L'économie mondiale devrait croître de 3,5 % en 2019, selon la CASS

L'économie mondiale connaîtra une croissance annuelle de 3,5 % en 2019, selon les prévisions d'économistes de l'Académie chinoise des sciences sociales (CASS) publiées jeudi 27 décembre.

Le ralentissement de la croissance économique mondiale l'année prochaine sera dû à l'affaiblissement attendu de l'économie américaine, la première économie mondiale, après une croissance élevée cette année, ainsi qu'à des turbulences sur les marchés financiers et aux outils limités des grandes économies pour gérer le ralentissement et les frictions commerciales entre les grandes puissances, selon les auteurs du Livre jaune de l'économie mondiale en 2019, publié par la maison d’édition Social Sciences Academic Press.

Aux États-Unis, les principaux indicateurs économiques tels que le PIB et l’emploi ont enregistré des niveaux proches de leurs sommets historiques. Cela signifie que l’année 2018 pourrait bien être un pic de croissance pour l’économie américaine, a déclaré jeudi Sun Jie, auteur du livre et économiste à l’Institut d’économie et de politique mondiales de la CASS.

Le Conference Board, un institut de recherche en économie à New York, a également estimé que l’économie américaine pourrait atteindre son pic à la fin de cette année.

De nombreuses organisations telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont prévu un ralentissement de la croissance des États-Unis en 2019.

La Banque mondiale a estimé que la croissance américaine pourrait passer de 2,7 % cette année à 2,5 % en 2019.

« Cet affaiblissement rendra la Réserve fédérale américaine plus prudente lorsqu’elle envisagera une augmentation des taux d’intérêt », a déclaré Sun Jie.

La croissance économique mondiale pourrait également souffrir des turbulences éventuelles sur les marchés financiers causées par la hausse prévue des taux d’intérêt aux États-Unis, ce qui pourrait entraîner une dépréciation de la monnaie et une crise monétaire dans d’autres pays, des défauts de paiement de créances dans certains pays très endettés et une possible chute des prix ailleurs en cas de ralentissement de l’économie américaine, selon le livre.

Les économies ont moins de marge de manœuvre qu’il y a dix ans pour faire face à une crise l'année prochaine, affirment les auteurs. Aux États-Unis, le taux d’intérêt sur les fonds fédéraux était de 5,25 % avant la crise financière de 2008, ce qui a permis à la Réserve fédérale de réduire continuellement ses taux pour gérer la crise. Aujourd’hui, cependant, le taux n’est que de 2,25 %.

Une intensification des différends commerciaux entre la Chine et les États-Unis, ainsi que d'autres pays, pourrait se répercuter sur la croissance du commerce mondial, réduire la confiance des investisseurs et même conduire à des conflits financiers, militaires et politiques dans le pire des scénarios, ce qui s'avérerait désastreux pour l'économie mondiale, selon le livre.

« La Chine devrait maintenir le cap de sa politique de réforme et d'ouverture pour faire face aux conséquences des changements de l'économie mondiale », a averti Zhang Yuyan, directeur de l'institut de la CASS.