Lin Yifu : l'Afrique s'intègre naturellement dans "la Ceinture et la Route"
L'Afrique s'intègre naturellementdans l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route", a récemmentconfié à Xinhua Lin Yifu, ancien économiste en chef de la Banquemondiale, à l'occasion d'une "Conférence des conseillers" organiséeà Beijing.
En tant qu'économiste de renominternational, celui qui est aujourd'hui conseiller du Conseil desAffaires d'Etat chinois rappelle d'abord que "la Ceinture et laRoute" est une initiative de coopération internationale qui reliel'Asie à l'Europe "et s'étend naturellement vers le sud pouratteindre l'Afrique et à travers le Pacifique pour rejoindrel'Amérique latine".
Pour lui, le développement del'Afrique est non seulement très important pour ce continent, maisaussi pour le monde entier et notamment pour la Chine. "Jusqu'àprésent, la plupart des pays africains sont restéssous-développés", note-t-il. S'ils sont politiquement indépendants,ils adoptent néanmoins les idées de développement des paysdéveloppés. Or, pour ces pays à faible revenu, "les conditions dedéveloppement ne correspondent pas aux normes des paysdéveloppés".
Pour M. Lin, "toutes les théoriesou expériences dépendent des conditions de développement. Lesconditions pour les pays développés sont très différentes de cellesdes pays africains. Donc, dans ce cas-là, avec la théorie des paysdéveloppés, bien que les objectifs soient très louables, les paysafricains ont toujours du mal à se développer".
Selon le doyen honoraire de l'Ecolenationale de développement de l'Université de Beijing (PKU), ledéveloppement de l'Afrique est très important pour la planète, carce continent compte 1,1 milliard d'habitants, dont 70% ont moins de30 ans. Faute d'emploi stable, beaucoup risqueront leur vie pourémigrer en Europe et aux Etats-Unis, entraînant très probablementdes troubles. Bien sûr, la grande majorité d'entre eux resteront aupays, mais s'ils n'ont pas de travail, la situation sociale etpolitique ne pourra être stable.
"Le développement de la Chine exigeun environnement international stable et un marché internationalprometteur. Dans le cadre de 'la Ceinture et la Route', nousconstruisons non seulement des infrastructures, mais offronségalement des possibilités de coopération et des concepts dedéveloppement. En tant que pays en développement, la Chine compteune expérience et des théories de développement qui peuvent êtreadoptées relativement plus facilement par les pays africains",estime-t-il
Au cours de la Conférence desconseillers, organisée par Xinhuanet, il a donné l'exemple deHuajian, un chausseur chinois qui a fait d'importantsinvestissements en Ethiopie.
"Avant 2012, personne ne pensaitpossible d'investir dans le secteur manufacturier en Ethiopie,parce que c'était l'un des pays les plus pauvres d'Afrique.Personne ne pensait que l'Ethiopie deviendrait un jour une basemanufacturière, développerait des industries à forte intensité demain-d'œuvre et vendrait ses produits sur les marchésinternationaux", raconte-t-il.
Or, "Huajian a ouvert des usines enEthiopie, vendu ses produits sur les marchés internationaux et crééun grand nombre d'emplois. Par conséquent, les acheteursinternationaux ont de plus en plus de confiance en l'Ethiopie et youvrent des centrales d'achat. De son côté, l'Ethiopie a égalementappris des expériences de la Chine pour devenir l'an dernier lepremier pays hôte des investissements directs étrangers (IDE) enAfrique, en particulier dans le domaine des investissementsmanufacturiers", a-t-il poursuivi.
Egalement présent à cetteconférence, Zhang Huarong, président du groupe Huajian, s'est dit"heureux" d'avoir investi depuis 2011 en Ethiopie, car malgré desdifficultés rencontrées ces dernières années, ses usinesfonctionnent désormais très bien là-bas, avec des bénéficesreprésentant 8% à 10% du chiffre d'affaires.
Zhang Ying, directrice générale deHuajian Ethiopie, a confié à Xinhua qu'en 2016, le CA de la filialeéthiopienne a atteint 20 millions de dollars. Il devrait atteindreles 30 millions cette année et 45 millions en 2018, selon elle.
Si l'Ethiopie veut vraimentrésoudre son problème de développement et créer plus d'emplois,elle doit également s'inspirer d'une politique de réforme etd'ouverture à l'instar de la Chine, estime M. Lin. "Avant 'laRéforme et l'Ouverture', la Chine était une économie fermée, avec80% de sa population en zone rurale. Aujourd'hui, la plupart deshabitants, attirés par le secteur manufacturier, sont devenuescitadins", a-t-il relevé, avant de conclure que cette expériencechinoise était utile pour les pays africains souhaitant éradiquerla pauvreté.
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