La Chine de l'Ouest cherche fortune sur la nouvelle Route de la Soie

Le week-end dernier, plus de 12 000 responsables politiques et hommes d'affaires provenant de 37 pays et régions, ainsi que des délégations de 27 provinces chinoises, se sont donné rendez-vous à Xi'an, la capitale du Shaanxi, pour le XXe Forum commercial et d'investissement pour la coopération entre la Chine de l'Est et de l'Ouest (FCICCEO) ou « Exposition internationale de la Route de la soie ».

Plus de 20 sujets ont été abordés, dont la simplification des déclarations douanières, le tourisme et la coopération commerciale.

D'arrière-pays à cœur du pays

Trois décennies de réformes et d'ouverture ont apporté à la Chine la prospérité, mais le déséquilibre du développement entre l'est et l'ouest reste un problème flagrant.

Les provinces enclavées de l'ouest ont longtemps compté sur des mécanismes comme le FCICCEO pour trouver des opportunités d'affaires. Les accords d'investissements inter-provinciaux signés pendant ce forum sont passés de 29 milliards de yuans (4 milliards d'euros) en 1997 (année de son lancement) à 790 milliards en 2013.

Alors que l'économie chinoise ralentit sa transition et que les provinces orientales s'efforcent de trouver de nouvelles façons de se développer, l'ouest de la Chine a un besoin urgent de trouver de nouvelles plateformes pour faire tourner son économie.

Proposée en 2013, l'initiative « Une ceinture et une route » - la Ceinture économique de la Route de la soie et la Route maritime de la soie du XXIe siècle - travaille à améliorer la coopération entre la Chine et les pays d'une grande partie de l'Asie, de l'Europe et de l'Afrique.

Le gouvernement chinois a publié un plan d'action détaillant les principes, le cadre, les priorités et les mécanismes de cette initiative en mars de l'année dernière. Un Fond de la Route de la soie à 40 milliards de dollars (35 milliards d'euros) a été spécialement mis en place l'année dernière pour financer cette initiative, qui gagne d'ailleurs rapidement en vitesse.

En 2015, les investissements directs dans les 49 pays bordant ces nouvelles Routes de la soie ont augmenté de 18,2 % pour atteindre les 14,8 milliards de dollars, comptant pour 12,6 % du total des investissements chinois à l'étranger. Le volume commercial bilatéral entre la Chine et ces pays ont atteint les 995,5 milliards de dollars, soit un quart du volume des échanges commerciaux chinois.

Pour refléter ce développement, le FCICCEO a cette année officiellement rajouté la mention « Exposition internationale de la Route de la soie ».

De par sa position géographique, le Shaanxi a accédé à une notoriété renouvelée, servant de pont entre la Chine et les pays des nouvelles Routes de la soie. Une ligne internationale de fret ferroviaire fut lancée en 2013, partant de Xi'an et allant dans les pays d'Asie centrale, notamment le Kazakhstan, l'Ouzbékistan et le Kirghizistan. Le temps de fret entre Xi'an et Almaty est désormais de six jours, contre 20 jours auparavant par la route.

Selon Yao Chaoying, le directeur du Département du commerce du Shaanxi, la province a planifié l'année dernière l'investissement de 236 millions de dollars en Asie centrale - une augmentation notable en valeur - et la coopération dans des domaines allant de l'ingénierie pétrochimique à l'agriculture, en passant par le textile et les matériaux de construction.

« Nous voyons de grandes opportunités dans les pays traversés par les Routes maritime et terrestre de la soie - notamment dans la construction - du fait de leurs vastes territoires, de leur importante population et de leur développement rapide », a déclaré Liu Yaohua, PDG du groupe Shaanxi Construction Engineering, lors du Forum.

Bénéfices mutuels, potentiel à long-terme

L'initiative « Une ceinture et une route » et la nouvelle vigueur de la Route de la Soie ne sont pas seulement des bonnes nouvelles pour la Chine : elles portent en elles de grandes promesses pour les pays le long de ces routes.

Temir Assanov est le directeur général de JSC Astana Innovations, une entreprise d'Etat au Kazakhstan, qui coordonne l'innovation à Astana. Il a déclaré à l'agence d'information Xinhua, qu'il était venu avec plus de 60 projets pour trouver des coopérations.

« Grâce à la politique "zéro taxes" du Kazakhstan pour ces projets et d'autres facilités notamment pour les visas, mes propositions ont été bien reçues. Plusieurs entreprises ont exprimé leur intérêt », explique cet ancien étudiant de l'Université de Beijing, qui parle couramment le mandarin.