La Chine échappera au piège du revenu intermédiaire
French.china.org.cn | Mis à jour le 28-07-2017
Progressant dans sa restructuration, la Chine apparaît comme ayant la volonté et la capacité d'éviter le piège du revenu intermédiaire.
Jeudi, des décideurs politiques indiquaient que des changements positifs étaient survenus dans l'économie chinoise, avec une croissance stable soutenue par des améliorations structurelles.
Pour le premier semestre de l'année, l'économie affiche une meilleure performance que prévue en ce qui concerne les principaux indicateurs, et les attentes des entreprises, ainsi que la confiance du marché, s'améliorent progressivement, a déclaré Yang Weimin, le directeur adjoint du Bureau du Groupe dirigeant central sur la finance et les affaires économiques, lors d'une conférence de presse.
La croissance trimestrielle du PIB chinois est passée de 6,8 % au 4e trimestre 2016 à 6,9 % sur les deux premiers trimestres de cette année, surpassant les attentes du marché.
Plutôt que d'adopter un plan de relance à grande échelle, la Chine a poussé à l'entrepreneuriat de masse et à l'innovation pour alimenter l'économie réelle, suscitant une croissance stable par la restructuration, a par ailleurs indiqué Cong Liang, un officiel de la Commission nationale du développement et de la réforme (CNDR).
La consommation, l'investissement et l'exportation ont enregistré une croissance plus équilibrée, avec la consommation représentant 63,4 % de la croissance du PIB au premier semestre.
Au cours de cette période, le pays a vu un développement relativement rapide du secteur des services, qui a contribué à hauteur de 59,1 % à la croissance économique.
La structure du secteur industriel a été optimisée, avec des progrès réalisés dans l'élimination des capacités obsolètes.
Cette année, les autorités ont d'ores et déjà éliminé des capacités excédentaires dans les secteurs du charbon et de la sidérurgie : 111 millions de tonnes et 40 millions de tonnes respectivement, selon Cong Liang.
Les secteurs de la haute technologie ont enregistré une croissance plus rapide que les secteurs traditionnels, tandis que les mesures pour stimuler l'entrepreneuriat de masse et l'innovation ont créé de l'emploi, ainsi qu'une nouvelle dynamique de croissance.
Au premier semestre 2017, les entreprises nouvellement enregistrées ont atteint les 2,91 millions à l'échelle nationale, en croissance de 11,1 % en glissement annuel, avec 16 000 enregistrements quotidiens en moyenne, selon Xing Zhihong, le porte-parole du Bureau national des statistiques (BNS).
« L'économie chinoise bénéficie de bonnes perspectives et ne tombera pas dans le piège du revenu intermédiaire », a déclaré Yang Weimin.
Le piège du revenu intermédiaire survient lorsque la croissance d'un pays atteint un plateau et finit par stagner à un niveau de revenus intermédiaires. Selon le BNS, la Chine est devenue un pays à revenu intermédiaire en 2012, après que son PIB par habitant a dépassé les 5000 dollars US (634 €).
Cet optimisme sur la Chine est partagé par certaines institutions et banques d'investissement internationales.
Au vu de ces bons résultats et des attentes d'un soutien budgétaire continu, le Fonds monétaire international (FMI) a révisé lundi ses prévisions de croissance chinoise à la hausse pour 2017 et 2018, à 6,7 % et 6,4 % respectivement.
La semaine dernière, la Banque asiatique de développement, J.P. Morgan, Standard Chartered, Citibank et Nomura ont également relevé leurs prévisions de croissance chinoise pour cette année.
Malgré leur optimisme sur la croissance de la Chine, les décideurs politiques ont averti que l'ajustement structurel restait une tâche inachevée, tout en mettant en garde contre les dangers et les incertitudes, comme un niveau de dette élevé et des coûts d'entreprises en augmentation.
« La voie d'un désendettement ne peut être modifiée », a indiqué Yang Weimin, décrivant la dette élevée comme une « source de risques ». Selon lui, les autorités ne doivent pas laisser le ratio de levier de l'économie continuer à augmenter juste pour soutenir la croissance.
Il nomme ainsi plusieurs domaines où des risques systémiques pourraient survenir, incluant le financement et l'investissement interbancaire, la dette des gouvernements locaux, ainsi que la dette des entreprises d'Etat, et appelle à des mesures anticipées pour les gérer.
Il indique cependant qu'au deuxième semestre de cette année, la Chine désamorcera les risques de la dette des gouvernements locaux de manière stable et proactive. Elle fera également progresser la réglementation financière, elle stabilisera le marché de l'immobilier et elle soutiendra les investissements étrangers intérieurs, ainsi que l'investissement privé.
Selon une conférence nationale de travail financier qui s'est déroulée ce mois-ci, la Chine a mis le désendettement des entreprises d'Etat en bonne place dans son agenda.
La dette élevée des entreprises d'Etat fait partie de plusieurs « rhinocéros gris » auxquels la Chine doit prêter attention, indique Wang Zhijun, un officiel du Bureau du Groupe dirigeant central sur la finance et les affaires économiques.
Contrairement aux « cygnes noirs », qui sont des incidents imprévisibles, les « rhinocéros gris » sont des dangers hautement probables et à fort impact, mais souvent négligés.
Pour Wang Zhijun, les autorités doivent passer en revue ces « rhinocéros gris », qui incluent également la finance de l'ombre, la bulle immobilière, la dette des gouvernements locaux et les levées de fonds illégales, puis prendre des mesures effectives pour les traiter en fonction de leur gravité et de leur urgence.
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