L'admission à l'université en Chine

Par : Vivienne |  Mots clés : éducation,université,Chine
French.china.org.cn | Mis à jour le 30-07-2014

 

TANG SHUBIAO, rédacteur en chef de La Chine au présent

Raymond Rolland, professeur belge, nous a demandé comment se déroule l'inscription à l'université pour les élèves chinois, et quels sont les critères exigés par les établissements supérieurs chinois.

Répondons tout d'abord à la première question. Avant même de pouvoir s'inscrire dans un établissement supérieur, les élèves chinois doivent en premier lieu passer le concours national d'entrée à l'université (équivalent du baccalauréat en France), appelé communément le gaokao. Ils doivent y obtenir un certain nombre de points pour être qualifiés (seuls les étudiants recommandés sont exemptés de ce passage obligé). Vient ensuite le moment de la demande d'admission. Selon le résultat de gaokao et leurs préférences, les élèves remplissent un formulaire pour faire part de leurs vœux d'orientation.

Pour remplir ce formulaire comme il se doit, il est important, premièrement, que les élèves et leurs parents soient bien informés du fonctionnement du système, afin de procéder à des choix avisés. Deuxièmement, il leur faut bien analyser les conditions d'admission des diverses universités. Quelques mois avant le gaokao à Beijing ou après l'examen dans les autres régions, les enseignants des lycées assistent les élèves et leurs parents pour choisir leur orientation. Il n'est pas rare que des représentants d'universités organisent aussi des journées d'orientation dans les lycées. Pour donner une référence aux élèves, les autorités relevant du ministère de l'Éducation compilent dans une brochure des informations sur les universités (statistiques sur les nouveaux entrants les années passées et procédure d'admission pour l'année en cours). Troisièmement, les élèves doivent se montrer capables d'évaluer leurs compétences sur la base de leurs notes en contrôle continu, de leur résultat à l'examen blanc, de leur rang dans le classement local et national ainsi que de leur score au gaokao – généralement en Chine, les élèves apprennent leur score avant de remplir leurs vœux ; mais comme à Beijing, c'est après, il est nécessaire de faire une estimation au préalable. Quatrièmement, il ne faut pas oublier de prendre en compte les autres facteurs, tels que la nourriture, le climat, le transport et la géographie... Suite à toute cette préparation et après discussions avec leurs parents et professeurs, les élèves déclarent leur choix d'université, en fonction de leur résultat au gaokao et de leurs préférences. Pour certains, c'est la réputation de l'université qui prime ; pour d'autres, la spécialité compte davantage. D'après des statistiques, au moment de sélectionner une université, 56,7 % des élèves demandent l'avis de leurs parents, 20 % consultent leur professeur, 15 % prennent leur décision seuls et seulement 7,4 % suivent le conseil d'experts.

Actuellement en Chine, les universités sont réparties en plusieurs catégories : la catégorie dite « préalable » (principalement des universités spécialisées dans l'art ou le sport ainsi que celles installées à Hong Kong ; la première catégorie (les universités prestigieuses) ; la deuxième catégorie (les universités ordinaires) ; la troisième catégorie (les écoles spécialisées, et dans certaines régions, les instituts indépendants établis par des universités généralistes) ; la quatrième catégorie (les écoles professionnelles, et dans certaines régions, les écoles spécialisées) ; et enfin la cinquième catégorie (les écoles professionnelles pour certaines provinces ou certaines villes). Les élèves peuvent inscrire quatre à six universités parmi toutes ces catégories dans la liste de leurs vœux.

Choisir une université est une tâche complexe, qui requiert une bonne connaissance des règles en la matière et beaucoup d'habileté. Le succès de l'orientation d'un jeune dépend à 70 % de son résultat au gaokao et à 30 % de son choix d'université. Bien choisir son université, c'est comme gagner vingt ou trente points de plus sur son résultat à cet examen. Or, on dit souvent en Chine que le moindre point supplémentaire à cet examen donne de meilleures chances d'être admis par les universités. C'est la raison pour laquelle chaque élève et parent attachent une grande importance aux vœux. Même avec un très bon résultat au gaokao, il arrive qu'un élève ne soit pas accepté dans l'une de ses universités favorites, simplement parce qu'il a mal rempli le formulaire. Je me rappelle, il y a des années, qu'au regard du résultat que j'avais obtenu à cet examen national, mon professeur m'avait conseillé de mettre en deuxième vœu l'université de Beijing, la meilleure de toute la Chine. Finalement, l'université de Beijing n'avait pas retenu ma candidature et certaines personnes avaient jugé mon choix trop prétentieux. Une vingtaine d'années plus tard, au moment de déterminer les meilleures universités pour ma fille, mon avis a cette fois été considéré comme trop « conservateur », un « gâchis » du haut score de ma fille au gaokao qui aurait pu fréquenter une meilleure université. Voilà les diverses leçons que j'en ai tirées.

L'admission : en fonction des notes et des vœux des élèves, les universités les retiennent ou non. Chaque université, dans quelque province que ce soit, est libre de décider de ses propres critères à cet égard, y compris le score requis au gaokao et le nombre de places disponibles.

En Chine, l'entrée à l'université n'est pas encadrée par des restrictions géographiques. Toutefois, en raison d'une répartition inégale des ressources éducatives et de l'écart entre les différentes régions quant au nombre de candidats, les conditions d'admission pour un même type d'université varient selon les régions. On estime donc qu'à Beijing et Shanghai, où se concentrent les ressources éducatives, les élèves du secondaire auront de meilleures chances d'être admis.

À noter que ces dernières années, de plus en plus d'étudiants chinois renoncent à poursuivre leurs études en Chine, préférant partir étudier dans une université étrangère. Un phénomène auquel le peuple chinois devrait rester vigilant...

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