Le G20 contribuera à stabiliser l'économie mondiale

Le paysage économique est en pleine mutation, et la gouvernance mondiale est entrée dans une phase critique de transformation, ce qui aura une influence profonde sur les marchés financiers. Le Sommet du G20 qui aura lieu à Hangzhou en septembre est susceptible de fournir une nouvelle occasion de réforme de la gouvernance mondiale. Dans un contexte de situation macroéconomique agitée, la Chine pourrait devenir l'influence stabilisatrice pour l'économie mondiale, étant donné les avantages externes et internes du pays. Un mécanisme « 1 + 1 + 20 » devrait être mis en place lors du Sommet du G20 pour encourager la reprise économique dans le monde et dans la région de la Grande Chine.

A l'heure actuelle, la stabilité économique est devenue une chose rare dans le monde, et ce chaos pose des défis aigus aux pays membres du G20 à trois niveaux. Premièrement, les pays du G20 ne font pas exception à la situation du déclin économique. Cette année, le FMI a réduit les perspectives de croissance de l'économie mondiale en avril et en juillet, et abaissé de multiples perspectives économiques parmi les nations du G20, y compris pour les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, le Canada et la Russie. La dynamique de la reprise économique mondiale s'est considérablement affaiblie.

Deuxièmement, le statut de l'Union européenne en tant qu'élément stabilisateur des économies du G20 et du reste du monde a été mis à mal par la décision britannique de sortir de l'UE. Cette décision a été un coup dur pour le processus d'intégration européenne et a rendu difficile à l'Europe l'atteinte d'une stabilité régionale via la coordination des intérêts et des politiques. Troisièmement, la récession économique et la lenteur des progrès dans la mondialisation ont engendré une augmentation rapide du protectionnisme, du populisme et des politiques isolationnistes.

Face à ces défis, la Chine devrait devenir le nouveau stabilisateur de l'économie mondiale. A l'heure actuelle, la stabilité est de plus en plus cruciale, et nécessite de toute urgence une participation active des grandes puissances à la gouvernance mondiale, en fournissant une base solide pour les pays du G20 et du monde. La Chine, en tant que pays hôte du Sommet du G20 en septembre, a montré sa capacité, sa volonté et sa nécessité de stabiliser l'économie mondiale.

La Chine a une relativement large marge de manœuvre pour stimuler la politique de la demande, ainsi que ses réformes structurelles de l'offre. Comme le montre le nouveau cadre de politique monétaire et de mécanisme de taux de change du yuan, avec sa maturité croissante, le pays peut répondre avec justesse à tous les défis du désordre macroéconomique actuel.

En outre, l'économie chinoise a une importance stratégique pour l'économie mondiale. Selon les estimations du FMI, chaque baisse d'un point de pourcentage de la croissance chinoise entraîne un ralentissement de 0,23 point de pourcentage de la croissance mondiale à court terme. Cela est particulièrement vrai pour les économies émergentes. La même baisse d'un point se fait au prix d'une perte de croissance du PIB de 0,23 à 0,35 point de pourcentage dans cinq pays asiatiques (Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour et Thaïlande) et d'une dépréciation de la croissance du PIB de 0,06 à 0,17 point de pourcentage dans la région Asie-Pacifique, hormis l'Inde.

La Chine préserve la stabilité économique régionale et mondiale. Par exemple, pendant la crise financière asiatique de 1997, elle a maintenu une monnaie stable et a fourni une aide économique à la Thaïlande et l'Indonésie, limitant ainsi l'impact de la crise. A l'heure actuelle, la Chine apporte sa contribution à la gouvernance économique et financière mondiale à travers l'initiative des Nouvelles Routes de la soie et la Banque asiatique d'investissement pour les infrastructures. En outre, elle s'est engagée à ne pas participer à la dépréciation compétitive, montrant l'exemple pour la coordination des intérêts mondiaux.

Le Sommet de Hangzhou pourrait donner naissance à un nouveau régime de stabilisation de l'économie mondiale. La Chine veut utiliser ce Sommet du G20 comme une plateforme pour établir une communauté qui partage les mêmes intérêts, et qui amplifie son rôle de stabilisateur en forgeant un mécanisme impartial et efficace de suivi de l'économie mondiale. C'est pourquoi un nouveau régime « 1 + 1 + 20 » devrait être établi lors du sommet.

L'élément « 1 + 1 » fait référence à un duo sino-américain, les deux pays devant servir de stabilisateurs fondamentaux pour alimenter l'économie mondiale. Ils pourront contrôler le rôle de chacun dans le redressement de l'économie mondiale, en tenant pleinement compte de l'effet d'entraînement des politiques intérieures sur les marchés internationaux, ce qui empêcherait une poursuite excessive des avantages à court terme au détriment de la stabilité mondiale à long terme. Ce duo renforcerait la coordination des politiques pour stabiliser davantage l'économie mondiale et réduire le coût des politiques contradictoires.

L'élément « +20 » désigne les membres du G20 qui travailleront ensemble pour accélérer l'innovation institutionnelle. Cela donnera une cohésion entre les pays membres et poussera une amélioration à divers niveaux du système de gouvernance mondiale pour garantir la stabilité mondiale sur une longue durée.

Pour cela, un système international de sécurité financière fiable doit être construit. Les économies émergentes, en particulier, doivent plus avoir leur mot à dire dans les institutions financières en correspondance de leur poids croissant dans l'économie mondiale. Un régime international encadrant le commerce et l'investissement pourrait inverser la tendance à la fragmentation des accords commerciaux. En outre, pour sortir de la crise, la pratique consistant à imposer les systèmes économiques et financiers du pays sauveur aux bénéficiaires de l'aide devrait être interdite, et l'idée de venir au secours d'un pays en échange d'avantages géopolitiques doit être éradiquée. La création d'un nouveau régime économique mondial devra être basée sur l'intérêt mutuel.