Chine : la pollution, 20 fois supérieure au seuil de sécurité, inquiète les habitants

Alors qu'un smog épais engloutit une large bande de terre au nord de la Chine depuis plusieurs jours, la pollution atmosphérique a atteint des niveaux 20 fois supérieurs au seuil de sécurité dans certaines régions hier, et ce malgré les promesses du gouvernement de s'attaquer au fléau de l'environnement.

La visibilité a quant à elle chuté considérablement, tandis que les microparticules PM2,5 en suspension dans l'air, qui pénètrent profondément dans les poumons, ont passé la barre des 500 microgrammes par mètre cube d'air dans certaines parties de la province du Hebei, voisine de Beijing.

A titre indicatif, l'Organisation mondiale de la santé recommande dans ses directives un seuil maximal d'exposition de 25 microgrammes.

Dans la capitale, les immeubles disparaissent dans un épais brouillard de pollution, avec une densité de PM2,5 qui demeure au-dessus de 300 microgrammes par mètre cube d'air depuis mercredi après-midi, incitant les autorités à maintenir l'alerte orange à la pollution.

« C'est très inquiétant, ma santé est ma plus grande préoccupation », explique Hu, une employée du secteur marketing de 28 ans, qui porte un masque anti-smog pour se déplacer dans le centre de Beijing.

La Chine est en proie à une importante pollution atmosphérique depuis des années, en raison d'une utilisation excessive de charbon pour produire l'électricité nécessaire à cette économie en pleine expansion, mais également à cause du nombre croissant de véhicules sur les routes.

Or, le mécontentement du public quant à ces conditions environnementales déplorables est lui aussi croissant, ce qui a encouragé le gouvernement à déclarer la « guerre à la pollution » et à promettre de réduire la consommation de charbon dans certaines régions.

Toutefois, la mauvaise qualité de l'air est une fatalité qui continue de frapper les villes qui se focalisent encore et toujours sur la croissance, et où les négligences en matière d'application des lois environnementales demeurent courantes.

A Beijing, cette vague de pollution immerge la ville au moment où elle accueille une grande compétition de cyclisme, le Tour de Beijing, et tandis qu'un match de football amical doit opposer le Brésil à l'Argentine aujourd'hui.

Les chefs d'Etat des Etats-Unis, de la Russie et des pays d'Asie se sont par ailleurs donné rendez-vous dans la capitale chinoise le mois prochain pour participer à un grand sommet régional.

Les autorités de la ville ont annoncé qu'elles allaient renforcer les restrictions sur la circulation des véhicules durant le sommet des dirigeants économiques de l'APEC au mois de novembre, tout en demandant aux régions voisines de fermer leurs établissements polluants.