Les amis internationaux qui ont aidé la Chine durant la guerre de résistance

La Guerre de résistance contre l'agression japonaise fut une grande lutte pour la libération de la nation chinoise, contre la dévastation et les persécutions infligées par les fascistes japonais, et une guerre juste pour la sauvegarde de la paix mondiale. Le peuple chinois s'est battu pour la souveraineté nationale, l'indépendance et la dignité, en luttant résolument contre l'impérialisme japonais, et a apporté une contribution significative à la guerre mondiale contre le fascisme. Ce combat inégal aux enjeux de vie et de mort, cette lutte acharnée pour faire triompher la justice contre le mal, a été une guerre de la Chine et une guerre du monde entier. La Chine, alors pauvre et affaiblie, a affronté un ennemi sanglant et barbare, et a pour cela gagné les éloges et la sympathie de la communauté internationale. Durant cette guerre héroïque contre le fascisme, le peuple chinois a pu compter sur l'appui d'un grand nombre d'amis internationaux.

L'assistance internationale fournie par les amis de la Chine durant la guerre

L'aide des amis internationaux de la Chine a pris trois formes principales.

La première est d'avoir encouragé et initié un soutien envers la Chine durant la guerre de résistance par tous les canaux possibles. Dès l'Incident du 18 septembre, le représentant du Komintern Dimitrov a appelé haut et fort le prolétariat, les partis politiques et les organisations sociales du monde entier à apporter leur soutien à la Chine. Le Parti communiste de nombreux pays a fait de même. Une délégation de la Fédération mondiale des étudiants pour sauvegarder la paix, la liberté et la culture (en version abrégée, la Fédération mondiale des étudiants) s'est rendue en Chine après le début de la guerre de résistance en 1938, afin de faire entendre un plaidoyer sur la vie des jeunes de Chine et leur résistance contre le Japon dans les grandes universités des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Canada, de France, de Belgique et des Pays-Bas. L'Alliance américaine contre la guerre et contre le fascisme, l'Alliance américaine du travail, le Comité américain de non-participation à l'agression japonaise, et bien d'autres, ont pressé le gouvernement américain et le Congrès de prendre des mesures pour soutenir la Chine, par exemple un embargo militaire contre le Japon. Au Royaume-Uni, le Comité de sauvegarde des droits civils a créé un Comité d'aide à la Chine pour montrer sa solidarité et organisé un boycott des produits japonais. Le Comité d'aide internationale pharmaceutique à la Chine a organisé le déploiement d'équipes médicales de la Croix-Rouge internationale. Les Français ont également établi un certain nombre d'organisations d'aide à la Chine, comme la Société des amis du peuple chinois ou le Comité français d'aide à la Chine, et un groupe composé d'une centaine de députés à l'Assemblée nationale pour soutenir la Chine. La Fédération internationale des syndicats des transports et ses syndicats affiliés dans chaque pays ont lancé des boycotts des produits japonais et refusé l'expédition de matières premières pour la fabrication d'armes et de munitions au Japon. Les célèbres savants John Dewey et Albert Einstein, Romain Rolland, Bertrand Russell et Gandhi ont signé une déclaration conjointe pour condamner l'invasion japonaise en Chine, appelant la rupture de toute coopération économique avec le Japon.

L'aide s'est aussi manifestée au niveau des gouvernements qui ont pris des mesures contre la guerre d'invasion. Après l'Incident du pont Marco Polo, le dirigeant soviétique Joseph Staline a signé avec la Chine un traité de non-agression, et arrangé la fourniture en urgence d'armes et de munitions, ainsi que l'envoi de conseillers militaires et d'une force aérienne à la Chine. Avant le déclenchement de la guerre du Pacifique, le président américain Franklin D. Roosevelt et le premier ministre britannique Winston Churchill ont statué en faveur d'une aide à la Chine dans sa résistance contre le Japon. Certains émissaires des gouvernements ont également apporté une aide directe : ce fut le cas des ambassadeurs américains Nelson T. Johnson et Clarence Gauss, du commandant des troupes américaines sur le théâtre des opérations en Chine, Birmanie et Inde, Joseph Stilwell, et du groupe de soldats américains envoyés en observateurs à Yan'an, ainsi que de l'ambassadeur soviétique Alexander Panyushkin et des conseillers militaires Zhukov et Chuikov, des ambassadeurs britanniques Clark Kerr et Horace James Seymour, et du groupe de conseillers militaires britanniques. Selon les statistiques officielles publiées en 1939 à Chongqing, la ville comptait alors 1129 résidents étrangers. Les Britanniques étaient les plus nombreux avec 329 résidents, suivis de 168 Américains et 163 Soviétiques. Ces résidents travaillaient dans les domaines de la politique, de l'économie, de la culture, de la défense, de la diplomation, du commerce, des soins médicaux, de l'éducation, etc.

