La plupart des Chinois ont l'esprit ouvert à l'euthanasie

Par : LIANG Chen |  Mots clés : euthanasie, Chine
French.china.org.cn | Mis à jour le 31-12-2013
La plupart des Chinois ont l'esprit ouvert à l'euthanasie


Un récent sondage montre que plus des deux tiers des Chinois ont une attitude ouverte et tolérante à l'égard de l'euthanasie, laquelle a longtemps été débattue – et interdite – au pays.

Selon le sondage mené par le Centre de recherche sur l'opinion publique de l'université Jiao Tong de Shanghai, environ 70 % des plus de 3 400 résidents de 34 villes ayant été interrogés ont déclaré ne pas s'opposer à l'euthanasie ou pouvoir accepter l'idée.

Le sondage, publié la semaine dernière, a été réalisé par le biais d'une interview téléphonique assistée par ordinateur.

« L'euthanasie a été largement discutée dans le monde entier, a déclaré Zhong Yang, directeur du centre de recherche. En Chine, l'attitude des gens envers la mort a changé avec le temps, et plus de gens espèrent mourir sans souffrir.»

Le thème de la mort a longtemps été tabou en Chine.

Dans la tradition chinoise, le mot « mort » est considéré comme malchanceux et n'est pas mentionné, surtout aux jours spéciaux comme les anniversaires et les jours fériés quand des personnes âgées sont présentes. Dans la plupart des cas, les gens ne ménagent aucun effort pour obtenir les meilleurs soins médicaux disponibles pour prolonger la vie de leurs proches qui sont en phase terminale d'une maladie, même si ce n'est que pour une courte période de temps.

Ces dernières années, une série de cas de suicide assisté, prétendument pour soulager la souffrance, a donné lieu à un débat national sur l'euthanasie qui est interdite en vertu de la loi chinoise actuelle.

En 2011, un paysan de 70 ans, Zhong Yichun, de la province du Jiangxi, a été condamné à deux ans de prison pour négligence criminelle ayant causé la mort d'une autre personne, après que M. Zhong eut aidé son ami, Zeng Qingxiang, à se suicider. M. Zeng souffrait d'une maladie mentale et avait supplié à plusieurs reprises M. Zhong de l'aider à se suicider. M. Zhong a enterré son ami Zeng qui avait pris une surdose de somnifères, selon la police locale.

À Guangzhou, un travailleur migrant de 41 ans, Deng Mingjian, a admis avoir acheté des pesticides à la demande de sa mère paralysée pour l'aider à mettre fin à ses jours. À l'origine, il avait indiqué à la police en mai 2011 que la mort était due à des causes naturelles.

Alors que beaucoup de gens sont sympathiques au principe de l'euthanasie, le système juridique actuel la considère comme une forme d'homicide criminel.

« Lorsque la qualité de vie des gens est pire que le fait de mourir, ils ont le droit de décider de leur mort. Seules les personnes malades peuvent connaître pleinement leur propre douleur, et leur volonté doit être respectée », a déclaré Wang Lin, 30 ans, qui travaille maintenant à Shanghai.

« Mon grand-père a passé ses derniers jours dans une douleur extrême, bien que toute la famille ait fait tout ce qu'elle pouvait pour le sauver, confie-t-elle. C'était par amour, mais pour la personne malade, ce n'est pas aussi utile que prévu. »

Yu Hai, professeur de sociologie à l'université Fudan de Shanghai, a déclaré que l'euthanasie est une question complexe qui comprend de nombreux facteurs, notamment des questions éthiques, de la jurisprudence ainsi que des traitements médicaux et de la technologie.

« Bien que de nombreuses personnes acceptent l'euthanasie, il est difficile de conclure qu'elles la pratiqueraient concrètement », a déclaré le professeur Yu au China Daily.

Selon ce dernier, le pays n'est pas encore prêt à légaliser l'euthanasie.

« En ce moment, il est trop tôt pour pratiquer l'euthanasie dans le pays. C'est peut-être plus facile d'explorer des moyens pour que les gens meurent dans la dignité et atténuer leur douleur », dit-il.

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