Le scandale des faux billets du Louvre pourrait servir d'impulsion à un renouveau des valeurs

En Chine, il est trop fréquent de voir des gens acheter de faux certificats, se faufiler quelque part sans billet, ou acheter la copie d'un sac de luxe.

Mais les gens sont dans l'embarras quand leurs compatriotes font les mêmes choses à l'étranger, en partie parce que ces actes « honteux » sont relativement rares dans d'autres pays.

Ainsi, il est absurde de dire que ceux qui sont impliqués dans cette éventuelle escroquerie de billets du Louvre « endommagent » l'image de la Chine, car cela représente véritablement une facette de l'image de la Chine.

Certains mettent le blâme sur l'évolution de la société. Cela semble plausible, mais cela ne suffit guère à expliquer pourquoi les habitants de pays pauvres se comportent souvent de manière plus civilisée.

Nous allons peut-être devoir admettre que les Chinois manquent de manières civilisées modernes, et que leur comportement est à la traîne par rapport à la croissance matérielle de la nation.

Les Chinois, qui ont vécu dans une civilisation agricole depuis les temps anciens, manquent de conscience publique et sont désireux d'acquérir un petit avantage sur leur prochain. Dans une société basée sur les relations personnelles et sur une économie paysanne, le respect des lois et des règles laisse à désirer. Ces caractéristiques, tout comme les valeurs chinoises de diligence, de travail acharné et d'optimisme existent bel et bien.

Cela explique aussi en partie pourquoi la Chine a besoin de tant d'officiers de gestion urbaine, pourquoi la nation est devenue un royaume de la contrefaçon, et pourquoi les cas de corruption s'enchaînent. La réalisation de ces faits est indispensable à toute planification économique ou conception d'un nouveau système.

Il est facile d'introduire des gadgets de technologie moderne dans un pays, ou de former une petite élite sociale. Mais la modernisation consiste après tout à encourager la population à se comporter et à penser de manière moderne. C'est là que réside le plus grand fossé entre la Chine et les pays développés.

Au siècle dernier, le « caractère national » chinois a été critiqué à plusieurs reprises, mais cela semble avoir eu peu d'effet.

Ce dernier scandale en date reflète deux évolutions qui appellent à un peu d'optimisme.

Tout d'abord, grâce à la mobilité sans précédent des personnes et des informations apportées par la mondialisation, les Chinois voient clairement leurs défauts et en ont honte, ce qui est un préalable à tout changement positif.

Deuxièmement, à l'ère d'Internet, les scandales sont exposés en ligne et examinés après leur éclatement. À long terme, les valeurs éthiques viendront au premier plan dans la société.

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