Acier : le G20 veut agir contre les surcapacités mondiales
Les ministres du Commerce du G20 sont parvenus à un accord dimanche sur la gestion du problème des surcapacités de production d'acier, selon le ministre chinois Gao Hucheng.
Ils ont estimé que les capacités de production excédentaires dans des domaines tels que celui de l'acier étaient un problème mondial et ils se sont mis d'accord pour « renforcer la communication, approfondir la coopération et prendre des mesures efficaces pour s'attaquer à un tel défi », a fait savoir Gao lors d'une conférence de presse organisée en marge de la réunion des ministres du Commerce du G20 qui avait lieu les 9 et 10 juillet à Shanghai.
La Chine compte à elle seule pour près de la moitié de la production mondiale d'acier, mais elle importe plus de 80 % de son minerai de fer. L'an dernier, la Chine a exporté 120 millions de tonnes d'acier pour 61,2 milliards de dollars, et elle a importé 956 millions de tonnes de minerai de fer pour 57,2 milliards de dollars.
« L'industrie chinoise de l'acier n'est pas axée sur l'exportation », a assuré Gao. Et d'ajouter : « La Chine n'est pas seulement le premier producteur mondial d'acier, elle est aussi le premier consommateur ».
Selon lui, l'an dernier, parmi les quelque 220 partenaires commerciaux de la Chine dans le domaine de l'acier, 154 ne produisaient pas d'acier. Compte tenu de la structure du marché mondial de l'acier, précise Gao, la solution est de diminuer les surcapacités de production d'acier de tous les pays, plutôt que de jeter la pierre à une seule nation ».
La Chine fait en effet régulièrement l'objet d'enquêtes, voire d'accusations, de la part des Etats occidentaux. On estime que depuis le second semestre de 2015, la Chine a été accusée plus de 50 fois de dumping dans le domaine de l'acier, ce qui représente une valeur de 8,4 milliards de dollars.
Les représentants de la Chine à la réunion des ministres du Commerce du G20 ont estimé que ces Etats n'étaient pas au courant des performances et des faibles coûts de main-d'œuvre et de production des entreprises chinoises, et qu'ils poussent la Chine à être « victime de mesures anti-dumping extrêmes ».
Le Conseil des affaires d'Etat a fixé un programme pour réduire la production d'acier brut de 100 à 150 millions de tonnes en cinq ans, à compter de 2016.
Les dernières statistiques officielles en date montrent d'ailleurs un ralentissement de la croissance des exportations de fer et d'acier.
En 2015, le volume total des exportations sur les cinq premiers mois de l'année avait augmenté de 50 % par rapport à la même période l'année précédente. Toutefois, la croissance a chuté à près de 22 % cette année, selon Shen Danyang, porte-parole du ministère du Commerce.
« Pour le moment, l'atout principal des produits du fer et de l'acier chinois sur le marché mondial, c'est leur très bon rapport qualité-prix », estime Chen Jingfu, analyste pour l'institut de recherche Mysteel à Shanghai. « Mais, à l'avenir, ils devront se démarquer davantage par leur qualité, leurs services et la valorisation de la marque ».
Les dernières réactions Nombre total de réactions: 0 |
Sans commentaire.
|
Voir les commentaires |