La Chine rassemble les forces populaires pour lutter contre le terrorisme

Par : Vivienne |  Mots clés : Chine, terrorisme
French.china.org.cn | Mis à jour le 09-10-2014

A première vue, ce sont de simples cordonniers, épiciers, livreurs ou éboueurs, mais ces "hommes de la rue" sont en première ligne du récent combat de la Chine contre le terrorisme et font partie de ce que le président Xi Jinping qualifie de "mur d'airain".

Le Pékinois Zhao Guoqiang est un volontaire qui veille à la sécurité publique de son quartier depuis 14 ans, guettant principalement les cambrioleurs, voleurs et délinquants. Aujourd'hui, il est à l'affût de terroristes potentiels.

Une série de mesures ont été adoptées après des attaques ayant fait plusieurs dizaines de morts à Beijing, au Yunnan et au Xinjiang, notamment l'établissement d'une force populaire spécialisée dans la collecte de renseignements sur les terroristes, le renforcement de la sécurité dans le métro, l'offre de récompenses pour les informations et des patrouilles de la police armée.

Liu Yanhua, un ouvrier retraité, est lui aussi membre de la force populaire. Il patrouille dans son quartier, à seulement dix minutes de marche de la place Tian'anmen, et rapporte toute activité suspecte.

Une attaque à proximité de la place Tian'anmen a choqué le pays et le monde l'année dernière. Le 28 octobre 2013, Hasan, Gheni et Reyim ont foncé à bord d'une jeep sur la foule, faisant trois morts et 39 blessés. Les suspects ont trouvé la mort sur place.

Selon M. Liu, la situation en matière de sécurité est plus complexe qu'il y a 20 ans, car il y a aujourd'hui une importante population flottante non-enregistrée. "Lorsque je rencontre des personnes étrangères, je leur pose des questions", précise-t-il.

Son quartier d'environ 3.500 habitants compte 150 volontaires comme lui, principalement des personnes âgées à la retraite. Lorsqu'ils patrouillent dans le quartier, ils portent des gilets et brassards rouges. Bien qu'ils soient tous formés à faire face à des situations d'urgence, M. Liu explique qu'ils ne s'impliquent jamais directement, jouant plutôt le rôle d'informateurs auprès de la police.

Selon Wang Jie, un responsable du quartier, ils sont tous couverts par une assurance à hauteur de 400.000 yuans (65.000 dollars) en cas d'incident. Cette assurance payée par le gouvernement couvre plus de 850.000 volontaires.

Mei Jianming, directeur du département de lutte contre le terrorisme de l'Université de la sécurité publique du peuple de Chine, est convaincu que les masses jouent un rôle important dans la lutte contre le terrorisme.

"La clé pour vaincre les terroristes réside dans les alertes anticipées, lesquelles dépendent des contributions du public en matière de renseignement.

PRIORITE SUPREME DE LA SECURITE

Les Pékinois ne sont pas étrangers au terrorisme et se sont accommodés des divers inconvénients dus au renforcement de la sécurité. Le métro de la capitale emploie 8.000 agents de sécurité, et chacune des 276 stations dispose d'un contrôle de sécurité.

Selon Li Wei, un expert en anti-terrorisme de l'Institut des relations internationales contemporaines de Chine, les terroristes ont étendu leurs cibles (initialement des commissariats et des installations gouvernementales) aux transports publics, marchés et autres lieux généralement bondés de monde.

La population doit prendre conscience que les terroristes peuvent facilement se fondre dans la masse et ne présenter en apparence aucune différence avec les autres personnes, explique M. Li.

Une campagne d'un an contre le terrorisme, avec pour principal champ de bataille la région autonome ouïgoure du Xinjiang, a été lancée à la suite d'une attaque survenue le 22 mai dans un marché d'Urumqi, capitale régionale. Celle-ci avait fait 39 morts et 94 blessés.

LA FORMATION A L'ANTI-TERRORISME DE PLUS EN PLUS COMMUNE

L'anti-terrorisme est un pilier de la formation offerte aux bénévoles pour les grands événements internationaux depuis les Jeux olympiques 2008 de Beijing. Environ 1.300 bénévoles étaient présents à l'Exposition Chine-ASEAN organisée du 16 au 19 septembre et étaient formés à faire face à toutes sortes de situations terroristes.

Liu Yanhua et Wang Jie se sont portés volontaires pour la réunion des dirigeants économiques de l'APEC qui se déroulera en novembre à Beijing. La police mène actuellement des inspections et des travaux préventifs de huit semaines pour garantir la sécurité de la réunion. Les mesures comprennent la gestion des objets dangereux, une formation et des informations concernant l'anti-terrorisme, ainsi qu'une surveillance au niveau des organisations de base pour éliminer tous les dangers cachés. La police a introduit des exercices anti-terroristes sans préavis dans les zones du centre-ville.

Les autorités tentent également d'indiquer au public quelles informations sont utiles et comment se défendre lors des attaques.

En juillet, le Bureau du Groupe dirigeant national anti-terroriste a publié un manuel de lutte contre le terrorisme qui exhorte les citoyens à prêter attention aux sons, odeurs et déchets étranges, car ceux-ci peuvent être des signes du terrorisme.

"Nous avons besoin à la fois de forces anti-terroristes professionnelles et populaires pour lutter contre le terrorisme", a déclaré le chef de la police de Beijing Fu Zhenghua.

En août, des civils de la préfecture de Hotan, au Xinjiang, ont aidé la police à encercler des personnes suspectées d'être des terroristes qui avaient prévu de jeter des bombes dans la foule.

"Si tout le monde oeuvre ensemble, je pense que nous pouvons arrêter tous les terroristes", a déclaré Liu Yanhua.

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Source: Agence de presse Xinhua
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