Un pompier survivant se rappelle des moments d'horreur

Alors qu'il est couché dans un lit d'hôpital pour se rétablir, Yang Kekai, 27 ans, n'arrive pas à chasser de sa tête sa terrible expérience du moment où il est arrivé sur les lieux de l'explosion de Tianjin, en Chine du Nord, mercredi soir, avec trente autres collègues.

« Sur une superficie de 70 m2, beaucoup de conteneurs étaient empilés et brûlaient, et des flammes de 10 m de haut en sortaient », se rappelle M. Yang qui faisait partie du premier groupe de pompiers à être arrivés sur le site après avoir répondu à un appel d'urgence incendie à 22 h 30.

Disposés en formation, M. Yang et ses collègues pompiers ont commencé à utiliser des canons hydrauliques pour lutter contre les flammes. M. Yang se trouvait à environ 60 m du foyer d'incendie qui était à seulement 30 m du pompier qui était le plus près du foyer d'incendie.

« Nous avions réussi à contrôler la propagation de l'incendie, mais quinze minutes après avoir commencé à arroser, les conteneurs ont soudain explosé. »

« Inconsciemment, je me suis penché vers l'avant et j'aisoutenu mon corps de mes deux mains sur le sol; j'ai entendu des “bang bang” lorsque des débris des conteneurs en feu ont frappé mon dos. »

« Avant d'avoir le temps de me rappeler, plus de dix secondes plus tard, une autre explosion s'est produite », a déclaré M. Yang, dont le corps a été emporté par l'onde de choc parce que la seconde explosion a été encore plus forte.

« Quand j'étais dans les airs, j'avais l'impression que mon cœur cessait de batte et que ma dernière heure était arrivée », a confié M. Yang, qui est retombé lourdement sur un espace vert, 5 ou 6 m plus loin.

Sans savoir combien de temps s'était écoulé, le jeune homme a repris connaissance, mais du sang coulait sur son front et des morceaux de conteneurs tombaient, et il a aperçu un amoncellement de conteneurs, 10 m plus loin.

M. Yang a réussi à ramper vers le bunker qui restait dans le site dévasté, et il a trouvé plusieurs de ses collègues qui étaient capables de se déplacer. Ensemble, en se tenant les uns aux autres et en titubant, ils ont réussi à sortir du site de cette explosion mortelle.

Dans son lit, M. Yang indique qu'il a eu de la chance parce qu'il ne souffre que de coupures et d'ecchymoses.

« J'ai téléphoné à ma femme à midi, et je lui ai dit que je vais bien et de ne pas s'inquiéter de moi », a confié M. Yang, dont l'épouse est enceinte de six mois.