La valeur du yuan est déterminée par les forces du marché
Selon les analystes, la Chine préfère s’appuyer sur les forces du marché pour déterminer la valeur du yuan, plutôt que de défendre sa devise en puisant dans ses 3000 milliards de dollars (2695 milliards d’euros) de réserves de devises étrangères, dans le contexte de désaccords commerciaux qui l’opposent actuellement aux Etats-Unis.
Mercredi, le Département du Trésor des Etats-Unis a annoncé à la suite du suivi par Washington des récentes performances du yuan, qu’il ne pouvait pas qualifier la Chine de « manipulateur de devise ».
Aucune preuve n’indique une quelconque intervention des autorités monétaires chinoises sur les marchés des changes au cours des nombreux derniers mois, indique le rapport semestriel du Trésor américain au Congrès sur les devises étrangères.
Ce rapport publié en mai note en résumé, que la croissance de la Chine semble s’être stabilisée grâce au renforcement récent des mesures de soutien.
La Chine n’a pas rempli les critères de « manipulateur de devise » recensées par le Trésor américain, mais Washington continuera à évaluer la performance du yuan compte tenu de l’important excédent commercial de la Chine avec les Etats-Unis.
« Les autorités chinoises n’ont pas utilisé le taux de change lors des précédents cycles d’assouplissement pour soutenir la croissance. Il semble peu vraisemblable qu’elles le fassent maintenant, car cela pourrait engendrer des risques au niveau de la stabilité macroéconomique », explique Andrew Fennell, analyste souverain en chef pour la Chine chez Fitch Ratings.
Selon l’Administration nationale des changes (ANC) de Chine, les réserves de devises étrangères de la Chine se maintenaient à 3095 milliards de dollars à la fin du mois d’avril, affichant une relative stabilité malgré une légère baisse par rapport aux 3098 milliards de dollars enregistrés au mois de mars.
Au mois de mai, le taux de change du yuan offshore contre le dollar US a diminué de plus de 3 % sous la pression du marché, reflétant les inquiétudes des investisseurs mondiaux vis-à-vis d’une escalade du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine.
Guo Shuqing, le secrétaire du Parti à la Banque populaire de Chine (BPC, la banque centrale) et président de la Commission de réglementation du secteur bancaire et des assurances de Chine (CBIRC), a indiqué lundi dernier, que l’augmentation des droits de douane américains sur les importations depuis la Chine avaient engendré une volatilité du marché financier et que cela avait également affecté le yuan offshore.
La dépréciation du yuan a été uniquement causée par les forces du marché et la Chine n’a à aucun moment pris de mesure pour dévaluer délibérément sa devise et rendre ses exportations plus attractives, a-t-il souligné.
Selon lui, les fluctuations du taux de change du yuan à court terme sont normales et sa dépréciation ne durera pas étant donné la stabilité de la base de la croissance économique.
« Toute activité spéculative visant à affaiblir le yuan subira des pertes colossales », a-t-il averti.
La référence de négociation quotidienne du yuan, ou parité centrale pour les transactions onshore, s’est stabilisée autour de 6,89 yuans pour un dollar pendant huit jours à partir du 20 mai et d’après les observateurs du marché, la pression à la dépréciation axée sur le marché perd de la vitesse.
Yi Gang, le gouverneur de la banque centrale, a souligné à plusieurs reprises que la BPC avait cessé toute intervention directe sur les marchés des changes et que les performances du yuan étaient principalement influencées par les forces du marché.

