Davantage d'efforts sont nécessaires après la COP21, rappellent les négociateurs sur le climat

Par : Vivienne |  Mots clés : changements climatiques,COP21,Chine,Canada
French.china.org.cn | Mis à jour le 04-03-2016

Un dialogue a eu lieu mardi entre les négociateurs du climat chinois, canadiens et d'autres participants sur la façon dont l'Accord historique de Paris adopté en décembre dernier pourra se traduire en actions concrètes.

L'événement était organisé à l'ambassade du Canada à Beijing. Louise Métivier, négociatrice en chef du Canada sur les changements climatiques, et son homologue chinois, Su Wei, ont examiné les efforts déployés durant la COP21 et ont partagé leurs espoirs de mise en œuvre et de ratification de l'Accord de Paris.

L'ambassadeur du Canada en Chine Guy Saint-Jacques, qui présidait la réunion, a rappelé que le changement climatique est l'une des plus grandes menaces mondiales et qu'il a d'énormes implications pour les économies, la santé, l'agriculture, le commerce, le transport et les infrastructures énergétiques.

M. Saint-Jacques, qui a été négociateur en chef du Canada et ambassadeur des questions sur les changements climatiques, comprend combien il est difficile de parvenir à un accord final, étant donné les attentes et intérêts différents des parties concernées. Ces difficultés étaient visibles durant la Conférence de Paris, où l'on a craint pendant plusieurs jours à la table des négociations de ne pas parvenir à l'adoption d'un accord, avant le triomphe inattendu du texte final.

« Je pense que nous avons besoin d'un accord qui reflète les différentes capacités des pays, mais qui reste suffisamment ambitieux. Sinon, on ne peut pas parler de succès », a déclaré Mme Métivier.

La 21e session de la Conférence des Parties (COP21) a été la dernière d'une série de réunions organisées sous l'égide de l'ONU pour faire face aux changements climatiques depuis la Conférence de Rio en 1992. Près de deux semaines de négociations délicates se sont conclues par l'adoption d'un accord juridiquement contraignant par les 195 Etats participants, en plus de l'Union européenne (UE), qui vise une réorientation de l'économie mondiale vers un modèle sobre en carbone et une transition progressive pour remplacer les combustibles fossiles.

Collectivement, les parties participantes se sont engagées à limiter la hausse de la température moyenne mondiale en dessous de 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, et de s'efforcer de limiter l'élévation de la température à 1,5 degré Celsius, un objectif enfin explicite, mais qui reste difficile à atteindre.

« Ceci constitue la structure de l'accord, nous devons y parvenir », a déclaré Mme Métivier.

Plus précisément, au sujet du processus de mise en œuvre de l'accord, Louise Métivier et Su Wei ont reconnu les circonstances différenciées de chaque pays. La Conférence de Paris a vu les parties présenter leurs propres engagements pour la première fois, un mécanisme novateur qui a rendu les négociations plus participatives.

Dans ses Contributions intentionnelles déterminées au niveau national (INDC) annoncées en mai dernier, le Canada a promis de réduire de 30 % d'ici 2030 ses émissions de gaz à effet de serre par rapport aux niveaux de 2005.

La Chine, qui est l'un des plus grands émetteurs de gaz à effet de serre de la planète, a promis d'atteindre son pic d'émissions de CO2 avant 2030 et de réduire de 60 à 65 % ses émissions de CO2 par unité du produit intérieur brut (PIB) par rapport aux niveaux de 2005. Le pays est en train d'améliorer sa structure énergétique et d'encourager une transition vers un développement tiré par les technologies. La Chine doit également ouvrir son marché national du carbone en 2017 pour mieux contrôler ses émissions.

En réaffirmant l'engagement climatique de la Chine, Su Wei a déclaré que pour perfectionner le système des INDC, il faudra un dialogue plus actif et davantage de transparence entre les nations. Il a ajouté que chaque pays devrait avoir le droit de décider de faire avancer leurs ambitions selon leur propre volonté.

L'Accord de Paris a également obtenu des progrès significatifs sur la question importante du financement, qui doit permettre aux pays en développement de passer à une économie à faibles émissions de carbone et de s'adapter aux changements climatiques. Mme Métivier a estimé que les acteurs privés du marché devraient être davantage intégrés dans l'élan vert, car plus de technologies et de soutien financier seront nécessaires pour atteindre l'objectif ultime.

Le 22 avril, une cérémonie de signature aura lieu au siège de l'ONU à New York, et l'Accord de Paris sera ouvert aux signatures. Ce sera la première occasion pour les gouvernements de faire avancer le processus qui mènera à la mise en œuvre et à la ratification de l'accord.

Louise Métivier est la négociatrice en chef du Canada pour les changements climatiques. Elle est aussi sous-ministre adjointe de la Direction générale des affaires internationales à Environnement et Changement climatique Canada. Su Wei est le négociateur en chef de la Chine pour les changements climatiques. Il est également et directeur général du Département des changements climatiques de la Commission nationale du développement et de la réforme.

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