La qualité de l'air s'améliore en Chine depuis l'an dernier
Les touristes profitent d'un jour de ciel bleu sur la Grande muraille à Mutianyu en octobre. Crédits photo : Pu Xiangdong / Xinhua
Lors d'une session bimestrielle du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de la Protection de l'environnement Chen Jining a déclaré aux parlementaires qu'une application plus stricte des lois environnementales avait grandement contribué à la lutte contre la pollution atmosphérique.
Un an après la « déclaration de guerre » à la pollution de la deuxième plus grande économie du monde, après des décennies de poursuite de la croissance au détriment de l'environnement, la pollution atmosphérique est devenue l'une des principales préoccupations des citoyens chinois, en particulier ceux qui vivent dans les grandes villes industrielles des régions centrales et orientales.
Un communiqué du ministère publié au mois de juin indique que seulement 16 des 161 grandes villes où la qualité de l'air est mesurée satisfaisaient aux normes nationales en 2014.
La qualité l'air s'est améliorée en 2014 et au début de l'année 2015
Le niveau moyen des particules PM10 mesuré dans 338 villes par le ministère a chuté de 2,1 % sur un an en 2014, et de 5,3 % au cours des quatre premiers mois de l'année 2015.
La concentration dans l'air des particules PM2,5 (des particules plus fines qui peuvent pénétrer profondément dans les poumons, et qui posent un risque de santé plus grave que les PM10) a chuté en moyenne de 11,1 % en 2014 dans 74 villes et de 15,2 % de janvier à avril 2015 par rapport à l'année précédente, a noté le ministre.
L'amélioration de la qualité de l'air a été particulièrement visible dans la région au smog notoire de Beijing-Tianjin-Hebei, où les niveaux mesurés de PM2,5 ont enregistré des baisses plus rapides que la moyenne : 12,3 % en 2014 et 20 % cette année, selon M. Chen.
Le soutien financier du gouvernement et l'application des lois sont essentiels
Il a attribué cette diminution à un soutien financier plus important du gouvernement et à une application plus stricte de ses politiques, ainsi qu'aux nouvelles technologies et à une meilleure coordination entre les ministères et entre les villes de la région Beijing-Tianjin-Hebei, du delta de la rivière des Perles et du delta du fleuve Yangtsé.
Le gouvernement a affecté 9,8 milliards de yuans (1,6 milliard de dollars) à la prévention et au contrôle de la pollution atmosphérique en 2014, qui viennent s'ajouter aux 2,5 milliards liés aux investissements du budget, a déclaré M. Chen, en ajoutant que les fonds publics ont contribué à un effet de levier des investissements privés à hauteur de 300 milliards de yuans.
Il a noté que la Chine avait réussi à atteindre l'objectif de son 12e plan quinquennal (2011-2015) de réduire les capacités de production obsolètes dans les secteurs polluants de l'acier, du ciment et du verre un an avant l'échéance, et que l'optimisation de la structure énergétique du pays était déjà en marche.
L'énergie propre en plein essor
La consommation nationale de charbon a diminué pour la première fois en 15 ans en 2014, enregistrant une baisse de 2,9 %. Les sources d'énergie propre comme l'hydroélectricité, l'énergie éolienne, l'énergie nucléaire et le gaz naturel, ont vu leur part totale dans le cocktail énergétique grimper de 1,3 points à 16,9 %.
Les rejets de polluants majeurs, comme le dioxyde de soufre, les oxydes d'azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV) ont été contrôlés, et les émissions des véhicules ont été freinées en retirant les véhicules lourds polluants des routes tout en encourageant les voitures aux énergies nouvelles.
8500 individus arrêtés pour avoir enfreint les lois environnementales en 2014
La police chinoise a arrêté environ 8500 suspects dans plus de 4500 affaires pénales liées à l'environnement en 2014, dans le cadre de la guerre nationale contre la pollution, a indiqué M. Chen.
Les autorités environnementales ont transféré plus de 2000 affaires d'enfreintes présumées au lois environnementales à la police, plus de deux fois plus qu'au cours des 10 dernières années combinées.
Près de 3400 entreprises et 3700 chantiers de construction ont été accusés d'enfreindre les lois environnementales et plus de 3100 ateliers ont été fermés suite aux inspections de qualité de l'air menées par les fonctionnaires et les drones du ministère de la Protection de l'environnement (MEP).
Ces résultats ont été annoncés au milieu de semaine de smog épais frappant Beijing, la municipalité voisine de Tianjin et la province du Hebei.
La prochaine étape consistera à optimiser la structure industrielle et énergétique du pays et à réduire les rejets de polluants, a déclaré M. Chen. Les autorités continueront à éliminer les capacités de production obsolètes cette année, fermeront 1000 petites mines de charbon, amélioreront la qualité du charbon sur le marché, assureront un approvisionnement stable en gaz naturel, et encourageront l'utilisation d'énergie propre et la construction de bâtiments économes en énergie.
L'objectif est de réduire les rejets de dioxyde de soufre et d'oxydes d'azote de 3 et 5 % respectivement, et de « contrôler strictement » les émissions de COV.
M. Chen a affirmé que des efforts seront également faits pour améliorer l'évaluation de la mise en œuvre par les autorités locales des mesures de contrôle de la pollution de l'air, pour approfondir la coordination régionale, intensifier la recherche technologique et renforcer les lois et règlements, ainsi que pour imposer aux pollueurs un « prix inabordable ».
La Chine a mis en vigueur cette année une nouvelle loi sur la protection de l'environnement. Un système d'amende journalière a été établi pour punir les contrevenants et encourager les entreprises à accélérer les modifications coûteuses qu'elles doivent entreprendre pour réduire leurs émissions polluantes. Dans les cas où les contrevenants ne parviennent pas à régler le problème, l'amende peut s'appliquer jour après jour sans limite.
M. Chen a déclaré que les autorités environnementales « utiliseront les nouveaux outils prévus par la loi, effectueront plus d'inspections secrètes et demanderont des peines plus lourdes envers les entreprises coupables d'émissions illicites ou excédentaires, et envers celles qui falsifient leurs données sur la pollution. »
Il a par ailleurs affirmé que les représentants du gouvernement qui négligent leurs devoirs ou abusent de leur pouvoir seront mis en examen en vertu de la loi.
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