La sécurité dans le cyberespace est « encore un problème important »

La cybersécurité reste un problème grave pour la Chine, car la coopération internationale pour contrecarrer les attaques en ligne devient plus ardue, selon un spécialiste. L'organisme de surveillance de l'Internet du pays a indiqué qu'environ 5,63 millions d'ordinateurs avaient été contrôlés ou affectés par 13 408 menaces provenant d'adresses et de serveurs de fournisseurs d'Internet dans des pays étrangers durant la période de janvier à mai. De ces IP, 4 062 étaient aux États-Unis et ont affecté près de 2,91 millions d'ordinateurs en Chine, ce qui signifie que les États-Unis abritent toujours le plus grand nombre de serveurs de contrôle étrangers qui sont utilisés dans les menaces, a-t-il indiqué. « On voit clairement que le nombre d'attaques et d'ordinateurs affectés jusqu'en mai est encore énorme. En d'autres termes, la situation de la sécurité en ligne demeure difficile », a déclaré Du Yuejin, agent en chef adjoint de la technologie de l'Équipe nationale de réponse d'urgence en informatique et Centre de coordination de Chine.

Au cours des cinq premiers mois de l'année, 249 sites Web d'administrations gouvernementales, systèmes d'information et établissements scolaires ont fait l'objet d'attaques « menées subrepticement » à partir de l'étranger, dont 54 sites Web affectés à partir d'adresses IP des États-Unis.

« À partir des données, il est difficile de dire si ces menaces ont été effectuées seulement pour des raisons politiques, mais les sites Web du gouvernement chinois ont apparemment été ciblés davantage », a indiqué M. Du. Ce dernier, qui est aussi directeur de l'Institut national de la sécurité du réseau et de l'information, a déclaré qu'il avait exprimé ses vues à maintes reprises dans des conférences internationales. Selon lui, la Chine a toujours été opposée à la « cyberguerre » et veut contrecarrer les attaques en ligne par la coopération internationale.

Il a cependant exprimé que les perspectives de coopération internationale, particulièrement entre les gouvernements, ne sont pas aussi bonnes qu'avant et que l'avenir ne semble pas rempli d'espoir.

Au cours des premières étapes, la coopération entre les organismes peut aider à communiquer l'information, à rappeler les menaces aux uns et aux autres et à faciliter la communication lors du traitement des incidents, a-t-il dit. « Si nous trouvons une menace informatique dans d'autres pays, nous alerterons les établissements concernés dans ces pays… et réglerons le problème d'une manière efficace. Une telle efficacité est la clef pour éliminer les attaques en ligne », a assuré M. Du.

La lutte contre les cyberattaques ne peut pas être développée sans une coopération entre les gouvernements, mais le problème n'a pas été mieux résolu, a-t-il confié.

« En raison de certaines affaires individuelles liées à la sécurité en ligne et de la méfiance entre les gouvernements, certains mécanismes de coopération ont cessé depuis 2010 », a indiqué M. Du, ajoutant que c'est « fort déplorable ». De janvier à avril, l'équipe de M. Du a reçu 227 plaintes sur des attaques provenant de l'étranger et a traité 97 affaires impliquant de faux sites Web.

Selon Zeng Xinhua, chercheur en droit pénal de l'Université normale de Beijing, la coopération internationale est cruciale pour régler les problèmes de sécurité informatique, bien que les difficultés demeurent. « Les systèmes et lois sur la gestion de la sécurité informatique dans différents pays rendent la coopération difficile, a-t-il confié. Il est difficile d'équilibrer les intérêts de chaque partie. » Yang Shuo, spécialiste de la sécurité en ligne ayant plus de 10 ans d'expérience, a dit que la plupart des projets de coopération sont basés sur les technologies, notamment le partage des dernières données. « Si les gouvernements ne se font pas confiance, la coopération internationale restera ardue, et le rêve d'un cybermonde sûr continuera d'être un rêve », a-t-il dit en conclusion.