Alberto Bradanini : les Européens ne doivent pas craindre un « plan Marshall chinois »

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Alberto Bradanini, Italie
French.china.org.cn | Mis à jour le 27-02-2015
Alberto Bradanini : les Européens ne doivent pas craindre un « plan Marshall chinois »

Alberto Bradanini, l'ambassadeur de l'Italie en Chine, est l'un des doyens de la centaine de diplomates travaillant à Beijing, la capitale de la Chine. Son bureau se trouve dans le très calme quartier des ambassades bâti dans les années 70. Aujourd'hui, environ 700 Italiens vivent à Beijing, ce qui ne représente qu'une très faible part des expatriés de la ville.

Au micro de China.org.cn, Alberto Bradanini n'a pas caché sa frustration concernant les conditions environnementales de la capitale chinoise. « Je préfèrerais travailler dans une autre ville que Beijing si je pouvais choisir. Pourquoi ? Parce que la pollution atmosphérique et les embouteillages ont rendu cette ville de moins en moins agréable à vivre », a-t-il déploré. Diplomate ayant travaillé en Chine pendant plusieurs années, Alberto Bradanini est bien placé pour donner son avis sur cette ville en pleine évolution et souvent montrée du doigt pour son air pollué.

 

Alberto Bradanini : les Européens ne doivent pas craindre un « plan Marshall chinois »

Les investissements chinois inquiètent les Européens

Les investissements chinois et les rachats d'entreprises se sont multipliés ces dernières années en Europe, suscitant l'inquiétude chez certains, qui craignent de se trouver face à un « plan Marshall chinois ». A ce sujet, l'ambassadeur italien a rappelé que « pour les Européens, le plan Marshall, qui visait à stimuler le redressement économique de l'Europe après la guerre, était quelque chose de positif. Ainsi, les investissements chinois ne devraient pas être considérés comme nuisibles : ils sont au contraire bienvenus en Italie ». L'ambassadeur a ensuite reconnu que « des obstacles visibles ou invisibles existent pour les investisseurs étrangers, mais il est dans l'intérêt de tous les pays de créer un environnement plus ouvert aux investissements chinois ».

 

Les attentats de Charlie Hebdo

Bradanini s'est également exprimé au sujet de l'attentat survenu en janvier au siège du journal français Charlie Hebdo, qui d'après lui ne devrait pas induire de changement dans la politique d'immigration italienne : « les meurtriers de Charlie Hebdo ont grandi en Europe, mais en Italie, les conflits ou les divergences entres les différentes cultures ou religions sont moins nombreux que dans d'autres pays européens. Cependant, sa position géographique confronte l'Italie à un autre problème, celui de l'immigration clandestine. En effet, les Africains cherchant à quitter les zones de guerre ou à trouver du travail en Europe se tournent souvent en premier vers l'Italie. L'immigration clandestine est donc un problème auquel nous attachons une grande importance, mais ce ne problème ne doit en aucun cas être lié au terrorisme dans les esprits », a t-il souligné.

 

A quand la reprise économique de l'Italie ?

« La baisse du cours de l'euro et celle du prix du pétrole devraient permettre au PIB de l'Italie de croître de 1,5% à 2%, ce qui est un bon signe de la reprise de l'économie », a déclaré Bradanini. En outre, « l'Italie est toujours le deuxième pays industriel de l'Europe après l'Allemagne et l'ambassade a rapporté l'existence d'échanges dynamiques des PME italiennes avec la Chine, ce qui offre également de bonnes opportunités aux investisseurs chinois ».

 

Les enjeux de la réforme en Chine

Dans quelques jours, l'Assemblée populaire nationale tiendra sa session annuelle à Beijing. La réunion, l'un des événements politiques majeurs du pays, attire l'attention des médias et du peuple chinois, et de nombreux sujets politiques et sociaux y seront abordés, en particulier concernant la réforme en cours dans le pays. Pour Bradanini, « les enjeux de la réforme consistent à réduire les inégalités de richesse entre les classes sociales mais aussi entre les régions. Améliorer le bien-être du peuple doit également être la priorité du gouvernement ».

 

Le souhait de voir la Chine « d'avant »

Après des années passées en Chine, ce n'est pas sans émotion que l'ambassadeur terminera un jour son mandat : « j'ai un millier de choses à faire avant de quitter la Chine, mais si je dois en choisir une, je dirais que je souhaite voir l'autre facette du pays, c'est à dire la Chine traditionnelle qui a été éclipsée par une évolution et une modernisation très rapides. Je voudrais retrouver l'architecture, les traditions et les modes de vie du passé ».


 


 

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