Comment le Sommet du G20 pourrait désamorcer les risques du commerce mondial

Par : Lisa |  Mots clés : G20, économies ,Hangzhou
French.china.org.cn | Mis à jour le 06-07-2016

Ce week-end, les ministres du Commerce des pays du G20 se réuniront à Shanghai. Cela est l'occasion pour la Chine d'ouvrir la voie au Sommet du G20 qui aura lieu à Hangzhou en septembre.

Avec l'impulsion de la Chine, les économies du G20 pourraient recentrer les efforts mondiaux en matière de commerce et d'investissements, même dans un contexte d'incertitudes économiques croissantes, de volatilité des marchés et de risque politique. En effet, l'un des plus grands risques à laquelle l'économie mondiale est confrontée concerne le commerce mondial. Celui-ci n'a pas seulement ralenti ; il s'est presque effondré.

Les signes annonciateurs sont visibles depuis un certain temps. Commençons par le Baltic Dry Index (BDI), qui fournit une estimation des prix du transport maritime du vrac sec. L'indice a culminé en mai 2008 avec la mondialisation à 11,793 points, avant de plonger de 94 % à 663 points avec la crise mondiale. Aujourd'hui, il reste autour de 690 points.

D'autres indicateurs plus généraux suggèrent aussi un commerce mondial à bout de souffle. Le volume mondial des exportations n'a pas seulement vu sa croissance ralentir, il est en baisse depuis cinq ans. Les exportations de produits manufacturés ont diminué en valeur depuis 2011. Après une récupération en 2010 et au début de l'année 2011, le commerce mondial a cessé de croître en valeur totale, a stagné puis a commencé à baisser nominalement à la fin de l'année 2014.

Cette tendance reflète en partie l'effondrement des prix du pétrole, mais elle est également auto-infligée. La baisse de la valeur totale du commerce mondial est concentrée dans quelques catégories de produits, qui se trouvent être les mêmes produits sur lesquels le G20 impose proportionnellement plus de restrictions commerciales depuis le début de l'année 2014.

La tendance des investissements directs étrangers (IDE) est plus encourageante, mais elle n'est pas à l'abri de nouveaux vents contraires. L'an dernier, les IDE mondiaux ont bondi de 38 % pour atteindre 1800 milliards de dollars. Cependant, ces chiffres n'ont pas encore rattrapé le sommet atteint avant la crise financière mondiale.

Au cours des prochains mois, la Chine est susceptible d'encourager d'autres membres du G20 à ratifier l'accord de facilitation des échanges de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avant la fin de l'année 2016 pour stimuler le commerce mondial. Comme l'a récemment déclaré le vice-ministre du Commerce Wang Shouwen, cela permettrait d'améliorer l'environnement commercial, de réduire les coûts, de favoriser la coordination entre les politiques commerciales et celles d'investissement, de renforcer le commerce des services, de générer des indices commerciaux mondiaux et de stimuler l'e-commerce, ainsi que d'ouvrir la voie à de nouveaux financements.

Selon l'OMC, si l'accord est mis en œuvre, il a le potentiel d'accroître les exportations mondiales de biens jusqu'à 1000 milliards de dollars par an, et les pays en développement pourraient enregistrer plus de la moitié des gains.

De l'éclatement de la bulle Internet au tournant des années 2000 à la crise financière mondiale en 2008 et 2009 et à la crise de l'euro au début de l'année 2010, les récentes périodes de stress financier aigu ont été témoin de l'effondrement du commerce mondial.

Ces dernières années, les grandes banques centrales des pays avancés ont cherché à désamorcer ces pressions en déployant des taux extrêmement bas et en ayant recours à l'assouplissement quantitatif. Cependant, comme certaines banques centrales en sont maintenant à des taux négatifs et avec les effets amoindris de l'assouplissement quantitatif, le potentiel d'externalités négatives augmente. En conséquence, le succès du G20 dans la relance du commerce mondial pourrait se révéler beaucoup plus significatif au fil des ans.

Dan Steinbock est le fondateur de Difference Group et a travaillé comme directeur de recherche à l'Institut de l'Inde, de la Chine et de l'Amérique aux Etats-Unis, ainsi que chercheur invité à l'Institut d'études internationales de Shanghai (en Chine) et au Centre de l'UE (à Singapour).

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