Des inspecteurs expriment leur frustration à propos de l'interdiction de fumer

Appliquée dans tout le pays et imposée il y a deux ans, l'interdiction de fumer à l'intérieur des lieux publics manque de règlements spécifiques sur la façon de faire respecter la loi, ont déclaré des responsables de la Santé de quatre régions au cours d'une conférence tenue à Beijing, mercredi.

Selon une loi de 2011 - les Règles d'application des règlements sur l'administration de l'hygiène dans les lieux publics - du ministère de la Santé, fumer est interdit à l'intérieur des lieux publics comme les restaurants, les hôtels et les salles de cinéma. Des indications doivent être affichées dans les lieux publics pour avertir les fumeurs de l'interdiction, et les travailleurs sont obligés d'arrêter tout fumeur qu'ils aperçoivent.

Cependant, l'inconvénient est que l'interdiction ne définit pas comment les agents locaux de la Santé devraient imposer des amendes ou des sanctions dans le cas des violations.

Une organisation relevant du ministère de la Santé a lancé l'année dernière un programme pilote pour trouver comment les propriétaires d'entreprises dans les provinces du Heilongjiang, du Shandong et du Gansu et dans la Région autonome ouïgoure du Xinjiang appliquent l'interdiction de fumer. Cependant, au cours d'une enquête, l'organisme a découvert que 64 % des 425 restaurants et 40,5 % des 425 hôtels dans les quatre régions avaient indiqué ne pas avoir de restrictions au fait de fumer à l'intérieur.

Plusieurs des directeurs qui ont été interviewés ont dit craindre que les clients fumeurs s'opposent à une interdiction de fumer à l'intérieur. Plus de 72 % des restaurants et 40 % des hôtels se sont avérés avoir des clients qui fumaient à l'intérieur.

À Tianshui, province du Gansu, quand une entreprise fait la demande d'un certificat d'hygiène de base, on exige qu'elle signe une promesse d'interdire de fumer à l'intérieur. Elle doit également soumettre un plan pour maintenir l'hygiène, y compris la manière dont elle va contrôler l'utilisation du tabac, a déclaré Liu Jiong, un agent du département d'inspection sanitaire du Gansu.

« Les inspecteurs locaux de la santé ont imposé des amendes à certains propriétaires d'entreprises quand ils ont failli à maintenir l'interdiction, mais il n'y a aucune spécification sur la façon de punir les contrevenants », a déclaré M. Liu. « C'est un problème pour beaucoup d'inspecteurs de la santé, parce qu'ils n'ont pas de législation sur laquelle s'appuyer.»

Yue Yulan, directrice adjointe de l'établissement d'inspection sanitaire de Qiqihar, province du Heilongjiang, est d'accord.

Mme Yue a indiqué que le type de sanctions qu'elle et ses collègues ont le pouvoir d'imposer aux propriétaires d'entreprises se limite aux avertissements administratifs. Ils peuvent également ordonner aux propriétaires d'entreprises d'améliorer leur contrôle sur l'utilisation du tabac à l'intérieur au cours d'une certaine période.

Mais, selon Mme Yue, il n'y a aucune autre punition si le propriétaire ne respecte pas leurs ordres.

« En ce moment, la sanction est trop légère et n'a pas d'impact financier sur les contrevenants », a-t-elle dit.

Xie Yang, fonctionnaire du Bureau complet d'inspection relevant de la Commission nationale de la planification des naissances et de la santé publique, croit que la sanction seule n'éradiquera pas le problème.

« Le contrôle du tabagisme exige des efforts à long terme. La punition n'entraîne pas nécessairement une amélioration significative », a-t-elle dit. « L'habitude de fumer en public ne peut être changée que s'il y a également de l'éducation et de la sensibilisation à long terme. »

Cette année, le Conseil des affaires d'État a listé un règlement distinct pour combattre le tabagisme dans les lieux publics comme sa priorité des législations à discuter, ce qui signifie qu'une législation nationale pour le contrôle national du tabac pourrait sortir dans un avenir prochain.