Réduction de la pollution de l'air : Beijing risque de ne pas atteindre son objectif annuel à cause du smog

Le smog, qui a frappé la capitale chinoise déjà quatre fois depuis le mois dernier, met à mal l'objectif annuel de la ville concernant l'amélioration de la qualité de l'air.

Beijing s'était en effet fixé l'objectif de diminuer la densité de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5) de 5% chaque année. La pollution de la ville affichait un taux moyen de 86 en 2014, alors que celui des onze premiers mois de cette année est de 74. Mais la pollution de l'air, qui a récemment empiré à Beijing, a atteint une moyenne de 241 ces derniers jours, soit trois fois la norme de sécurité nationale. La capitale chinoise a d'ailleurs été forcée de décréter sa deuxième alerte rouge à la pollution en l'espace de deux semaines.

Pour Zhang Dawei, le chef du Centre municipal de la surveillance de l'environnement, les récents pics de pollution vont augmenter la moyenne annuelle des PM 2,5 et rendre l'objectif annuel d'amélioration de la qualité de l'air plus difficile à atteindre. Le lancement de la seconde alerte rouge à la pollution vendredi à Beijing a toutefois permis une importante réduction d'émissions de polluants dangereux, d'après les autorités chargées de l'environnement. « Depuis samedi 7 h jusqu'à dimanche 10 h, la densité de PM 2,5 a diminué de 10 à 30% grâce à l'alerte rouge », a affirmé Zhang. Un pic de pollution a été atteint ce dimanche à 19 h, avec un indice de 391 enregistré dans les banlieues sud de la ville. L'alerte rouge, qui a débuté samedi dernier à 7 h, prendra fin ce mardi à midi.

Les mesures d'urgence mises en place comprennent l'arrêt d'usines polluantes et l'instauration d'un système de circulation alternée en fonction des plaques d'immatriculation. Le smog devrait être balayé ce mercredi grâce à l'arrivée d'un front froid dans le nord du pays. Mais la ville de Beijing n'est pas la seule qui risque de ne pas atteindre son objectif annuel. Baoding, située dans la province du Hebei, fait face à la même situation. L'année dernière, la qualité de l'air qui y avait été observée figurait parmi les moins bonnes du pays. Pour atteindre cet objectif malgré tout, la ville a décidé, d'après une déclaration gouvernementale, de prolonger l'alerte à la pollution de l'air jusqu'à la fin du mois de décembre. L'indice de pollution de cette dernière avait récemment atteint le pic de 1000, forçant les autorités à mettre en place des mesures extrêmement strictes. Ce mois-ci, les autorités ont ainsi suspendu la production de 2045 entreprises, et interrompu le travail de 562 chantiers de construction. Des restrictions ont également été posées sur les installations thermiques, pour garantir uniquement les services de base et diminuer la consommation de charbon, qui constitue une des sources majeures du smog.