Le système éducatif chinois

TANG SHUBIAO, rédacteur en chef de La Chine au présent

Pauline Dimey, maîtresse d'école en France, nous a adressé les questions suivantes : « Comment fonctionne le système éducatif chinois ? Quelles sont les matières enseignées ? À combien s'élèvent les frais de scolarité pour les familles ? Est-ce que les résultats sont probants ? »

À vrai dire, il n'est pas simple de répondre en détail à ces quatre questions. Je ne peux qu'y apporter une brève explication sommaire.

Le système éducatif chinois est composé de l'enseignement de base, de l'enseignement professionnel et technique, de l'enseignement supérieur et de l'éducation des adultes.

En ce qui concerne l'enseignement de base, les élèves sont scolarisés 6 ans à l'école primaire, 3 ans au collège, puis encore 3 ans au lycée. Il existe également un petit nombre d'établissements qui combinent primaire et collège, pour une durée de 9 ans.

Tous deux obligatoires en Chine depuis 1986, l'enseignement primaire s'est déjà banalisé à travers le pays, tandis que l'enseignement secondaire de premier cycle est en train de se généraliser dans les grandes villes et les régions développées. Et la situation s'améliore pour les 23 millions d'enfants laissés en arrière dans les campagnes et les 14 millions d'enfants nés de familles de migrants. En 2012, le taux de scolarisation des enfants s'élevait à 99,85 %, 99,84 % pour les garçons et 99,86 % pour les filles, soit un équilibre entre les sexes. 98,3 % de ces écoliers ont ensuite été admis au collège.

Parallèlement, la Chine a établi 1 853 écoles spécialisées, qui offrent l'opportunité de s'instruire à des enfants souffrant de déficiences visuelle, auditive, intellectuelle ou d'un autre type.

L'enseignement professionnel et technique, qui accueille les élèves pour une durée de 1 à 3 ans, s'accompagne de courtes formations professionnelles de toutes sortes. En 2013, 6,07 millions d'élèves sont sortis diplômés de ce type d'établissements ; 5,88 millions d'entre eux sont parvenus à trouver du travail juste après, soit un taux d'accès à l'emploi dépassant les 96 %.

Pour ce qui est de l'enseignement supérieur, dans les établissements professionnels, la période de scolarisation s'étend de 2 à 3 ans. Dans les universités ordinaires, 4 ans sont nécessaires pour terminer sa licence, sauf dans les facultés de médecine et certaines facultés de sciences appliquées où il faudra compter 5 ans ; puis encore 2 à 3 ans pour le master ; et enfin, 3 ans de plus pour le doctorat. En 2013, le nombre d'étudiants, tous établissements supérieurs confondus, atteignait 33,25 millions, avec un taux d'admission de 30 %. Cette année, le chiffre des étudiants diplômés devrait s'établir à 7,27 millions et battre un nouveau record. Le gouvernement, les entreprises et les institutions du pays s'efforcent actuellement de rechercher des solutions pour pouvoir accueillir cette foule de jeunes diplômés sur le marché de l'emploi.

La Chine propose également diverses formes d'enseignement pour adultes. En 2012, ces derniers étaient plus de 5,8 millions à s'inscrire à des cursus universitaires, et plus de 2 millions à suivre des cours de niveaux primaire et collège.

En plus de ce système éducatif public décrit ci-dessus, s'ajoutent environ 140 000 institutions privées en tous genres.

Puisque Pauline Dimey est elle-même institutrice, je vais décrire le programme de l'école primaire chinoise. En Chine, parmi les cours élémentaires dits essentiels, il y a les cours de langue et de culture chinoise, les cours civiques et moraux, ainsi que les mathématiques. D'autres disciplines telles que l'anglais, l'éducation physique, la musique, l'art, les sciences et l'informatique sont dispensées dans les villes et les campagnes bien équipées.

À propos des frais de scolarité, ceux pour l'enseignement obligatoire (primaire et collège) sont presque totalement pris en charge par le gouvernement, tandis que ceux pour le lycée et l'université sont partagés entre l'État et les élèves. Le coût des universités varie selon les régions et leurs spécialités, mais il faut savoir que les universités publiques sont moins chères. Prenons l'exemple de ma fille. Elle s'est inscrite en 2008 dans une faculté de langues étrangères à Beijing. Pour une année scolaire, il fallait débourser 5 000 yuans, frais de scolarité soi-disant parmi les plus élevés. Mais mon neveu doit cependant payer 10 000 yuans par an, parce qu'il étudie dans une université privée à Wuhan.

Après des années d'efforts, le budget de l'État en faveur de l'éducation en 2012 a atteint 2 200 milliards de yuans, soit 4,28 % du PIB. Un grand progrès pour un pays en voie de développement tel que la Chine ! Bien que la Chine table sur l'éducation depuis des temps immémoriaux, ce domaine souffre d'un déséquilibre régional, tant en termes d'accès que de qualité, un problème résultant de l'énorme population chinoise, du développement économique inégal, de l'exode rural des ouvriers et des idées patriarcales qui persistent dans les campagnes. Ainsi, les dépenses publiques consacrées à l'éducation et la qualité des cours devraient encore être élevées, afin que le système éducatif chinois réponde au désir des jeunes de faire des hautes études, ainsi qu'au besoin de notre pays à se développer sur les plans économique et social.