Une société de Shanghai produit le premier processeur à 3,0 GHz polyvalent de Chine

Des visiteurs examinent des puces de conception locale lors d'un salon organisé à Fuzhou, capitale de la province du Fujian (est de la Chine), en avril.

La société Shanghai Zhaoxin Semiconductor Co a lancé le 19 juin la première unité centrale de traitement (CPU ou processeur) à usage général avec une fréquence de 3,0GHz de Chine, marquant ainsi une avancée majeure dans le secteur des semi-conducteurs du pays.

C'est la première fois qu'un processeur produit en Chine atteint 3,0 GHz, ce qui est la norme internationale majeure. En réduisant considérablement l'écart entre les fabricants de puces chinoises et leurs concurrentes internationales, ce produit marque une avancée majeure.

Certains des processeurs les plus populaires au monde sont conçus avec une fréquence de base de 3,0 GHz ou plus.

Par exemple, le Xeon W-3175X produit par Intel a une fréquence de base de 3,1 GHz et le Ryzen Threadripper 2950X a une fréquence de base de 3,5 GHz.

Les processeurs 16nm 3,0 GHz x 86 fabriqués par Shanghai Zhaoxin Semiconductor Co appartiennent aux séries KX-6000 et KH-30000.

Selon un rapport du site d'informations local jfdaily.com, la capacité du dernier ensemble polyvalent de puces de Zhaoxin a augmenté de 50% par rapport à la génération précédente, la série KX-6000 de Zhaoxin atteignant désormais l'équivalent de la plate-forme grand public Intel i5-7400.

Le secteur de la conception et de la fabrication de semi-conducteurs, considéré comme stratégique pour l’économie, est en plein essor en Chine, notamment à Shenzhen et à Shanghai.

À Shanghai, le nombre d’entreprises actives dans les circuits intégrés s’élève à environ 600 et emploie près de 180 000 personnes. Selon le rapport, le secteur de Shanghai représente 22% du total national.

Xiang Ligang, directeur général de l'Information Consumption Alliance, basée à Beijing, a déclaré le 20 juin au Global Times que la percée réalisée par Zhaoxin va avoir un impact significatif sur la commercialisation et l'application de chipsets haut de gamme en Chine. « C’est un grand pas en avant pour le secteur en Chine car c’est un produit prêt à être utilisé sur le marché », a-t-il souligné. « Cela signifie que la stabilité et la sécurité du nouveau chipset sont déjà confirmées et qu’il peut fonctionner sans heurts dans l’écosystème actuel ».

Selon M. Xiang, le défi traditionnel auquel font face les chipsets produits en Chine est qu’ils détiennent une part de marché relativement faible et, partant, un manque d’applications sur le marché.

« Comme les entreprises nationales sont davantage en mesure de concurrencer leurs rivales internationales, elles vont également pénétrer plus profondément dans le marché. Elles pourront à leur tour leur fournir des informations en retour pour stabiliser les performances des chipsets dans l'écosystème existant ».