Xi Jinping et Recep Erdogan engagés dans la lutte contre le terrorisme

Les présidents de la Chine et de la Turquie ont clairement exprimé leur volonté de lutter contre le terrorisme, notamment contre le Mouvement islamique du Turkestan oriental, durant leur entretien mercredi à Beijing.

Trois accords ont également été signés pour renforcer la coopération dans l'investissement et le commerce entre les deux pays.

Les discussions entre le président Xi Jinping et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont adressé une question importante qui éclipse la relation bilatérale depuis quelque temps.

Le gouvernement turc soutient fermement la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine, s'oppose aux organisations terroristes ciblant la Chine comme le Mouvement islamique du Turkestan oriental, et fait vœu de protéger la relation bilatérale de ces « perturbations », a déclaré M. Erdogan.

La réunion des deux présidents au Grand palais de l'Assemblée populaire nationale a eu lieu après des protestations anti-chinoises en Turquie, sur la prétendue répression de la Chine contre les membres de l'ethnie ouïgoure, qui vivent dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang et qui partagent des liens culturels avec les musulmans turcs.

Beijing a nié toute oppression contre les Ouïgours et a accusé le Mouvement islamique du Turkestan oriental de mener des campagnes violentes pour former un Etat indépendant dans le Xinjiang, et de recruter des militants pour des entraînements au Moyen-Orient.

Xi Jinping a indiqué que la Chine appréciait l'engagement du gouvernement turc de ne jamais permettre à quiconque dans le pays de saboter la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Chine. Il a également appelé à une coopération plus étroite en matière d'application des lois.

« L'avenir des relations Chine-Turquie est brillant et montre un grand potentiel », a déclaré le président chinois devant les journalistes.

Le vice-ministre des Affaires étrangères Zhang Ming a déclaré après l'entretien des deux présidents que la Chine et la Turquie, un pays frontalier de la Syrie et de l'Irak, sont victimes du terrorisme, et continueront de coopérer en matière de défense.

Dans un contexte d'attaques plus fréquentes contre les Chinois en Turquie, l'ambassade de Chine a émis en juillet un avertissement aux voyageurs qui envisagent de se rendre dans le pays, et un orchestre chinois a annulé un concert prévu en août à Istanbul.

Wu Sike, ancien envoyé spécial chinois au Moyen-Orient, a déclaré que les liens entre les Ouïgours et les musulmans turcs devraient servir de lien d'amitié, et non comme un argument exploité par certaines forces pour servir leurs propres fins.

« La visite de M. Erdogan est une bonne occasion d'expliciter les préoccupations de chaque nation, en particulier au moment où la Turquie se tourne vers l'est en quête de plus grandes opportunités de coopération », a observé M. Wu.

Xi Jinping a déclaré que la Chine souhaitait lier ses initiatives transcontinentales de la nouvelle Route de la soie à la stratégie de développement de la Turquie, ainsi que renforcer la coopération bilatérale dans divers domaines, notamment le commerce, les finances, l'investissement et le tourisme.

La Chine est le deuxième partenaire commercial de la Turquie après l'Allemagne, avec un volume d'échanges atteignant 23 milliards de dollars l'an dernier. Toutefois, la Turquie a enregistré un important déficit commercial dans ses échanges avec la Chine.

Le journal turc Daily Sabah déclaré que la visite en Chine de M. Erdogan, qui est accompagné par une importante délégation économique, devrait aider la Turquie à devenir une puissance économique de la région Asie-Pacifique.

Les hommes d'affaires turcs se tournent vers les marchés asiatiques en raison de l'incertitude politique dans les pays voisins et de la lente reprise économique de l'Union européenne, a noté le journal.

Un forum d'affaires Chine-Turquie aura lieu jeudi à Beijing, avant la fin de la visite de deux jours du président turc en Chine.