Augmentation de 40% des acquisitions chinoises d'entreprises européennes en 2016

Selon une analyse de la société britannique de conseil commercial Deloitte, les négociateurs chinois ont conclu 170 acquisitions d'entreprises européennes, d'une valeur de 90 milliards de dollars (84,37 milliards d'euros) cette année.

Ce chiffre est en augmentation de 40% par rapport à 2015, année qui a vu la finalisation de 122 accords. L'analyse de Deloitte, qui couvre la période allant jusqu'au 22 novembre, n'a pas inclus l'annonce du rachat par la société chinoise de voyages en ligne Ctrip de Skyscanner, société britannique de recherche de voyages pour 1,75 milliard de dollars (1,64 milliard d'euros), annoncé le mois dernier.

En incluant l'accord avec Skyscanner, les acquisitions en 2016 se montent à 90,35 milliards de dollars US (84,70 milliards d'euros).

« Je pense que les entreprises chinoises sont convaincues qu'elles doivent s'internationaliser et moins dépendre du marché intérieur », a déclaré Angus Knowles-Cutler, président du groupe Services Chine pour Deloitte.

« Skyscanner est le type classique d'accord qui répond à la plupart des attentes », a-t-il dit au China Daily. « Ce sont les Chinois qui achètent une entreprise de commerce électronique au Royaume-Uni, avec une direction solide qu'ils laisseront en place et qui sert une classe moyenne chinoise qui dépense de l'argent pour voyager ».

Deloitte a constaté que c'est l'Allemagne qui a attiré le plus grand nombre d'acquisitions par des entreprises chinoises, avec 34 transactions, suivi par le Royaume-Uni à la deuxième place avec 32 accords, et la France à la troisième place avec 21 transactions.

La valeur moyenne des transactions annoncées s'est élevée à 900 millions de dollars US (843,75 millions d'euros), soit 350 millions de dollars US (328,12 millions d'euros) si l'on exclut le gigantesque accord concernant la reprise pour 43 milliards de dollars US (40,31 milliards d'euros) par ChemChina du groupe suisse de pesticides et de semences Syngenta, qui est encore assujetti à une approbation réglementaire.

Les entreprises chinoises se sont principalement tournées vers le Royaume-Uni pour acquérir des participations dans les services financiers et l'industrie des loisirs, en particulier des hôtels et des clubs de football, tandis qu'en Allemagne, elles ont plutôt cherché à investir dans la fabrication high-tech.

M. Knowles-Cutler a prédit une année 2017 forte en termes d'investissements, avec une attention accrue sur le commerce électronique. Selon lui, le vote britannique par référendum pour quitter l'Union européenne ne s'est pas avéré dissuasif pour les investisseurs chinois.

« J'ai parlé à environ 25 grandes entreprises chinoises au cours des derniers mois depuis le Brexit », a-t-il précisé. « Je dirais qu'il y a eu un effet positif net parmi les entreprises chinoises au sujet du Brexit. La livre sterling a perdu de sa valeur, et les actifs et les opportunités d'investissement sont moins chers pour les investisseurs ».

D'après M. Knowles-Cutler, les investisseurs chinois attendent des garanties de la part du gouvernement britannique que l'âge d'or des relations avec la Chine, inauguré par l'ancien Premier ministre David Cameron et le Président Xi Jinping, va se poursuivre.

« Je pense qu'ils sont positifs au sujet des attitudes du nouveau gouvernement britannique envers la Chine », a-t-il souligné, ajoutant que « Ils ont été grandement confortés par l'approbation du dernier Premier ministre au sujet de cet âge d'or et maintenant, ils attendent de voir si cette attitude va perdurer ».

Le nombre de transactions chinoises en Europe conclues cette année dépasse massivement les 52 accords avec une valeur de transaction divulguée de 8,2 milliards de dollars US (7,68 milliards d'euros) qui ont été réalisés par les acquéreurs européens en Chine.