Sans parler d'Armani, la participation d'un collégien aux sessions parlementaires est-elle conforme aux règles ?
French.china.org.cn | Mis à jour le 02-02-2016
Comme chacun sait, l'attention générale depuis deux jours est tournée vers un collégien de 14 ans qui a assisté avec assurance et une pointe d'innocence de jeunesse à la cérémonie d'ouverture des réunions locales des « deux sessions » de Shenzhen. Vêtu d'un costume Armani et du foulard rouge des Jeunes pionniers, Liu Bo a même pris la parole durant la séance du 289 janvier après-midi.
Après toutes les discussions sur son costume et sa famille, parlons un peu de sa présence à la Conférence consultative politique du peuple chinois. Un adolescent de 14 ans est-il ou non autorisé à y participer ? Quelles sont les règles en la matière ?
Liu Bo est-il trop jeune pour les réunions de la CCPPC ?
Actuellement, les plus hauts règlements en vigueur pour la CCPPC sont ceux qui ont été adoptés en 2005 sous le titre de Règles de travail des sessions plénières de la Conférence consultative politique du peuple chinois, qui ont les dispositions suivantes sur la présence de visiteurs : « Sont invités à assister aux séances plénières les départements du Comité central du PCC, les organismes du gouvernement central et les camarades délégués des organisations civiques. Selon les circonstances, d'autres personnes peuvent être invitées à assister aux séances plénières. » On trouve aussi les éléments suivants : « La CCPPC peut inviter les parties concernées aux séances plénières, ainsi que des diplomates et attachés de presse de tout pays en Chine ».
Pour revenir à l'adolescent de 14 ans, Liu Bo a participé à la réunion en tant que représentant des étudiants. Le Comité du Parti communiste de Shenzhen avait communiqué à l'avance à la CCPPC et à l'Assemblée populaire son invitation faite aux représentants de la jeunesse de participer aux « deux sessions ». Cette annonce a été suivie par la sélection de dix représentants parmi les Jeunes pionniers de la Ligue de la jeunesse, parmi lesquels figurent Liu Bo et neuf délégués adultes. Ces représentants ont été conviés à assister aux réunions, sans se voir conférer de droit de vote.
Ce processus montre donc que la présence de Liu Bo à la réunion correspondait bien aux règlements en vigueur.
Jiang Mingan, professeur de droit à l'Université de Pékin et directeur du centre de recherche sur le droit constitutionnel et administratif, confirme que les dispositions en vigueur ne définissent pas d'âge minimum pour les délégués sans droit de vote, et que l'invitation de mineurs à assister aux sessions de la CCPPC n'a donc rien d'illégal.
Quels sujets aborder quand on ne peut pas participer aux délibérations politiques ?
Le responsable du Comité du PCC de Shenzhen affirme que « les invités assistent aux réunions sans droit de vote, ils écoutent les rapports de la conférence et les discussions des délégués. Ils sont là principalement en capacité de visiteurs, ils ne participent pas au processus formel de la réunion ». « Assister aux deux sessions permet aux jeunes de s'engager dans la discussion politique, de participer aux canaux de la gestion sociale, afin de faire entendre leur voix », a-t-il ajouté.
Selon les dispositions du gouvernement régissant la participation aux réunions de la CCPPC, les invités sans droit de vote peuvent lire des propositions, participer à des discussions de groupe, écouter les rapports, présenter des conseils, participer aux discussions et débats de la réunion, mais pas soumettre des propositions, ni participer au vote. Les invités en tant qu'observateurs ne sont pas autorisés à participer aux discussions.
Certains estiment que Liu Bo est trop jeune pour participer à ces réunions, mais le Comité du PCC de Shenzhen a répondu que « personne ne naît prêt à participer à la vie politique, il doit y avoir un moyen de comprendre peu à peu le processus. Liu Bo et le groupe qu'il représente ont le droit de savoir ce qui a été dit à la réunion ».
Jiang Mingan juge que les mineurs sont en effet en droit de faire entendre leurs suggestions sur les questions qui les concernent, comme le fardeau académique, le manque d'éducation physique, les jours de smog passés au domicile sans supervision, les enfants ruraux laissés pour compte et d'autres sujets. Mais leur participation n'a pas de sens sur d'autres sujets, selon le professeur. « C'est comme lorsque l'on alignait des enfants pour saluer les invités étrangers à leur arrivée à l'aéroport. Ces démonstrations qui comptent plus sur la forme que sur le fond sont à éviter », explique-t-il. Le professeur estime que les effets négatifs de ces activités sont évidents, en encourageant par exemple les comparaisons superficielles entre les élèves et en couvrant d'honneur ceux qui participent à ces activités qui ne sont pas propices à une croissance saine, alors que l'accent devrait être mis sur la vie quotidienne à l'école.
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