Tibet entre modernité et développement, rapport d'un journaliste africain
Chantiers de routes par-ci, ceux de l'immobilier et d'autres infrastructures par-là, la région autonome du Tibet n'est pas en marge de la dynamique de développement enclenchée en Chine depuis plusieurs années. A en croire les autorités, les efforts consentis pour améliorer les conditions de vie de la population influent positivement sur le développement économique de la région.
«Notre population salue le leadership du gouvernement central (basé à Beijing NDLR) qui a permis au Tibet de se mettre sur la voie du développement. Le Tibet fait partie des cinq régions autonomes de la Chine. C'est une région riche en ressources naturelles, bien que son économie soit basée principalement sur l'agriculture et le tourisme», indique le vice-président de cette région, Bianba Zhaxi.
Le Tibet doit son attractivité actuelle d'une part aux moyens de communication (routes, chemin de fer, aéroports, télécommunications, etc.) mis sur pied par les pouvoirs publics ayant permis de relier la région aux autres parties de la Chine. D'autre part, à son histoire, sa tradition bouddhiste, son relief exceptionnel et ses sites touristiques emblématiques.
Le lac Namtso sert à la fois de site touristique pour les amoureux de la nature et de lieu de pèlerinage et de prière pour les bouddhistes tibétains. Dans la ville de Lhasa, capitale régionale, l'on observe une nette amélioration du réseau urbain et une implantation des édifices publics.
Au niveau de la rivière Lhasa, un projet d'aménagement des abords est en voie de finition assorti d'un dispositif technique de protection des eaux en période d'étiage. Le projet qui inclut également la construction d'un pont – dont les travaux sont déjà achevés – est estimé à environ 3,5 milliards de yuans.
La rue Bakhor, le temple de Jokhang, le palais du Potala et la place du Potala font partie des lieux légendaires de Lhasa. Erigés depuis près de 1300 ans, le temple de Jokhang et le palais du Potala sont deux endroits sacrés du bouddhisme tibétain. Ils accueillent des fidèles qui y observent des rituels spirituels. L'islam a été introduit au Tibet par des marchands du Cachemire, le christianisme par des ressortissants français, d'après Yixi Pingcuo, directeur-adjoint chargé des affaires ethniques et religieuses du Tibet. Quant au bouddhisme, il est venu du Népal et de l'Inde. Le Tibet compte une population de 3,5 millions d'habitants dont 10 000 musulmans et 500 chrétiens.
«Les religieux n'ont pas de relations conflictuelles dans notre région. Les lieux de culte, à savoir les temples bouddhistes, les églises et les mosquées, sont préservés grâce à l'appui du gouvernement central. Nous recevons le soutien des pouvoirs publics pour promouvoir la culture, la médecine et d'autres valeurs tibétaines», commente Yixi Pingcuo.
Vers le district de Gongbujiangda, les autorités développent un projet de parc naturel abritant des singes de la race des macaques. D'après Duobujie, l'un des responsables de ce site, près de 3000 primates fréquentent le parc, soit une cinquantaine de familles.
Le parc est basé au pied d'une montagne ; les singes eux sont en liberté totale. Duobujie explique qu'au départ le site était un village qui a fait l'objet d'une délocalisation. Les autorités ont jugé utile de bâtir de nouvelles habitations modernes pour les anciens occupants, un peu plus en amont du parc.
L'autre fait à relever en matière touristique, c'est la forêt montagneuse de Lulang située près de la ville de Linzhi (Nyingchi). Dominée par des chaînes de montagnes, cette forêt fait l'objet d'une attention particulière des autorités et joue un rôle important dans la régulation climatique. Elle est aussi une randonnée touristique remarquable. En vue de mieux préserver les écosystèmes de la zone, les autorités ont apporté une aide financière aux populations pour construire des maisons-hôtels pour accueillir des visiteurs.
Cette politique a eu un impact déterminant sur l'amélioration des conditions socioéconomiques des villageois. C'est le cas des populations du village de Tachipu qui ont reçu l'aide financière du gouvernement chinois pour s'abstenir à la déforestation. Ce village est peuplé de 350 personnes, représentant une soixantaine de familles.
«Nous accueillons des visiteurs qui viennent admirer la forêt et les chaînes de montagnes. Nous leur offrons l'hébergement et la nourriture. L'année passée, nous avons gagné 200 000 yuans grâce à cette activité», se réjouit Lamu, l'un des habitants du village.
Dans le sillage de la ville de Linzhi(Nyingchi), les autorités sont parvenues à préserver le musée Niyangge, dont l'ancien édifice imposant a été bâti en 1300 ans. Cet édifice a ensuite subi les effets liés à l'épreuve du temps, d'où sa réhabilitation en 2012 tout en préservant sa nature d'antan. Il renferme toute l'histoire des populations de la région de Linzhi (Nyingchi).
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