Pour une révolution énergétique, une action renforcée contre le changement climatique
French.china.org.cn | Mis à jour le 27-11-2015
Le changement climatique est la plus grande menace à laquelle l'humanité est confrontée. La prochaine Conférence de Paris sur le climat aura pour objectif de coordonner la réponse mondiale après 2020 en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies. Pour promouvoir le succès de la conférence, chaque pays a annoncé ses contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN). La Chine a évidemment elle aussi publié son intention d'engagement. Récemment, le directeur adjoint du Comité national d'experts de la Chine sur le changement climatique, aussi doyen de l'Institut de recherche de l'Université Tsinghua sur l'économie à faibles émissions de carbone, He Jiankun, a expliqué les efforts pour ralentir le réchauffement climatique et pour faire de la Conférence de Paris un succès.
Le professeur He explique que l'élément crucial de la lutte contre le changement climatique est la réduction des émissions de gaz à effet de serre provoquées par l'activité humaine, en particulier les émissions de CO2 provenant de la consommation d'énergie. Comme la Chine connaît actuellement un processus rapide d'industrialisation et d'urbanisation, ses émissions de CO2 et sa consommation énergétique vont continuer à augmenter pendant un certain temps. Le pays doit ainsi trouver un équilibre entre la réduction des émissions de CO2 et de consommation d'énergie par unité de PIB et la croissance économique, en rendant la production économique aussi efficiente énergétiquement que possible. Les 11e et 12e plans quinquennaux ont élaboré et mis en œuvre des objectifs contraignants de réduction des émissions de CO2 et de la consommation d'énergie par unité de PIB, ainsi qu'une distribution pour chaque province et municipalité, afin de renforcer la responsabilité de chaque localité dans la réduction des émissions. En 2014, par rapport aux niveaux de 2005, la consommation d'énergie par unité de PIB a diminué de 29,9 % en Chine, et les émissions de CO2 par unité de PIB ont chuté de 33,8 %, alors que la moyenne mondiale n'a pas enregistré de réduction substantielle sur cette période, la baisse moyenne ayant seulement été d'environ 15 % dans les pays développés. Le 13e plan quinquennal maintient l'engagement de la Chine à réduire ses émissions de CO2, et la Chine pourrait même dépasser son objectif de baisser ses émissions de 40 à 45 % d'ici 2020 par unité de PIB par rapport à 2005.
Pour la Chine, la lutte contre le changement climatique s'inscrit dans une grande stratégie de développement économique et social à l'échelle nationale. Le développement vert constitue une partie importante de la construction d'une civilisation écologique, de l'étude et de la formulation d'une stratégie de développement à faibles émissions sur le long terme, pour laquelle des mesures concrètes ont été adoptées et ont obtenu des résultats remarquables.
Parmi ses objectifs de contribution nationale après 2020, la Chine s'est engagée à atteindre son pic d'émissions de CO2 aux environs de l'année 2030 et de tenter d'atteindre ce pic le plus tôt possible. A l'horizon 2030, les émissions de CO2 par unité de PIB devraient avoir diminué de 60 à 65 % par rapport aux niveaux enregistrés en 2005, et les énergies non fossiles devront représenter environ 20 % du cocktail de consommation énergétique. Ceci représente un choix stratégique bénéfique à tous points de vue en termes de développement durable et de réduction des émissions dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Pour atteindre ces objectifs, le plus important est de promouvoir une révolution dans la production et la consommation d'énergie, en réduisant la consommation irrationnelle, en contrôlant la consommation totale d'énergie, en développant vigoureusement les nouvelles énergies et les énergies renouvelables, en bâtissant des systèmes d'approvisionnement énergétique et de consommation efficaces, sûrs et propres, en réformant radicalement le système énergétique, ainsi qu'en apportant un soutien économique et social au développement durable.
