Avec ses réformes, la Chine demeure un puissant moteur de l'économie mondiale

Les pessimistes envers l'économie chinoise ont eu tort dans le passé, et ils se trompent aujourd'hui encore.

La Chine a enregistré une croissance de 6,9 % au premier semestre 2017, dépassant les prévisions, ainsi que sa croissance de 6,7 % au premier semestre 2016.

Les analystes qui prédisent la croissance ont du mal à résister à superposer les problèmes des grandes économies développées sur la situation chinoise, mais ils ignorent les éléments plus profonds qui façonnent le débat sur la croissance en Chine, a estimé Stephen Roach, membre du corps professoral de l'Université de Yale.

Les dernières voix pessimistes en date se focalisaient sur le désendettement et le resserrement du marché immobilier.

Mais selon Stephen Roach, la Chine, qui dispose d’un niveau d'épargne beaucoup plus vaste et d’un fardeau de dette souveraine beaucoup plus faible (49 % du PIB), est bien plus à même d’éviter une crise de la dette souveraine que d’autres pays.

Il est raisonnable de s'inquiéter du marché immobilier chinois, mais contrairement à ceux des grandes économies totalement urbanisées, le marché du logement en Chine bénéficie encore d’une forte demande.

Au vu des derniers développements de l'économie chinoise, les références financières internationales ont relevé leurs prévisions pour l'économie chinoise.

Le FMI a revu ses prévisions de croissance en Chine en 2017 à 6,7 %, soit 0,1 point de pourcentage de plus que sa dernière estimation.

Cela montre la confiance du FMI dans la croissance chinoise, compte tenu d’un premier trimestre solide, soutenu par l'assouplissement et la réforme de l'offre, ainsi que les efforts visant à réduire les capacités excédentaires du secteur industriel.

JPMorgan et Nomura Securities ont relevé leurs prévisions de croissance annuelle à 6,8 % contre 6,7 % auparavant, tandis que Citigroup et Standard Chartered Bank ont révisé leur projection pour 2017 de 0,2 point de pourcentage à la hausse pour passer à 6,8 %.

L'expansion de la consommation et des services, ainsi que l'augmentation de l'investissement privé en Chine, stimuleront la croissance malgré le ralentissement des investissements dans les infrastructures et l'immobilier au second semestre, en plus des efforts de désendettement, a estimé JPMorgan.

La Banque asiatique de développement (BAD) a révisé ses prévisions de croissance pour la Chine à 6,7 % cette année et 6,4 % l'année prochaine, contre 6,5 % et 6,2 % précédemment, dans son dernier rapport Perspectives.

La BAD a déclaré que l'augmentation de la consommation intérieure et du commerce extérieur a contribué à rehausser les perspectives économiques de la Chine, grâce à une augmentation constante des revenus et des dépenses publiques.

Tout en notant le ralentissement de la croissance économique en Chine dans un contexte de nouvelle normalité avec une structure réformée, ces institutions se sont montrées moins préoccupées par l’éventualité d’un atterrissage brutal et des risques financiers par rapport à l'an dernier. Ils ont estimé que la situation économique en Chine devrait continuer à se stabiliser.

« Ce qui se passe en Chine ne reste pas cantonné à la Chine », a déclaré Maurice Obstfeld, économiste en chef du FMI. « La forte croissance chinoise entraîne une croissance en premier lieu en Asie, mais aussi dans le reste du monde. »