Nouveau record pour les investissements à l'étranger en 2015

Une branche de la banque Pingan à Beijing. La banque a déclaré avoir géré plus de 15 milliards de dollars en investissements étrangers de la part des entreprises chinoises au premier semestre 2016.

Malgré l'économie en berne autour du globe, les investissements directs étrangers de la Chine ont atteint un nouveau record en 2015, alimentés par la demande du marché mondial, les politiques incitatives du gouvernement, ainsi que la robustesse des entreprises chinoises.

Selon le ministère chinois du Commerce (MOFCOM), les investissements directs étrangers (IDE) de la Chine en 2015 ont augmenté pour la treizième année consécutive, atteignant les 145,67 milliards de dollars (130,09 milliards d'euros), enregistrant une augmentation de 18,3 % en glissement annuel et représentant 9,9 % du total des investissements mondiaux.

Zhang Xiangchen, le représentant adjoint au commerce international du MOFCOM, a déclaré lors d'une conférence de presse se déroulant à Beijing, que c'était la première fois que la Chine se plaçait en deuxième place des pays ayant les plus forts IDE au monde, derrière les Etats-Unis.

« A la fin 2015, près de 20200 investisseurs chinois avaient établi 30800 entreprises en investissements directs dans 188 pays et régions du monde... et les IDE chinois couvraient tous les secteurs », a-t-il indiqué.

Selon Liu Jianying, une chercheuse de l'Académie chinoise du Commerce international et de la coopération économique, au cours des huit premiers mois de 2016, le flux des IDE chinois s'est principalement tourné vers les secteurs comme les services commerciaux, la vente en gros, la transmission des informations et de la vente au détail, ainsi que les services de technologie de l'information et des logiciels, représentant respectivement 25,7 %, 17,9 %, 15,7 % et 12 % du total des IDE du pays.

La chercheuse note que la demande du marché mondial joue un rôle vital dans le dynamisme des IDE chinois : « Les économies développées et en développement ont mis en place des mesures favorables pour attirer les investissements étrangers, car ils ont besoin de capitaux pour leur propre croissance, ce qui offre un environnement sain pour que les entreprises chinoises puissent se développer à l'international. »

De plus, la Chine a activement initié l'initiative « Une ceinture et une route » en 2013 et conduit la coopération internationale sur la capacité de production au cours des dernières années. Toutes ces mesures du gouvernement ont facilité l'expansion des entreprises nationales sur les marchés étrangers, selon Liu Jianying.

Alors que la Chine a entrepris sa restructuration économique, les entreprises chinoises ont désormais une forte volonté de s'internationaliser, car elles souhaitent faire bonne utilisation du marché mondial et de ses ressources pour se transformer et se mettre à niveau.

Dans le cadre de la mondialisation, le pays ne se concentrera pas uniquement sur son internationalisation, mais vise également à s'ouvrir davantage aux capitaux étrangers, a déclaré mardi soir le Premier ministre, Li Keqiang, lors d'un banquet à New York.

Nous n'avons pas seulement besoin de capitaux étrangers pour promouvoir la croissance, mais également d'une nouvelle expérience de gestion et de technologie avancée.

Les défis demeurent

Alors que les capitaux chinois affluent activement sur le marché mondial, les investisseurs domestiques doivent affronter des défis multiples.

Même si de nombreux investissements extérieurs ont été réalisés par les entreprises nationales, leurs profits ne sont pas idylliques, explique Zhang Rui, le doyen adjoint de l'Institut d'économie internationale de l'Université de Commerce et d'Economie basée à Beijing.

En 2011, 22,4 % des entreprises chinoises, qui ont tenté d'investir à l'étranger, ont enregistré des pertes.

Selon Zhuang Rui, les IDE chinois doivent affronter les risques potentiels dans certains pays et certaines régions : « Par exemple, le niveau de certains pays et certaines régions le long de l'initiative "Une ceinture et une route" n'est pas élevé et certains environnements politiques ne sont pas stables. »

Il explique qu'un « système d'évaluation et de prévention des risques devrait être mis en place pour connaître les lois, les cultures et les coutumes dans les destinations des investissements extérieurs » et que le système « devrait être mis à jour de manière dynamique et ouverte aux entreprises nationales ».

L'évaluation des risques devrait être conduite durant tout le processus de l'investissement extérieur, note-t-il également.

Une puissance grandissante

Zhang Xiangchen, l'officiel du MOFCOM, a également déclaré, que les entreprises privées étaient devenues une puissance cruciale dans les investissements extérieurs de la Chine et que leurs fusions et acquisitions transfrontalières représentaient 75,6 % du total des fusions et acquisitions de la Chine en 2015.

La montée en puissance des entreprises privées dans les fusions et acquisitions à l'étranger indique, que les entreprises nationales sont entrées dans une nouvelle phase dans le processus de mondialisation et également, qu'elles gagnent en maturité dans la marchéisation.

Les entreprises comme le conglomérat de l'immobilier et du divertissement Dalian Wanda Groupe, le fabricant de smartphones Huawei Technologies et le conglomérat de l'aéronautique HNA, font partie des 100 premières entreprises en termes de stocks des investissements extérieurs.