Eau contaminée à Jixi : les autorités locales accusées de laxisme

Par : Li Zhijian |  Mots clés : Eau contaminée, Jixi, autorités, locales, accusées, laxisme
French.china.org.cn | Mis à jour le 28-04-2014

Un niveau de plomb (métal cancérigène) 700 fois supérieur au seuil national a été détecté dans l'eau de la ville de Jixi (nord-est), où les autorités locales sont accusées de laxisme envers les pollueurs de l'industrie du graphite.

Des tests réalisés sur les eaux souterraines du village de Liumao, dans la province du Heilongjiang, ont également révélé la présence d'un niveau de mercure neuf fois supérieur à la limite nationale, selon un reportage de China Central Television (CCTV).

La pollution environnementale, tant de l'air que de l'eau, est attribuée au manque de réglementation visant les sociétés d'exploitation et de traitement du graphite de la région, dont les responsables politiques sont accusés de protéger les industriels à l'origine du fléau.

« Les autorités locales protègent volontairement ce secteur », a déclaré un cadre supérieur de l'usine de traitement du graphite Changyuan.

« Si elles font fermer les petites mines, qui leur versera des impôts, et comment résoudront-elle le problème du chômage ? »

L'exploitation du graphite est devenue un commerce lucratif au cours des dernières années, tiré par la demande croissante de batteries au lithium équipant les voitures électriques et les appareils électroniques comme les smartphones.

La tonne de graphite, qui en 2010 valait environ 2500 yuans (289 euros), se vend désormais 6000 yuans.

Malgré les importants bénéfices générés par Changyuan, l'entreprise a négligé la part des investissements consacrés à la protection de l'environnement, a reconnu le cadre.

L'usine a été fondée l'année dernière par l'entreprise BTR battery Materials de Shenzhen et plusieurs propriétaires miniers.

Elle compte parmi ses clients le géant japonais de l'électronique Panasonic et le constructeur chinois de voitures et de batteries rechargeables BYD.

Contrairement au cadre supérieur, selon qui l'usine ne connaît aucun problème de pollution, un employé a indiqué que son activité avait été suspendue le 20 mars dernier après la découverte d'une fuite souterraine.

A en croire leur inaction, les responsables locaux ne semblaient pas au courant de l'incident, et les habitants des environs, inconscients du danger, ont continué à boire l'eau contaminée, a révélé CCTV.

Des signes évidents de pollution sont pourtant visibles aux alentours, notamment dans un village situé à plusieurs centaines de mètres de l'usine, où des cendres de graphite ont recouvert la rivière, les champs et les maisons.

« Ne m'en parlez pas. Cela fait un an que notre santé en pâtit. » s'est lamenté un vieil homme du village.

« Nous devons ramener à l'intérieur les vêtements qui séchaient dehors avant qu'ils soient secs, sans quoi ils finissent couverts de cendres. »

Un autre habitant a raconté : « si on allume une lampe torche dans la nuit, on peut voir les cendres de graphite tomber sur les champs comme des flocons de neige ».

« Quelle quantité de cendre avons-nous bue en un an ? », a demandé un troisième villageois.

« Pourtant, il faut bien qu'on boive », a-t-il ajouté.

Les autorités locales n'avaient toujours pas réagi hier soir.

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