Le smog tombe à son plus bas niveau en 3 ans à Beijing

La densité moyenne de particules de PM2,5 à Beijing a chuté à son plus bas niveau pendant cinq jours consécutifs, à la suite des mesures destinées à assurer un ciel plus clair avant l'immense défilé militaire du 3 septembre.

Cependant, les analystes estiment que d'autres mesures sont nécessaires pour maintenir la qualité de l'air de la ville.

Selon l'Agence de presse Xinhua qui a rapporté mardi les propos de Zhang Dawei, directeur du Centre de surveillance de l'environnement de la municipalité de Beijing, la densité moyenne en PM2,5 -les particules aéroportées mesurant moins de 2,5 microns- à Beijing était de 19,5 microgrammes par mètre cube du 20 au 24 août, le niveau le plus bas depuis le début du suivi en 2012.

De même, toujours selon M. Zhang, la densité moyenne de particules PM10, composées de dioxyde de soufre et de dioxyde d'azote, a également diminué de façon marquée par rapport à la même période de l'année dernière.

Beijing a pris des mesures depuis le 20 août pour garantir un ciel clair pour le défilé militaire du 3 septembre, qui commémorera le 70e anniversaire de la victoire dans la guerre de résistance du peuple chinois contre l'agression japonaise et la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Les habitants de Beijing ont affiché des photos de cieux clairs sur leurs comptes de médias sociaux, les qualifiant de « bleu défilé », et ont dit qu'ils espéraient que cela continue.

« Pas de fumées d'usines, une baisse des émissions d'échappement des automobiles, seulement des nuages blancs et un ciel bleu. Combien de temps le 'bleu défilé' va-t-il durer ? » a demandé « junbibi », un internaute, sur son compte Sina Weibo.

« Il n'est pas facile de conserver le 'bleu défilé' avec les mesures temporaires actuelles, compte tenu des dépenses que cela implique et des inconvénients que cela pose à la vie des habitants », a déclaré Zhang Yuanxun, professeur des ressources et de l'environnement à l'Académie chinoise des sciences.

Le nombre de véhicules sur les routes est géré sur la base des numéros pairs et impairs des plaques d'immatriculation du 20 août au 3 septembre. Et certains véhicules, notamment les camions venant de l'extérieur de la ville et ceux présentant des émissions excessives, sont interdits d'entrée dans Beijing.

D'après Zhang Dawei, la densité en oxyde nitrique, un composé provenant des émissions d'échappement des véhicules, a été réduite de plus de la moitié pendant les heures de pointe du matin.

Mardi, le Beijing News a rapporté qu'un nombre total de 1927 structures industrielles, notamment dans les secteurs de la pétrochimie et de la fabrication de ciment, ont reçu l'ordre de suspendre leurs activités et 453 chantiers de construction feront de même pour maitriser la propagation des poussières.

« Les autorités peuvent utiliser cette opportunité pour identifier les sources de pollution et élaborer des plans pour réduire les émissions industrielles et automobiles », a pour sa part déclaré Zhang Yuanxun.

Ma Jun, directeur de l'Institut des affaires publiques et environnementales, a de son côté souligné que « la coopération régionale est nécessaire pour lutter contre la pollution. Une norme uniforme pourrait aider à gérer les émissions industrielles et améliorer la qualité de l'air dans la région ».

Les autorités doivent faire respecter des règles plus strictes sur la réduction des émissions et accélérer la modernisation des industries, a ajouté M. Ma.