La coopération sur la capacité de production contribue à la mondialisation du "fabriqué en Afrique"

Par : LIANG Chen |  Mots clés : Chine, Afrique, coopération
French.china.org.cn | Mis à jour le 23-04-2017

Très attentif, le jeune Ethiopien, Bayisa Mikessa, écoute un Chinois qui lui explique les principes pour bien gérer une équipe ou une entreprise, alors que certains de ses compatriotes écoutent leurs formateurs chinois expérimentés expliquant étape par étape la fabrication de chaussures dans un atelier à Dongguan, dans le sud de la Chine.

Agé de 25 ans, Mikessa travaille dans une usine de chaussures chinoise à Addis Abeba, capitale de l'Ethiopie à un poste de gestion. Il a été choisi par l'usine avec 52 autres pour venir en Chine afin de suivre une formation au sein du groupe Huajian, la maison mère de cette usine, qui veut en faire des piliers de son usine en Ethiopie.

Dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route ", Huajian, une société chinoise située au Guangdong (sud),et spécialisée dans la fabrication de chaussures haut de gamme, transfère progressivement sa capacité de production vers le continent africain, en raison de l'augmentation du coût de production en Chine.

En 2012, invité par l'ancien Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, Huajian s'est implanté en Afrique en construisant une usine de fabrication de chaussures à Addis Abeba. L'année dernière, cette usine a fabriqué 2,7 millions de paires de chaussures en cuir et un million de paires de chaussures en toile, apportant ainsi des dizaines de millions de dollars à la réserve de devises éthiopienne.

Toutes ces chaussures sont exportées vers les marchés américain et européen, a indiqué Qin Xingtao, un des responsables de Huajian.

"Au début, nos ouvriers éthiopiens trouvaient incroyable que les chaussures fabriquées soient exportées vers des pays développés", a noté M. Qin. "Quand ils ont appris cela, ils ont été très fiers".

Depuis longtemps, en raison d'une industrie peu développée, l'Afrique n'a exporté que des matières premières, et il semble que le " fabriqué en Afrique " n'est pas adapté au reste du monde, notamment aux marchés haut de gamme.

Grâce à la coopération avec la Chine en matière de capacité de production, la situation change. Le "fabriqué en Chine " se transforme progressivement en "fabriqué en Afrique" qui se mondialise et montre aux autres pays une nouvelle image de ce continent.

Cette usine ne représente qu'un seul exemple de la coopération sino-africaine dans le domaine de la capacité de production. Dans le sud-ouest de la capitale de l'Ethiopie, un parc industriel en forme de chaussure est actuellement en création. Le président de Huajian, Zhang Huarong, ambitionne de délocaliser plus d'entreprises chinoises en Ethiopie et d'y créer plus de 100.000 emplois.

La coopération en matière de capacité de production est devenue un mot clé dans la coopération sino-africaine. S'apprêtant à recevoir en priorité de la capacité de production transférée de la Chine,beaucoup de pays africains voudraient saisir d'emblée l'opportunité historique du développement de l'économie chinoise qui est en phase de transition et de perfectionnement.

"Quand on arrive en Ethiopie pour la première fois, on a l'impression d'être en Chine il y a trente ans ", a noté M. Qin. Abondance de main-d'oeuvre et politiques préférentielles pour attirer les investissements étrangers, l'Ethiopie représente un bon choix de la part du groupe Huajian pour transférer une partie de sa capacité de production de la Chine, où l'augmentation du coût de la main-d'oeuvre réduit considérablement la marge bénéficiaire.

"Par rapport à la Chine, le coût de fabrication d'une paire de chaussures en Ethiopie est inférieur de 10%", a fait savoir M. Qin, qui avoue que cela attire beaucoup les fabricants chinois.

Dans le cadre du partenariat industriel et de la coopération en matière de capacité de production, la Chine et l'Afrique ont un besoin réciproque, un avantage complémentaire et une opportunité partagée. Cette coopération amène l'Afrique à réaliser un développement autonome et durable.

Au lieu de "donner des poissons" , la Chine apprend aux pays africains "à être pêcheurs". En vue d'un développement à long terme en Ethiopie, Huajian a adopté une stratégie de localisation. Dans son usine d'Addis Abeba, la société emploie environ 6.000 travailleurs africains et seulement 150 techniciens chinois, devenant ainsi le deuxième plus grand employeur du pays.

Pour former des ouvriers expérimentés, Huajian envoie des centaines d'Ethiopiens en Chine pour recevoir une formation. En bénéficiant des expériences de leurs confrères chinois, ils sont devenus des employés de gestion dans l'usine, et certains occupent même des postes assez élevés.

Le gouvernement chinois encourage les entreprises chinoises à investir en Afrique avec le transfert de technologies et la création d'emplois. Cela permettra aux pays africains d'enrichir leurs réserves de devises, d'augmenter leurs recettes fiscales et d'accroître la valeur ajoutée de leurs produits de base, en transformant les ressources naturelles et la main-d'oeuvre abondantes en fruits du développement.

Depuis la mise en oeuvre de la politique de l'ouverture et de la réforme, la Chine compte de nombreuses industries performantes et une grande capacité de production.

Cependant, face à la hausse du coût de travail sur le marché interne, de nombreuses entreprises chinoises à forte densité de main-d'oeuvre sont obligées de se développer à l'étranger. En apportant une contribution au développement de pays partenaires, la Chine est de nature à se développer de manière plus durable.

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Source: Agence de presse Xinhua
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