en mariage du plongeur Qin Kai et l'interview animée de la nageuse Fu Yuanhui après sa course. Aucun de ces athlètes n'a gagné de médaille d'or, mais ils sont adorés par des millions de jeunes personnes, qui placent l'amusement et l'individualité avant la fierté nationale.
Un patriotisme ravivé
Pourtant, le patriotisme et le désir de vaincre ravivés par la victoire de l'équipe de volleyball a engendré des chiffres extraordinaires. Selon China Business News, les audiences de la finale de volleyball féminin en Chine ont atteint une part stupéfiante à 56,78 % et les tarifs lors des pauses publicitaires ont atteint les 2,11 millions de yuans (280 000 €) pour cinq secondes de publicité.
Expert olympique à l'Université des sports de Beijing, Ren Hai estime que l'équipe chinoise féminine de volleyball a eu une influence unique en Chine et cette victoire lui a rappelé « l'esprit du football féminin ».
Ce terme fut consacré dans les années 1980, lorsque Lang Ping - l'entraîneuse actuelle de l'équipe - était l'attaquante vedette d'une équipe légendaire, qui avait emmené la Chine dans cinq championnats consécutifs dans les années 1980.
« Elles sont devenues les héroïnes du pays, qui ont inspiré toute une génération et apporté au pays une grande confiance dans les premières étapes de l'ouverture et de la réforme », raconte Ren Hai.
L'avantage du coach
Dans les années 1980, une victoire était toujours liée à la fierté nationale, explique l'expert olympique. Mais aujourd'hui, le charisme et la performance individuelle sont également importants, à l'instar du leadership et de l'histoire personnelle de Lang Ping.
Lang Ping a grandi dans le système étatique du sport chinois et est devenue une joueuse victorieuse. Elle commença à entraîner l'équipe des Etats-Unis en 2005, l'aidant à vaincre la Chine aux JO de Beijing en 2008 et à remporter ainsi une médaille d'argent. En 2009, Lang Ping est retournée à Guangzhou en Chine, pour entraîner le Club féminin du Guangdong Evergrande. Et en 2013, elle se mit à entraîner l'équipe nationale.
Lang Ping occupe une position unique, car elle a réussi en Chine, elle comprend le système chinois et elle a eu une expérience fructueuse à l'étranger.
« Son histoire montre que l'Etat, le marché et la société sont trois facteurs importants dans le développement des sports », estime Ren Hai.
Pour Wang Dazhao, un commentateur sportif basé à Beijing, « les performances de cette année ne sont [cependant] pas aussi encourageantes qu'aux JO de Beijing, lorsque la Chine menait le classement des médailles ». Celui-ci ajoute que le programme sportif de la Chine s'est néanmoins développé de façon remarquable au cours des huit dernières années.
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