Made in China ou developed in China ?

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Made in China, Denis Lamalisse
French.china.org.cn | Mis à jour le 06-05-2015

 

TANG SHUBIAO, rédacteur en chef de La Chine au présent

Un courrier de Denis Lamalisse, auto-entrepreneur à Redon en Bretagne, a mis le doigt sur une question bien intéressante : « On dit souvent que les Chinois ne savent faire que du made in China ou copied in China, mais sont-ils capables de faire du developed in China ? ».

Une question qui touche là où ça fait mal. Dire que la Chine est un grand pays manufacturier ne fait aucun doute. Que certains prétendent que nous ne savons que copier ou imiter, même si cette affirmation est loin de la réalité, est un fait qui devrait pousser les Chinois à réfléchir. Comment passer du made in China au developed in China est une question que les Chinois doivent regarder en face.

Il y a dix ans, une journaliste américaine, Sara Bongiorni, s'est rendu compte que parmi les 39 cadeaux de Noël sous son sapin, 25 étaient estampillés made in China. Il en était de même pour ses chaussures, ses chaussettes, les jouets de ses enfants et les objets d'ameublement de sa maison… Elle a alors eu l'idée assez saugrenue d'essayer de « survivre » sans le made in China, pour voir si cela était possible. Après une année cocasse quoique assez difficile, sa famille et elle ont finalement décidé de laisser tomber la vie sans le made in China et de se réconcilier avec celui-ci.

Le made in China procure une grande part des biens de consommation dans le monde, notamment dans les pays à faible revenu. Il permet aux gens de ces régions de s'offrir des objets pour leur vie de tous les jours à des prix abordables. Par ailleurs, le made in China, se traduisant par un haut rendement de la production et des avantages concurrentiels, a servi à contrôler avec efficacité l'inflation au sein des pays importateurs, comme les États-Unis par exemple. Il a fait bénéficier le monde de ses fruits. De ce fait, il ne devrait être ni méprisé, ni moqué.

Le made in China, bien que parti de pas grand-chose, ne manque pas aujourd'hui de technologies qui ont été développées de façon autonome par la Chine. Si l'on prend le barrage des Trois Gorges, parmi les 12 turbines de la centrale électrique sur la rive droite conçues et fabriquées par une société chinoise, 8 ont été brevetées. Non seulement cette centrale répond aux normes internationales, mais est même innovante au regard de la conception des turbo-générateurs hydrauliques géants, de la conception électromagnétique et de celle du système de refroidissement.

Lorsque l'on parcourt l'encyclopédie du Britannique Joseph Needham, Science et civilisation en Chine, ou encore que l'on considère l'histoire mondiale, on s'aperçoit qu'il y a quelques siècles, la Chine était précurseur en mathématiques, en construction navale ou même dans le système bureaucratique, et apporté de nombreuses contributions à l'humanité. Toutefois à l'époque moderne, à cause des restrictions héritées du système féodal mais aussi de l'invasion par les Occidentaux après 1840, la Chine a raté, à plusieurs reprises, le coche de la révolution scientifique. Son développement technologique a pris du retard sur l'Occident. Mais la nature entreprenante et la créativité des Chinois n'ont pas été altérées pour autant. D'après les chiffres du Rapport sur l'indice d'innovation nationale 2013, la capacité à innover de la Chine augmente de façon stable, cette dernière se classant au 19e rang des 40 pays les plus créatifs du monde. Parmi les BRICS, elle y occupe la première place.

Dans ses interactions avec le monde, la Chine a réalisé que son développement économique devait à présent suivre la voie du developed in China haut de gamme. C'est non seulement la route que va emprunter le made in China dans le futur, mais aussi là où se formera la puissance de la Chine à l'avenir. Le pays table donc sur une stratégie de développement grâce à l'innovation pour permettre, d'un côté, de relever les défis mondiaux liés à la nouvelle révolution technologique, et de l'autre, de subvenir aux besoins de l'économie chinoise entrant dans une nouvelle normalité.

Cela fait plus de 30 ans que la Chine s'efforce d'innover dans les technologies et elle a d'ores et déjà obtenu de francs succès. On le voit surtout au travers des investissements qui n'ont cessé d'augmenter dans ce domaine. En 2014, les dépenses en R&D de la Chine représentaient plus de 2 % du PIB. Ce chiffre est le plus haut enregistré parmi les pays en développement, et dépasse même ceux du Canada et du Royaume-Uni.

Les parcs high-tech sont les bases arrière de l'innovation chinoise. Les programmes clés que sont les missions lunaires, les super-ordinateurs, les robots intelligents, le réseau TGV, le nucléaire ou encore le super riz hybride sont là pour apporter des avancées significatives. La Chine a la chance d'avoir déjà le bataillon de scientifiques le plus important au monde, mais continue quand même à mettre en place une politique de « démocratisation de l'innovation ».

La Chine est d'ailleurs en train de perfectionner ses lois pour mieux soutenir et protéger l'innovation. Rien qu'en 2014, le Bureau national de la propriété intellectuelle a reçu 920 000 demandes de brevets d'invention et en a octroyé 233 000 ; le nombre de brevets effectifs présentant des critères relativement élevés et une valeur commerciale était de 663 000, soit 4,9 pour 10 000 habitants. Ces statistiques montrent, d'une part, que les brevets sont de plus en plus accordés aux technologies haut de gamme, et d'autre part, que le niveau d'innovation chinois ne cesse de s'élever. L'effet de ces brevets sur le développement de l'innovation ressort d'autant plus.

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