Un ralentissement de la croissance en vue d'une transformation économique

Par : Vivienne |  Mots clés : économie chinoise
French.china.org.cn | Mis à jour le 26-11-2014

TANG SHUBIAO, rédacteur en chef de La Chine au présent

Luc Descroix, ingénieur à Reims, nous a demandé : « J'ai vu dans les médias récemment que l'économie chinoise était en train de ralentir. D'après vous, quelles sont les raisons de ce ralentissement ? Face à quels défis la Chine va-t-elle se retrouver ? »

Pour répondre à la première question, j'ai consulté les rapports d'activité du gouvernement de 2001 à 2014 présentés par le premier ministre chinois à l'Assemblée populaire nationale (APN, organe législatif suprême de la Chine) ainsi que les bulletins de 2001 à 2013 publiés par le Bureau national des statistiques de Chine. J'ai remarqué que le PIB chinois ne cesse de croître rapidement, gravissant de nouveaux échelons au fil des ans, malgré la fluctuation constante du taux de change yuan-euro (selon mes recherches, le taux de conversion du yuan par rapport à l'euro s'établissait à 7,6776 le 15 novembre dernier) : 9 600 milliards de yuans en 2001, plus de 10 000 milliards en 2002, plus de 30 000 milliards en 2008, plus de 40 000 milliards en 2011 et plus de 50 000 milliards en 2012. Et ce chiffre devrait dépasser les 60 000 milliards de yuans cette année !

Quant à la croissance du PIB, elle varie tous les ans. Après le passage dans le nouveau millénaire, et même à l'apogée de la crise économique mondiale de 2008-2009, la Chine a maintenu un taux de croissance aux alentours de 9 %, ce pourcentage atteignant un pic de 11,2 % en 2010. Cette même année, le PIB chinois a également dépassé celui du Japon, la Chine devenant ainsi la deuxième économie du monde. Mais tout à coup, en 2012, le ralentissement de l'économie chinoise a commencé à faire parler de lui... En 2012 et 2013, la progression du PIB chinois a été enregistrée respectivement à 7,8 % et 7,7 %. Sur les trois premiers trimestres de cette année, le PIB a augmenté suivant un taux de 7,4 %. Ces données révèlent en effet que le développement économique chinois perd de la vitesse.

Cette décélération est en grande partie due à un réajustement et une transformation de l'économie chinoise. En 2013, Xi Jinping a indiqué lors d'une interview que la Chine poursuit inlassablement son initiative de restructuration économique et de modernisation industrielle. La Chine préfère ainsi ralentir sa croissance afin de résoudre radicalement les problèmes économiques à long terme. Le 9 novembre 2014, au sommet des chefs d'entreprise de l'APEC, Xi Jinping a détaillé une « nouvelle configuration » pour l'économie chinoise. Selon lui, même si la croissance du PIB est plus modérée, le progrès de l'économie chinoise reste considérable. Après une trentaine d'années d'essor rapide, le volume économique actuel de la Chine est sans comparaison avec celui passé. La valeur de l'accroissement économique de 2013 égalait celle du PIB total de 1994 (environ 5 000 milliards de yuans). Un taux de croissance annuel de 7 % assure donc de bons rythme et volume économiques. En outre, Xi Jinping a souligné qu'en dépit de ce ralentissement, la croissance est plus stable, et les forces motrices de celle-ci, plus diversifiées. La structure économique est peu à peu optimisée, pour des perspectives d'avenir plus assurées.

Ces dernières années, le gouvernement chinois a lancé une série de politiques visant à « stabiliser la croissance, restructurer l'économie, promouvoir la réforme et améliorer le bien-être de la population ». Ces mesures, favorables tant à court terme qu'à long terme, ont commencé à produire leurs bons effets. Comme Xi Jinping l'a indiqué, durant les trois premiers trimestres, la consommation finale des ménages chinois a contribué à hauteur de 48,5 % au développement économique, c'est-à-dire plus que l'investissement ; 9,2 millions de nouveaux acteurs du marché ont été enregistrés dans le pays, soit une hausse de 60 % par rapport à l'année dernière ; la valeur ajoutée des services s'est établie à 46,7 %, dépassant le pourcentage du secteur secondaire ; l'industrie des hautes technologies et l'industrie de l'équipement ont gagné respectivement 12,3 % et 11,1 %, des taux bien supérieurs à la moyenne de croissance industrielle ; la consommation énergétique par unité de PIB a, quant à elle, reculé de 4,6 %. Toutes ces données révèlent que l'économie chinoise est en profonde mutation, recherchant une structure de meilleure qualité.

Répondons maintenant à la deuxième question posée : « Face à quels défis la Chine va-t-elle se retrouver ? » D'après moi, le plus grand défi à venir pour l'économie chinoise, c'est celui de réussir à reprendre de l'élan suite à ce ralentissement. Toutefois, il s'agit là d'une difficulté parmi d'autres, telles que la réduction du dividende démographique, l'épuisement des ressources naturelles, les questions environnementales, la répartition des revenus, la corruption, la morosité du marché extérieur ainsi que la recrudescence du protectionnisme commercial.

Néanmoins, je suis convaincu que la Chine sera en mesure d'approfondir globalement les réformes, de stimuler la vitalité du marché et de développer de concert l'industrialisation, l'informatisation, l'urbanisation et la modernisation agricole. Il nous faut promouvoir la demande intérieure, défendre le marché international et résoudre judicieusement les complications liées au développement, afin d'éviter les risques éventuels au cours de la croissance économique.

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