Au stade actuel de l'industrialisation de la Chine, la consommation finale d'énergie et les émissions de CO2 de l'industrie représentent 70 % des émissions totales du pays, tandis que dans les pays développés, l'industrie ne représente qu'environ 30 % des émissions. C'est pourquoi l'industrie est un domaine important à viser pour la réduction des émissions de CO2 en Chine. En développant les industries stratégiques émergentes et le secteur des services, en encourageant la restructuration industrielle et la transformation du secteur secondaire, en éliminant les surcapacités de production en amont, et en améliorant l'efficience énergétique, à l'horizon 2020, les émissions de CO2 du secteur industriel devraient atteindre un pic. Les émissions de CO2 par unité de valeur ajoutée industrielle devraient être inférieures de plus de moitié aux niveaux de 2005. La vitesse de réduction des émissions par unité de valeur ajoutée dans le secteur industriel pourrait bien dépasser celle de la réduction des émissions par unité de PIB à l'échelle nationale, ce qui assurerait une base solide à la réalisation des objectifs du pays.
La Chine connaît actuellement un processus d'urbanisation rapide, qui s'est traduit par une augmentation de la consommation d'énergie et des émissions de CO2 dans le secteur de la construction et dans le secteur des transports. L'objectif pour 2020 est d'améliorer la gestion des espaces urbains en optimisant l'aménagement de la circulation et du cocktail énergétique des véhicules, en renforçant les normes écologiques de construction et les normes d'économie de carburant des véhicules, en ayant 50 % de bâtiments verts parmi les nouvelles constructions urbaines et 30 % de bus électriques dans les grandes villes. A l'horizon 2030, la Chine veut limiter l'ampleur des nouveaux bâtiments et le nombre de voitures, stabiliser les émissions de CO2 dans les secteurs de la construction et des transports, et atteindre le plus tôt possible le pic d'émissions.
Il sera important de développer les nouvelles énergies et les énergies renouvelables pour atteindre en 2030 une proportion de 20 % de sources d'énergie non fossiles dans le cocktail énergétique, contre 7,4 % en 2005. En 2030, la proportion du charbon dans le cocktail énergétique devra être limité à 50 % (contre 70 % en 2005), en augmentant notamment la proportion occupée par le gaz naturel, et en réduisant de 20 % l'intensité d'émission de CO2. L'approvisionnement en sources énergétiques non fossiles atteindra environ l'équivalent de 1,2 milliard de tonnes de charbon, soit cinq fois plus qu'en 2005, à hauteur de la consommation totale du Japon, de la France et du Royaume-Uni. La capacité énergétique installée non fossile atteindra environ 1,3 milliard de kilowatts, soit l'équivalent du total de la capacité de production d'électricité des Etats-Unis. La capacité installée d'énergie éolienne et d'énergie solaire s'établira entre 3 et 4 millions de kilowatts, celle de l'hydroélectricité sera de 4 à 5 millions de kilowatts, et celle de l'énergie nucléaire sera autour de 150 millions de kilowatts. Peu de pays peuvent se targuer d'une vitesse de développement des nouvelles énergies et des énergies renouvelables comparable à celle de la Chine.
Pour atteindre son pic d'émissions de CO2 avant 2030, et pour satisfaire les besoins énergétiques futurs du développement économique et social en utilisant des énergies non fossiles, la consommation d'énergie fossile ne peut plus augmenter. Après 2030, le secteur des nouvelles énergies et des énergies renouvelables aura atteint sa maturité, il pourra offrir des coûts compétitifs par rapport aux sources d'énergie conventionnelles, et pourra soutenir un développement durable et relativement rapide. Lorsque le pic d'émissions de CO2 sera atteint, la Chine passera un jalon de la transformation de son modèle de développement économique. Cela signifiera que la croissance économique sera entièrement découplée des émissions de CO2, et que le pays est sur la voie d'une économie bas carbone.
La Chine a proposé des objectifs ambitieux de réduction de ses émissions, et a publié des déclarations conjointes sur le changement climatique avec les Etats-Unis, l'Union européenne, l'Inde, le Brésil et la France. Elle a ainsi atteint un consensus sur les grandes questions de principe d'engagement contre le changement climatique avec les plus grandes économies développées et les plus importants pays en développement. Cela permet de promouvoir vigoureusement la lutte mondiale contre le changement climatique et démontre l'engagement positif de la Chine en tant que puissance responsable.