Le fils d'un ancien combattant français : mon père m'a confirmé que le massacre de Nanjing a bel et bien eu lieu
Le Centre de presse de la commémoration du 70e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise a tenu, le 2 septembre à 11 heures, sa sixième conférence de presse dans la salle polyvalente du Centre des médias. Katherine Stevens, épouse de Ted Stevens, un ancien membre du Groupe des Volontaires Américains Les Tigres Volants, Allen Larsen, un autre ancien membre des Tigres Volants, Nikolai Tchouïkov, petit-fils du maréchal de l'Armée rouge soviétique Vassili Ivanovitch Tchouïkov, Jean-Louis Bussière, fils du Français Jean Jérome Augustin Bussière, et Kenji Tsutsui, fils de Shigeo Tsutsui, ancien combattant japonais de la VIIIe Armée de Route, y ont présenté leurs vues sur la Guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise.
Question d'un journaliste : M. Jean-Louis Bussière, vous venez de dire que vous n'avez connu les exploits glorieux réalisés par votre père en Chine que de nombreuses années après. Nous voudrions savoir si, pendant votre enfance, votre mère vous a parlé du séjour de votre père en Chine et quels étaient ses commentaires sur la Chine.
M. Jean-Louis Bussière : Ma mère m'a parlé de certaines choses qui s'étaient passées pendant la guerre à l'époque. A ce moment-là, ma mère n'avait pas encore connu mon père car ils avaient plus de 50 ans de différence d'âge. Ils se sont mariés plusieurs années après la fin de la guerre. Pendant la Guerre de résistance contre l'agression japonaise, ma mère était à Shanghai, ensemble avec les siens. Sa famille avait des conditions de vie très difficiles, et ma mère n'appréciait guère les Japonais. Je peux vous raconter une histoire. Ma mère et moi avons pris le train pour rendre visite à des parents dans le Sud en France lorsque j'avais cinq ans. Deux personnes étaient assises dans le wagon quand nous sommes montés dans le train. J'ai dit carrément à ma mère : « Non, je ne veux pas rester dans ce wagon, les Japonais sont mauvais ».
Bien entendu, je ne dirai plus cela aujourd'hui. Nous sommes dans une période de paix, les Japonais sont également nos amis. Je veux dire que la guerre a inévitablement marqué les familles qui l'ont traversée personnellement. Ma mère n'a jamais oublié cette guerre, mon père non plus. Mon père n'a pas oublié le massacre de Nanjing. Aujourd'hui encore, le massacre de Nanjing a besoin d'être davantage reconnu dans certaines régions. Mon père a affirmé que le massacre de Nanjing a bel et bien eu lieu car certains de ses patients s'étaient enfuis de Nanjing pour Beijing. Ce que nous avons à faire aujourd'hui, c'est que d'un côté, nous devons confirmer les faits, d'autre part, nous devons nous tourner vers l'avenir et nouer des liens d'amitié entre les êtres humains quand nous sommes en paix.
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