Un internaute français s'exprime sur les revendications des « pro-démocrates » hongkongais

Manifestation des opposants à « Occupy Central »

Un internaute (Dr Fock Yee) nous a envoyé une lettre le jour de la fête nationale chinoise pour s'exprimer sur la démocratie et les revendications des « pro-démocrates » hongkongais. Voici un extrait de son courrier :

Aujourd'hui, 1er octobre 2014, la Chine célèbre avec faste le 65e anniversaire de sa fondation.

En regardant une chaîne de télévision, j'ai vu avec stupéfaction des jeunes de Hong Kong huer le drapeau chinois. J'ai eu mal pour la Chine, j'ai eu mal pour Hong Kong, j'ai eu mal pour la future élite de HK.

Comment peut-on huer son propre drapeau, le drapeau de son pays ? Vivant en France, je me souviens qu'il y a quelques années, des jeunes français algériens avaient hué le drapeau français lors d'une rencontre sportive au stade de Marseille. Mais il s'agissait d'une minorité qui a été aussitôt désavouée par l'ensemble des Français issus du Maghreb. Ces jeunes marginaux avaient l'excuse d'être « peu cultivés ». Mais à Hong Kong, ce sont des étudiants qui ont eu ce comportement honteux, incompréhensible, inadmissible. La future élite de Hong Kong ne serait-elle pas plus « civilisée »? Serait-elle tombée aussi bas pour ne pas respecter sa patrie ?

J'arrive à penser au syndrome de Stockholm. C'est l'histoire réelle de personnes prises en otage par des hors la loi et qui, au bout de quelques jours et pourtant libérées, prennent position en faveur de leurs ravisseurs. Faut-il croire qu'après 150 ans de colonisation britannique, un certain nombre de gens de Hong Kong se prennent pour les défenseurs de leurs colonisateurs ou, pire encore, se voient comme les successeurs de leurs anciens maîtres.

Dans le fond, quelles sont leurs revendications officielles ? Plus de démocratie, en l'espèce, permettre à toute personne de se présenter à l'élection du chef de l'exécutif de Hong Kong.

Mais savent-ils qu'en Occident, personne ne peut se présenter aux élections sans un accord ou un large consensus préalable ?

En France, pour être candidat à l'élection présidentielle, il faut être parrainé par au moins 500 élus répartis dans plus de 30 départements. Et l'on sait que beaucoup de candidats n'ont pu réunir ces exigences, pourtant de bon sens pour éviter la dispersion des électeurs ou des surenchères sans fin.

Aux Etats-Unis, depuis des lustres, seuls deux candidats se présentent à l'élection présidentielle, et chacun d'entre eux est désigné après un long processus de sélection.

Supposons que tout le monde puisse se présenter à l'élection du chef de l'exécutif de Hong Kong, sans aucun filtre préalable, et que l'on ait plus de 15 candidats par exemple. Il est probable que cette élection à un seul tour permette au vainqueur d'être élu avec moins de 10 % des voix. Quelle serait alors son autorité ? Quelle serait alors sa légitimité ? Un exécutif faible, un exécutif sans pouvoir, un exécutif sans charisme, voilà la porte ouverte aux désordres, aux contestations, aux manigances et à la chienlit. Il est donc normal que le pouvoir central veuille contrôler et limiter le nombre de candidats à l'élection.

Pour ceux qui connaissent un tant soit peu l’histoire récente de la Chine, les guerres d’opium, les traités inégaux, son occupation par les pays étrangers et son pillage durant plus de 150 ans, le retour à sa souveraineté depuis seulement 65 ans, jamais le pouvoir central ne laisserait en place un exécutif à la dérive, un risque de retour à la guerre civile et en point de mire, une nouvelle occupation étrangère.

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