La troisième forme d'aide concerne tous ceux qui se sont directement impliqués pour aider le peuple chinois durant la guerre. Edgar Snow, Anna Louise Strong, Agnes Smedley, Nym Wales, James Bertram, Hans Shippe, Theodore H. White, Harold John Timperley et de nombreux autres reporters, l'officier de l'US Navy Evans Fordyce Carlson qui dirigeait le groupe d'observation de l'armée américaine, étaient en première ligne de la lutte contre l'invasion impérialiste japonaise de la Chine et ont fait preuve d'un héroïsme à toute épreuve face aux atrocités commises par l'ennemi. Ils ont fait connaître la vérité sanglante qui affligeait le peuple chinois, et ont appelé les gouvernements du monde à agir. Les médecins Norman Bethune et Parsons, l'infirmière canadienne Jean Ewen, les membres de la mission d'aide médicale à la Chine du Congrès national indien, ainsi que les 21 médecins venus de huit pays (Pologne, République Tchèque, Allemagne, Autriche, Romanie, Hongrie, Bulgarie et URSS) pour apporter leur aide à la Chine, et les médecins Shafick George Hatem des Etats-Unis, Brown et McClure du Canada, l'infirmière Kathleen Hall de Nouvelle-Zélande, Hans Müller d'Allemagne, Richard Stein et Jacob Rosenfeld d'Autriche, ou encore Fang Yu Yong de Corée, étaient à l'avant-poste du traitement des malades et des blessés. Ils ont également participé à la formation de personnel médical, à l'établissement de centres de soins et à l'enseignement de la médecine en Chine. Le médecin français Jean Jérôme Augustin Bussière a risqué sa vie pour aider la Chine, et a tout fait pour expédier de précieux médicaments à la guérilla antijaponaise. Plusieurs amis de la Chine ont participé activement à la construction du pays, avec le lancement du Mouvement de coopérative industrielle. Rewi Alley, George Hogg et d'autres ont œuvré au salut économique du pays. Joseph Needham et Michael Lindsay ont fait progresser l'enseignement des sciences et techniques en Chine. Zheng Lücheng, Joris Ivens et Roman Kalman ont inspiré la culture de la résistance. Nous n'oublions pas les amis internationaux de la Ligue de défense de la Chine comme Hilda Selwyn-Clarke, le professeur Norman France et Israel Epstein, et tous ceux qui ont rejoint les Chinois dans la lutte de résistance comme Sanzo Nosaka, Wataru Kaji, Koko Ikeda, Eiko Midorigawa, Hotsumi Ozaki, Tsutomu Nakanisi et l'Alliance japonaise contre la guerre en Chine, ainsi que ceux qui ont lutté avec bravoure derrière les lignes ennemies avec l'Armée des volontaires de Corée. Certains amis internationaux ont tenté de sauver des réfugiés chinois en détresse, notamment la Fédération internationale de la Croix-Rouge et la Croix-Rouge de Chine qui ont établi un centre conjoint de secours international à Shanghai, et le prêtre catholique français Robert Jacquinot de Besange qui a sauvé de nombreux civils. Les fondateurs de la zone internationale de sécurité et de la Croix-Rouge internationale à Nanjing, John Rabe et John Magee, ont protégé des centaines de milliers de réfugiés chinois des troupes japonaises pendant le massacre de Nanjing. Le docteur américain Allen R. Boynton a orchestré le sauvetage de plus de vingt mille réfugiés à Wuhan. Jawaharlal Nehru, dirigeant du Congrès national indien, a également montré sa solidarité envers la Chine durant la guerre. Certains d'entre eux ont sacrifié leur vie pour apporter leur précieuse contribution à la résistance, comme Norman Bethune, Dwarkanath Shantaram Kotnis, les capitaines de l'armée de l'air soviétique Curry Timochenko et Rakhmanov, ainsi que les pilotes américains surnommés les « Tigres volants ».