La corruption dans les prisons, une préoccupation croissante après la chute de nombreux fonctionnaires

Par : Justine |  Mots clés : Chine, corruption, prison
French.china.org.cn | Mis à jour le 14-06-2014

La corruption dans les prisons, une préoccupation croissante après la chute de nombreux fonctionnaires

En raison du grand nombre d'anciens hauts fonctionnaires puissants qui se retrouvent derrière les barreaux, prévenir leur mode de vie privilégié de s'infiltrer dans leurs cellules est devenu un problème.

Dans la province du Guangdong, la prison de Yangjiang abrite désormais plus de 200 anciens fonctionnaires ou dirigeants de sociétés d'État.

L'un d'eux est Luo Yinguo, ancien secrétaire du Parti de la ville de Maoming, âgé de 60 ans. Il a été condamné à mort avec un sursis de deux ans l'an dernier pour corruption.

Il fabrique désormais des lanternes aux côtés de plusieurs de ses anciens collègues.

« Ici, je suis un prisonnier ordinaire, comme les autres. Je ne reçois aucun traitement particulier », assure-t-il.

Dans le passé, les fonctionnaires en disgrâce étaient dispersés dans différentes prisons, et leurs privilèges étaient difficiles à éradiquer. Pour ceux qui étaient habitués à être puissants et avaient un large cercle social, il était facile d'exercer une influence sur les gardiens de prison et les autres détenus, explique le gardien Lin Yingkun. « La gestion collective des prisonniers vise à l'équité et la justice pour tous. Personne ne jouit de privilèges dans cette prison », affirme-t-il.

Les prisons d'autres régions, notamment Beijing, Chongqing et la province du Hunan, ont recours à la même gestion collective.

La lutte contre la corruption a été intensifiée ces dernières années, en particulier depuis 2012, lorsque l'équipe dirigeante actuelle a pris ses fonctions.

Selon le Parquet populaire suprême, 51 306 personnes ont été mises en examen pour délits commis dans le cadre de leur profession dans 37 551 dossiers l'année dernière, comprenant des cas de vol, de corruption et de détournement de fonds publics, soit 8,4 et 9,4 % de plus qu'en 2012 respectivement. 5 515 individus ont été poursuivis pour corruption, soit 18,6 % de plus que l'année précédente.

Avec l'augmentation du nombre de fonctionnaires corrompus purgeant des peines d'emprisonnement, la corruption dans les prisons est devenue un problème fâcheux.

Zhang Hai, ancien président du conseil d'administration du géant des boissons Jianlibao Group Co Ltd, a obtenu une réduction de peine de cinq ans en appel en 2008, puis à nouveau de quatre ans grâce à la corruption. Il a été libéré en 2011 et a fui à l'étranger avec sa compagne.

En février, les procureurs se sont penchés sur l'affaire, qui impliquait 24 personnes, y compris des professionnels du milieu judiciaire, des gardiens de prison et des avocats.

Pour éviter que des cas similaires se reproduisent, la Cour populaire suprême a annoncé en avril un nouveau règlement sur la commutation des peines et les périodes de probation, qui a pris effet le 1er juin. Une audience au tribunal est désormais requise pour accorder une remise de peine aux condamnés reconnus coupables d'abus de pouvoir, d'organisation de crime organisé ou de crimes financiers.

Les autorités sont conscientes que les fonctionnaires et hommes d'affaires peuvent tenter de monnayer leur sortie de prison, et explorent des solutions pour prévenir ce phénomène.

Zhao Xiaogeng, professeur de droit à l'Université Renmin, a rappelé que la gestion collective de ces prisonniers favorise l'équité et la justice.

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