Les Jeux olympiques d'hiver pourraient aider Beijing à résoudre son problème de pollution
French.china.org.cn | Mis à jour le 18-12-2015
Le vice-premier ministre Zhang Gaoli a prononcé un discours durant la cérémonie d'inauguration, dans lequel il a souligné la volonté du gouvernement de tenir des JO « verts », ainsi que d'améliorer l'environnement à Beijing et dans les villes voisines.
La Chine avait déjà tenté d'organiser des Jeux olympiques verts il y a sept ans, et ses efforts pour réduire la pollution avant les JO de 2008 avaient considérablement amélioré la qualité de l'air pendant l'événement.
Les analystes ont souligné que les prochains Jeux olympiques d'hiver donneront un nouvel élan de lutte contre la pollution dans la région qui englobe Beijing, Tianjin et le Hebei, compte tenu de l'expérience acquise au cours des sept dernières années dans le domaine pour les événements internationaux de grande envergure.
Un désir de ciel bleu
Beijing a plusieurs fois assuré un beau ciel bleu lors de grands événements organisés dans la ville, mais la meilleure qualité de l'air a rarement duré.
Pour garantir un ciel bleu lors d'événements comme le grand défilé militaire de septembre dernier, Beijing adopte des mesures efficaces mais coûteuses, notamment en retirant la moitié des véhicules privés des routes et en fermant 1927 usines d'industrie lourde.
Ces mesures ont considérablement amélioré la qualité de l'air dans la ville. La densité moyenne dans l'air des PM2,5 (ces particules mesurant moins de 2,5 microns de diamètre qui sont les plus dangereuses pour la santé) était de 19,5 microgrammes par mètre cube d'air du 20 au 24 août, avant le défilé militaire du 3 septembre. Ceci est le plus bas niveau enregistré depuis le début du suivi de la qualité de l'air en 2012, a indiqué l'agence Xinhua.
Wang Gengchen, chercheur à l'Institut de physique atmosphérique relevant de l'Académie chinoise des sciences, a déclaré que « ce résultat extraordinaire a été obtenu en sacrifiant les profits économiques. En tant que pays en développement, la Chine ne peut pas appliquer en permanence ces mesures qui causent des pertes économiques pour assurer un ciel bleu, c'est pourquoi il est peu probable que les Jeux olympiques d'hiver mettent fin une fois pour toutes à la pollution atmosphérique. »
Cependant, M. Wang a noté que les JO sont susceptibles d'améliorer la qualité de l'air à Beijing et dans les villes voisines, et de donner une plus grande chance à la région d'avoir régulièrement un ciel bleu, même après la clôture de l'événement.
La Chine projette de créer une nouvelle zone économique respectueuse de l'environnement en intégrant la capitale, la ville portuaire de Tianjin et la province du Hebei, a rappelé mardi l'agence Xinhua.
« Contrairement à certains grands événements organisés précédemment à Beijing, les JO d'hiver auront lieu dans l'une des régions les plus polluées de la Chine. En organisant les JO, la région peut s'attendre à une restructuration industrielle à grande échelle et à des efforts de reboisement, qui permettront de réduire les sources de pollution de l'air », a déclaré M. Wang.
Le gouvernement chinois a annoncé qu'il accorderait une grande importance à la lutte contre la pollution de l'air au cours des sept prochaines années.
Les autorités de la capitale ont promis de réduire la pollution en réduisant la densité moyenne dans l'air de PM2,5 de 20 % d'ici 2017, et de 45 % d'ici 2022 ; d'ores et déjà, Chongli, l'un des sites des JO d'hiver à Zhangjiakou dans le Hebei, a fermé ses mines pour réduire le smog, a rapporté l'agence Xinhua au mois d'août.
Une solution scientifique
Outre les conséquences positives à attendre des prochains Jeux olympiques, la Chine a besoin de plus de données et d'analyses scientifiques pour formuler un plan d'action efficace contre la pollution, a affirmé Dong Liansai, spécialiste de la pollution atmosphérique à Greenpeace.
L'AFP a rapporté dimanche que les autorités sont désormais en mesure, grâce à un programme informatique, de prévoir le niveau de pollution sur trois jours avec une résolution allant jusqu'à un kilomètre carré et de détecter les tendances jusqu'à dix jours.
La Chine ne ménage pas ses efforts dans l'utilisation de grandes données pour lutter contre la pollution de l'air, en étudiant non seulement les particules en suspension, mais aussi des informations relatives aux conditions météorologiques et à la circulation, a déclaré M. Wang.
Il a ajouté que les grandes données peuvent aider les autorités à faire de meilleures prévisions et à mettre en œuvre des contre-mesures en temps voulu.
Cependant, il est trop tôt pour faire des grandes données une arme majeure contre la pollution, car la Chine ne possède qu'un nombre limité de stations de surveillance de la qualité de l'air, et alors qu'un système d'analyse scientifique de ces données reste à créer, a déclaré M. Wang.
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