Le Forum de Boao encourage l’Asie à soutenir la mondialisation
Le Forum de Boao pour l'Asie (BFA) en cours se penche sur une grande source actuelle d'inquiétude.
Le processus de mondialisation ne doit pas être renversé, a déclaré à Xinhua Zhou Wenzhong, secrétaire général du BFA, en ajoutant que le forum défendra une mondialisation plus inclusive.
La conférence de quatre jours, qui a pour thème « Mondialisation et libre-échange : les perspectives asiatiques », se déroulera jusqu'au 26 mars à Boao, sur l’île méridionale de Hainan, en Chine.
« Le forum se concentrera sur la façon dont les économies développées et en développement font face à la mondialisation », a-t-il indiqué.
Une mondialisation sans perdants
La mondialisation, résultat inévitable de la hausse de la productivité et des progrès technologiques, a stimulé l'économie mondiale et contribué à la réduction de la pauvreté au cours des dernières décennies, a observé M. Zhou.
Elle a cependant accentué le déséquilibre entre la croissance et la distribution des richesses, le capital et le travail, et l'efficacité et l'équité, a-t-il ajouté.
Le protectionnisme gagne du terrain. En 2016, les exportateurs chinois ont fait l’objet d’un nombre record de 119 enquêtes dans le cadre de recours commerciaux engagés par 27 pays ou régions, 32 enquêtes de plus qu'en 2015.
Cela n’est pas dû à la mondialisation elle-même, mais à un système de gouvernance anachronique, a indiqué M. Zhou, ajoutant que la tendance antimondialisation ne fera qu'aggraver les difficultés économiques mondiales.
Selon Yao Zhizhong, directeur adjoint de l'Institut d'économie mondiale et de politique de l'Académie chinoise des sciences sociales, la façon dont un pays traite les individus et les industries victimes de la mondialisation décide de son intégration mondiale.
D'une manière générale, la mondialisation est bénéfique aux économies émergentes, et ses progrès dépendent de la gestion des effets négatifs, a-t-il affirmé.
Une leçon d'histoire
Alors que le mouvement antimondialisation déploie ses ailes, l'Asie orientale connaît des revers d'intégration économique, selon le rapport annuel du BFA.
L'interdépendance des économies asiatiques dans le commerce et l'investissement a diminué, avec une baisse probable de l'intégration des réseaux manufacturier et financier, estime Lin Guijun, vice-président de l'Université de commerce international et d’économie.
Le plus grand obstacle est le manque d’un sens de communauté, selon M. Lin.
La crise financière qui a causé des ravages au sein des économies asiatiques il y a deux décennies doit servir de rappel sur l’importance de s'unir face aux crises, a souligné M. Zhou.
Plus de coopération et d'intégration régionales aideront les pays asiatiques à atteindre leurs objectifs de développement, a-t-il déclaré, qualifiant le BFA de plate-forme de pourparlers sur la voie d'intégration de l'Asie.
L'Asie, avec sa vitalité et sa vision, donnera une impulsion à la mondialisation, a-t-il ajouté, reprenant une prédiction du Fonds monétaire international selon laquelle l'Asie représentera les deux tiers de la croissance économique mondiale avant 2020.
L’adoption chinoise de la mondialisation
A la fin de l’année 2016, le BFA a tenu une conférence à Melbourne, en Australie, pour explorer l'avenir de la mondialisation. Les participants ont convenu que la mondialisation devrait mieux inclure les groupes marginalisés dans le processus.
« L'initiative des Nouvelles Routes de la soie est en un sens la réponse apportée par la Chine à cette mondialisation », a déclaré M. Zhou. L'initiative a été proposée par la Chine dans l'espoir de créer un réseau commercial et infrastructurel reliant l'Asie à l'Europe et l'Afrique le long des anciens circuits commerciaux. Les participants fusionneront dans une communauté de destin commun, a-t-il ajouté.
L'initiative a obtenu le soutien de plus de 100 pays et organisations internationales, avec près de 50 accords de coopération signés.
Elle a ajouté une nouvelle dimension à l’idée d'intégration en mettant l'accent sur les infrastructures et la connectivité pour le libre-échange et l'investissement, a déclaré M. Lin.
Les projets d'infrastructure ont augmenté de 47 % en valeur dans 66 pays et régions participant à l'initiative en 2016, selon le groupe PwC.
Le programme favorise la coopération économique et commerciale et offre une nouvelle façon d'aborder la tendance antimondialisation, selon le rapport annuel du BFA sur le développement des économies émergentes.
L'initiative restera un thème clé du BFA, entre les dirigeants politiques et les hauts fonctionnaires, ainsi qu'entre les dirigeants d’entreprise et les ministres de Chine et d'autres pays situés le long des anciens circuits commerciaux.
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