Le ciel bleu progresse en Chine, mais beaucoup reste encore à faire
Selon les chiffres publiés par Greenpeace hier, les cieux des villes chinoises ont connu une amélioration marginale l'an dernier, mais la pollution est tout de même restée bien au-dessus des normes nationales et internationales.
Les villes chinoises sont souvent touchées par une forte pollution, imputée à la combustion du charbon par les centrales électriques et l'industrie, ainsi qu'aux émissions des véhicules.
Les chiffres montrent que les niveaux de PM2,5 –les particules en suspension suffisamment petites pour pénétrer profondément dans les poumons- ont baissé en un an dans 71 des 74 villes étudiées par le ministère de la protection de l'environnement.
Mais dans la ville la plus polluée, Xingtai dans la province du Hebei en Chine du nord, il y a en moyenne encore 131,4 microgrammes par mètre cube. A Beijing, les chiffres sont de 83,2 microgrammes par mètre cube, et de 52,2 à Shanghai.
Par comparaison, d'après les chiffres les plus récents disponibles, le niveau de PM2,5 de New York a été en moyenne de 11,2 l'année dernière et de 15,8 à Tokyo pour l'année financière se terminant en mars 2014.
L'Organisation mondiale de la santé recommande une exposition moyenne maximum de 25 microgrammes par mètre cube dans une période de 24 heures, et de 10 microgrammes par mètre cube sur une année.
La norme propre à la Chine est de 35 microgrammes par mètre cube sur une année.
Les statistiques publiées par Greenpeace ont été fondées sur les données officielles du ministère de la protection de l'environnement.
Celui-ci publie les niveaux actuels disponibles en ligne, mais pas de données publiques ni de moyennes historiques.
Les chiffres ont été compilés par Fresh-Ideas studio, qui exploite une application populaire de surveillance de la pollution.
Les chiffres ont montré que Xingtai a enregistré une amélioration de 15,3%, et que les niveaux de Beijing ont baissé de 7,7%, et de 14% à Shanghai.
Xi'an, qui abrite les célèbres guerriers de terre cuite, a connu la baisse la plus spectaculaire avec plus de 27%.
Mais malgré ces baisses, aucune des 74 villes n'atteint les niveaux de recommandation annuelle de l'OMS, la ville la moins polluée, Haikou sur l'île de Hainan, atteignant en moyenne 22,4.
Le groupe de protection de l'environnement a également publié un court-métrage sur le sujet, tourné par le célèbre réalisateur Jia Zhangke.
« Smog Journeys » raconte l'histoire de deux familles, l'une dans la ceinture de charbon de la Chine et l'autre à Beijing, en montrant comment ni la richesse ni l'éducation ne peuvent protéger contre le smog. Il se termine par un enfant de Beijing dessinant des images d'un monde où il espère vivre, avec un soleil radieux, sur des voitures couvertes de poussière.
Le gouvernement central a déclaré une « guerre à la pollution » et s'est engagé à réduire la proportion de l'énergie de la nation dérivée des combustibles fossiles.
Un facteur qui contribue à la baisse dans certaines parties du nord de la Chine pourrait être le fait d'avoir imposé des restrictions d'utilisation des voitures, des fermetures d'usines et des jours fériés imposés au secteur public lors de la réunion du forum de coopération économique Asie-Pacifique à Beijing en novembre dernier.
Le résultat a été un ciel magnifique populairement surnommé « bleu APEC » par les commentateurs, se moquant de son caractère temporaire.
Les militants écologistes ont demandé l'adoption de mesures supplémentaires pour réduire la pollution, faire baisser la consommation de charbon et s'orienter vers les énergies renouvelables. « L'air pur est une nécessité de base pour une vie saine », a déclaré Li Yan, responsable du climat et de l'énergie chez Greenpeace Asie de l'Est.
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