La Redoute veut s'implanter sur le marché chinois
La Redoute, la plus grande société française d'e-commerce de vêtements et d'accessoires, a annoncé le 20 juin son projet de coopération avec Azoya, un fournisseur chinois de solutions clé en main pour les commerçants électroniques, dans l'objectif de s'intégrer au marché chinois.
Créée en 1837, La Redoute, à l'origine une société de vente par correspondance, est devenue aujourd'hui le plus grand commerçant électronique français avec une plateforme de vente couvrant plus de 120 pays, et un membre du groupe Pinault-Printemps-Redoute (PPR), numéro 3 de la vente au détail et des produits de luxe du monde, qui a pris le nom de groupe Kering en 1994.
Travaillant principalement dans le domaine des vêtements, des accessoires et du linge de maison, La Redoute propose des marques connues de tous, telles que Guess, Kaporal et Tommy Hilfiger, et est appréciée pour son positionnement bon marché, mais à la mode. Selon un classement réalisé par Médiamétrie selon le nombre de visites indépendantes chaque mois dans l'e-commerce en France, La Redoute se classe 7e dans toute la France avec 5,746 millions de visites mensuelles, juste derrière les sites d'e-commerce chinois et étrangers comme Amazon et Cdiscount, et en tête des marchands électroniques de vêtements.
Les activités internationales représentent déjà un quart du volume du chiffre d'affaires de La Redoute, tandis que la Chine est le premier pays d'entrée de La Redoute en Asie. Selon Vanessa Xing, responsable du développement commercial de La Redoute, « nous avons en tout 7 filiales à l'étranger, le Royaume-Uni, la Belgique, la Suisse, la Russie, l'Espagne, le Portugal, la Suède-Norvège, et deux marchés, la Pologne et l'Italie. Ils travaillent tous sous notre direction directe. Nous travaillons aussi au développement progressif des ventes sur Internet et sur les plates-formes mondiales du commerce électronique, un secteur sur lequel la Chine est un pôle de croissance extrêmement important. »
Saida Gallouj, responsable du département du développement international de La Redoute, parle ainsi de la coopération avec Azoya : « Nous espérons trouver de bons partenaires de coopération qui ont besoin de bien connaître le marché émergent qu'est la Chine, y compris la culture et les habitudes de consommation du pays. » Sur les conseils d'Azoya, La Redoute a commencé à sélectionner sa chaîne de produits en s'adaptant aux consommateurs chinois et a ouvert des comptes officiels sur Weibo et WeChat.
La Redoute est entrée sur le marché chinois en portant haut l'enseigne de la mode française et l'accès facile. Cependant, dans la Chine d'aujourd'hui, le terme « mode française » ne suffit plus à ouvrir les portefeuilles des consommateurs.
Dans le domaine de la « mode light », il existe un choix abondant de produits bon marché et de bonne qualité sur les plateformes de vente électronique en Chine. Certaines marques internationales comme Zara et H&M se sont solidement implantées en Chine. L'expérience d'Asos, site d'e-commerce britannique de mode bon marché qui s'est retiré du marché chinois en avril dernier, pourra servir de leçon, après avoir affiché des pertes de 8,6 millions d'euros, ou 63,78 millions de yuans, au bout de trois ans de tentatives de développement en Chine.
Environ 10 000 produits seront vendus sur le site web chinois de La Redoute à tout moment, aux mêmes prix que sur le site officiel français. Il sera possible de régler ses achats avec les méthodes chinoises de paiement Alipay et UnionPay.
Cependant, lorsque notre journaliste a voulu accéder au site chinois le 22 juin, on arrivait encore sur une page affichant le message « En test ». La livraison offerte à partir de 89 euros (660 yuans) d'achat semble être une offre intéressante pour les consommateurs, mais le délai de livraison de 7 à 14 jours ouvrables signifie que La Redoute devra redoubler d'efforts pour récompenser la patience des consommateurs.
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