Les appels à la lutte contre le smog et l'extravagance entendus en Chine

Par : Li Zhijian |  Mots clés : lutte, smog , extravagance, Chine
French.china.org.cn | Mis à jour le 07-02-2014

Cette année, les vacances du Nouvel An chinois qui ont pris fin hier ont été marquées par des célébrations plus frugales et moins de feux d'artifices, en réponse aux appels des pouvoirs publics à lutter contre le smog et les dépenses excessives.

La réduction du nombre de feux d'artifices a été particulièrement flagrante à Shanghai, où la concentration de PM 2.5, les particules fines dont les effets sur la santé sont les plus graves, a atteint un maximum de 290 microgrammes par mètre cube le 31 janvier, soit 45 % de moins que l'année dernière.

A Nanchang, capitale provinciale du Jiangxi (est), les employés et les bénévoles de la maison de quartier de Tianciliangyuan ont distribué aux riverains des pétards électroniques.

« L'épaisse fumée émise par les fusées traditionnelles aggraverait davantage la qualité de l'air. Pour un prix similaire, les e-pétards ne polluent pas et peuvent être réutilisés », a déclaré Xu Xuehua, un bénévole de 62 ans. « Les graves épisodes de smog nous ont forcés à prendre des mesures : nous nous sommes tournés vers les pétards électroniques et avons remplacés les feux d'artifice par de la musique festive. »

La coutume veut que les Chinois célèbrent la nouvelle année lunaire en lançant des feux d'artifice, censés éloigner les esprits maléfiques. Cependant, le smog ayant envahi le pays ces dernières années, la contribution des feux d'artifices à la pollution atmosphérique est entrée dans le collimateur du gouvernement. De nombreuses villes ont ainsi émis des circulaires appelant leurs habitants à réduire leur usage pendant les vacances.

L'encens est également une tradition pouvant nuire à la qualité de l'air lors de la fête du Printemps, où de nombreux Chinois se rendent dans les sites bouddhistes et taoïstes pour y brûler les bâtonnets parfumés et prier les divinités.

A Beijing cette année, le Temple des lamas fournissait gratuitement un encens écologique et interdisait aux visiteurs d'amener le leur.

Les bâtonnets distribués étaient plus courts et fabriqués à partir de matériaux émettant une fumée conforme aux exigences environnementales, d'après l'abbé du temple.

Les ventes de cartes postales et de calendriers ont également enregistré un fort recul cette année, après l'émission d'une circulaire interdisant l'utilisation de fonds publics pour acheter de tels cadeaux pour les offrir lors du Nouvel An.

« Le montant total des commandes de cartes postales et de calendriers est passé de 3 millions de yuans (363 930 euros) l'année dernière à 300 000 yuans », a indiqué un cadre de l'imprimerie de Jingwei située à Guiyang, le chef-lieu de la province du Guizhou (sud-ouest).

La plupart des ministères et des entreprises publiques, les principaux clients de l'imprimerie, ont annulé leurs commandes, a-t-il expliqué.

A la place, de nombreux Chinois ont envoyé leurs vœux sur internet ou par mobile.

Selon Tencent, éditeur de l'application de messagerie instantanée WeChat, deux fois plus de messages que l'année précédente ont été envoyés via l'application la veille du Nouvel An chinois, avec un pic de 10 millions de messages envoyés en l'espace d'une seule minute.

Les téléphones portables ont également permis aux Chinois de s'échanger le substitut électronique des hongbao, les enveloppes rouges servant traditionnellement à offrir de l'argent pendant les vacances de la fête du Printemps. Pour encaisser les hongbao électroniques, il suffit de lier sa carte bancaire à son compte WeChat.

Plus de 5 millions d'utilisateurs ont reçu des e-hongbao entre le réveillon du jour de l'an et le jour suivant à 16h, a déclaré le groupe.

Malgré le ralentissement global de l'économie chinoise, la consommation a explosé pendant les vacances, d'après le ministre du Commerce.

Les ventes de certains produits de luxe ont en revanche considérablement baissé, notamment celle d'alcool et de fruits de mer rares, des produits souvent offerts aux fonctionnaires.

« La période du Nouvel An était souvent un casse-tête, car il fallait trouver le bon cadeau à offrir à nos supérieurs pour la nouvelle année lunaire, mais aussi la façon de l'offrir », a déclaré un employé de la fonction publique de Ji'an, dans le Jiangxi.

Grâce à cette campagne de frugalité, il n'a plus à subir cette pression lors de la fête du Printemps, s'est réjoui le fonctionnaire.

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