La Chine va-t-elle accueillir la Coupe du Monde ?

Par : Norbert |  Mots clés : Chine,Coupe du Monde
French.china.org.cn | Mis à jour le 10-07-2014

En ce moment, des millions de fans de football chinois se lèvent au milieu de la nuit ou restent éveillés pour regarder la Coupe du monde de football, qui se joue dans le lointain Brésil. Inspirés par le talent des meilleurs joueurs de football et l'énorme attention internationale dont bénéficie la Coupe du Monde, de nombreux fans de football chinois se demandent combien de temps ils devront encore attendre pour voir le tournoi se jouer sur leurs propres terrains. Cela pourrait arriver plus vite que certains le pensent…

Quelques jours après la fin de la Coupe du monde le 13 juillet (14 juillet en Chine), Michael J. Garcia, enquêteur en chef de la FIFA, devrait présenter les résultats de son enquête d'un an sur une éventuelle corruption dans l'attribution de la Coupe du Monde 2022 au Qatar. Si le rapport de Garcia estime que Mohamed Bin Hammam, un ancien membre qatari du comité exécutif de la FIFA, a versé des pots de vin pour glaner des voix en faveur de son pays, un nouvel hôte pourrait alors être trouvé rapidement.

Les sponsors majeurs de la FIFA, comme Sony, Visa et Adidas, ont exhorté la FIFA à prendre les allégations de corruption au sérieux. Et les sponsors comptent vraiment, parce qu'ils contribuent pour près de 10 milliards de Yuans (1,61 milliard de dollars) au cours du cycle de la Coupe du monde qui dure quatre ans. Déjà, Joseph Blatter, Président de la FIFA, a déclaré que l'attribution de la Coupe du Monde au Qatar était une erreur, et le vice-président de la FIFA Jim Boyce a promis d'apporter son soutien à un nouveau vote si la corruption était prouvée dans l'affaire du Qatar.

Avec la Coupe du Monde de cette année en Amérique du Sud et la prochaine en Europe (la Russie fait partie de la zone européenne des éliminatoires de la FIFA), la FIFA devrait logiquement vouloir garder la Coupe du monde 2022 en Asie (l'Afrique a accueilli la Coupe du Monde 2010). Le Japon et la Corée du Sud, co-organisateurs de la seule Coupe du Monde jouée en Asie en 2002, ne devraient pas se la voir attribuer à nouveau de sitôt. Et les pays du Moyen-Orient en général pourraient être touchés par la controverse qui pèse sur le Qatar. Ce qui fait que la Chine pourrait devenir un concurrent sérieux pour accueillir la Coupe 2022.

Les sponsors de la FIFA pourraient aimer l'idée. Contrairement au Qatar, qui serait le pays le moins peuplé à avoir accueilli le tournoi, la Chine a la plus grande population du monde -une aubaine pour les sponsors. La Chine possède également une grande longueur d'avance en termes d'infrastructures et d'expérience. Les Jeux Olympiques d'été de 2008 et l'Exposition universelle de 2010 ont montré Beijing et Shanghai à leur meilleur. Accueillir la Coupe du Monde permettrait aussi à la Chine de mettre en valeur d'autres villes (au Brésil, les matches sont joués dans 12 villes). En outre, l'opportunité de faire la démonstration de l'hospitalité chinoise à travers le pays pourrait générer de la clientèle et de la puissance douce pour la Chine.

Un autre point positif est que la Chine serait automatiquement qualifiée pour participer à la Coupe du monde -la deuxième fois seulement dans l'histoire. La motivation de l'équipe hôte, ainsi que la période préparatoire de promotion de la Coupe du monde permettraient d'accélérer les efforts de la Chine pour rattraper les nations majeures du football comme le Brésil, l'Argentine, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, l'Angleterre et d'autres qui ont elles aussi accueilli la Coupe.

Pourtant, une grande question demeure : les décideurs chinois veulent-ils la Coupe du Monde? Un inconvénient potentiel est la compétitivité de l'équipe de football masculine chinoise. Lors des Jeux olympiques de 2008 à Beijing, les athlètes chinois ont remporté 100 médailles, plus de la moitié d'entre elles en or, propulsant le pays hôte en haut du tableau des médailles. Mais cette prouesse semble peu susceptible d'être répétée avec le football. L'excellence technique et physique des athlètes chinois pourrait ne pas suffire dans les stades de football internationaux, là où quelques moments créatifs -bâtis sur des années d'expérience et de tradition nationale- peuvent se montrer décisifs.

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